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Wikivoyage, le sale coup pour les éditeurs de guides ?

wikivoyage guide voyage wikipedia IDBOOXWikimedia a lancé un guide de voyage collaboratif baptisé Wikivoyage. Comme pour l’encyclopédie Wikipedia, l’objectif est de faire collaborer les internautes afin d’enrichir de contenus divers ce guide de voyage nouvelle génération.

Peter Fitzgerald, l’un des administrateurs a déclaré: “Nous invitons tous les voyageurs à se joindre à nous pour créer un guide de voyage en ligne indépendant et non commercial pour le monde entier. Nous sommes sûrs que cela deviendra la ressource n°1 sur internet pour les voyages”. Et Wikivoyage démarre fort. Les fondateurs ont noué un partenariat avec une association allemande à but non lucratif possédant déjà du contenu. Résultat, 2400 destinations sont déjà référencées en français et 50 000 articles sont disponibles en neuf langues.

Alors, Wikivoyage va-t-il emmener dans le gouffre les éditeurs de guides de voyage, notamment numériques, comme cela a été partiellement le cas pour les encyclopédies et Wikipédia ?
Il est clair que si ce guide collaboratif est bien géré, il pourra, dans une certaine mesure faire concurrence aux éditeurs de livres papiers et numériques mais surtout, ce sont des sites tels que TripAdvisor ou Le Routard qui risquent d’en pâtir.

Daniel Desjardins, fondateur des Guides Ulysse au Canada n’est pour sa part pas inquiet. Contacté par notre rédaction il déclare : “De tout temps, les gratuits ont concurrencé les guides pour lesquels les client étaient prêts à payer pour obtenir de l’information de meilleure qualité. Même le guide Michelin, à ses débuts, était offert gratuitement aux automobilistes, concurrençant alors les guides Bleus qui étaient vendus. Puis les voyageurs ont eu accès aux brochures gratuites des offices du tourisme, ce qui n’a pas empêché les guides de voyage de se développer.

En 1995 est arrivé l’internet où l’on trouve beaucoup d’informations gratuites, dans les forum de discussion par exemple; depuis, nous avons multiplié nos ventes de guides par six.

L’information gratuite peut parfois être d’origine douteuse : on l’a vu, ce fut même l’objet de dossiers de cour, des sites de commentaires sur les hôtels, soi-disant des usagers, contiennent des commentaires favorables des hôteliers eux-mêmes ainsi que des commentaires défavorables de leurs concurrents ! D’ailleurs, il suffit de lire les commentaires sur certains hôtels pour trouver 50 mentions positives et 50 mentions négatives, de tout un chacun, pour vite se réfugier dans la valeur sûre que représente un guide de qualité, meilleur juge en la matière que tel ou tel client avec qui le voyageur peut n’avoir aucune affinité. Le même phénomène se retrouve déjà dans la description des attraits touristiques,

Nous sommes convaincus que la clientèle qui investit des milliers d’euros dans l’achat d’un voyage ne voudra pas faire l’économie de quelques euros pour se priver d’informations impartiales, traitées et organisées de manière efficace.

De notre côté, nous poursuivons sans relâche notre travail d’amélioration de nos guides et augmentons la fréquence des mises à jour. Nous rendons disponibles nos guides en version numériques et ce, même chapitre par chapitre, voire circuit par circuit. Près de la moitié de nos produits numériques est vendue à moins d’un euro; dans ce contexte, chercher le gratuit au lieu de l’information de qualité ne me semblerait pas la meilleure des décisions de la part du voyageur.”

2 COMMENTS

  1. La nouvelle équipe d’administateurs’ de wikivoyage gère plutôt mal cet outil pourtant prometteur et les vrais guides n’ont guère à se faire de souci car l’ensemble est àmha illisible.

    Le lien que je mets plus bas montre que la partie publicitaire est souvent plus verbeuse que la partie purement rédactionnelle.

    Il s’agit de leur moteur de recherche interne qui montre qu’ils ne filtrent guère les ROBOTS SPAMMEURS alors que ces même admins m’on cherché la petite bête sur des motifications non commerciales.

    http://fr.wikivoyage.org/w/index.php?search=goldenvoyages&title=Sp%C3%A9cial%3ARecherche

  2. J’aime beaucoup la réaction de Daniel Desjardins. Et j’ai envie de citer un ami économiste, Carl-Frédéric De Celles, qui rappelle souvent, avec raison, que « c’est pas parce que c’est gratuit qu’on ne peut pas trouver mieux ailleurs ».

    C’est un des défis cruciaux dans le contexte de la dématérialisation des produits culturels.

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