3 ebooks enrichis sur iPad coproduits par l’éditeur Leezam et la BPI, avec la collaboration de l’IRI et le ministère de la Culture et de la Communication, ont été présentés à la presse et aux lecteurs, lors d’une conférence qui s’est tenue au Centre Beaubourg, lundi après midi.
Animée par Elizabeth Sutton, cette table ronde réunissait dans un premier temps les auteurs qui ont présenté leurs livres. En seconde partie de la conférence, Gwendal Bihan, fondateur de Leezam, Christophe Evans, sociologue à la Bibliothèque Publique d’Information, Vincent Puig, directeur adjoint de l’IRI et Noam Assayag assistant de projet à l’IRI ont commenté les aspects techniques inhérents à ce projet qui voit le jour.
Initié en 2010, le projet a pour but de proposer aux lecteurs une alternative aux livres homothétiques pour le moment encore dominants chez les éditeurs.

A la découverte des 3 livres numériques enrichis

 
“Journal d’un caprice” l’ebook de Kenza Boda, paraîtra au printemps 2011 en temps que publication indépendante, sous de multiples formes de diffusion numérique. C’est un roman d’amour entre le virtuel et le sensuel.
C’est un livre que l’auteur qualifie de “roman fusion” où l’image, le son, la vidéo et la mise en scène sont conçus pour être un prolongement du texte et renforcer l’expérience de lecture.
Les enrichissements visuels et sonores permettent de mêmer les mots et les idées. Dans ce « roman multimédia », les vidéos prennent le relais sur le texte, les éléments manuscrits qui s’intègrent dans le texte dactylographié apportent une sensation de rapport immédiat avec l’œuvre, un sensation de proximité avec les personnages mis en scène dans les vidéos, l’impression de pénétrer dans l’intimité de l’œuvre. Kenza Boda y a même intégré des brouillons authentiques. Pour l’auteur, ce livre numérique est un livre charnière car il reste en beaucoup d’éléments qu’elle n’a pu intégrer dans son ebook par manque de temps. 

 

 
Piotr Witt auteur de “les débuts fastueux de Chopin à Paris” est journaliste, historien et critique d’art, spécialiste de Chopin.
C’est un essai numérique, qui allie musique, texte lus et réflexions sur la vie du compositeur lors de son arrivée à paris en 1830.
Son livre peut également se transformer en une sorte d’ebook audio. C’est Piotr Witt lui même qui prête sa voix au récit. Originaire de Varsovie, son accent aide le lecteur à plonger dans l’ambiance du Paris de l’époque dans la peau de Chopin. Autre enrichissement, à la fin de l’ebook, il est possible de consulter une série de questions/réponses posées à l’auteur. L’expérience de lecture est renforcée par la possibilité de commenter des passages du livre et de réagir au sein d’une communauté de lecteurs.
La date de sortie de l’ebook est prévue en janvier pour un prix de 10 euros.

Les lecteurs ont la parole !

 
Le résultat d’un focus groupe animé par Christophe Evans (sociologue à la BPI et expert en sociologie de la lecture) concernant ces trois livres enrichis a été dévoilé en seconde partie de conférence.
10 personnes ont testé ces ebooks sur iPad.
Les lecteurs ont été très réceptifs à l’idée d’ebooks enrichis et ont dit attendre beaucoup des nouvelles possibilités.
Plusieurs idées intéressantes ont été émises par le groupe de testeurs : connaître la durée du livre, le nombre de pages restant car on n’a pas d’idée de l’épaisseur physique du livre, désirs de se laisser surprendre par les intégrations multimédia tout en gardant le contrôle du livre, idée de livre social avec un partage entre auteur et lecteurs, possibilité de feuilleter le livre pendant une durée limitée avant de l’acheter comme dans une librairie physique…
Vincent Puig et Noam Assayag de l’Institut de Recherche et d’Innovation ont eu un rôle majeur dans la création de ces livres numériques. Ils se sont occupés de la partie “fonctionnalités” qui enrichi au plus haut point ces 3 ouvrages livre social, partage, annotations…).
N. Assayag a d’ailleurs déclaré : “« Nous arrivons dans une ère nouvelle ; les auteur ne sont plus à l’origine d’œuvres singulières, mais deviennent créateurs d’univers”.

A l’issue de la conférence on a eu l’impression, pour la première fois, que le livre numérique sortait de la confidentialité pour entrer dans le public. Les échanges ont été riches d’enseignements.
Les auteurs, Leezam, la BPI et l’IRI ont su démontrer qu’une étape a été franchie en ce sens.