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Ebook – Un distributeur déconseille aux éditeurs d’adhérer à Kindle Unlimited

Kindle Unlimited Amazon livre numerique IDBOOXAmazon a lancé son service d’abonnement Kindle Unlimited (KU) aux USA, en Allemagne et en Grande-Bretagne. Mardi, le géant du web annonçait l’arrivée du service de lecture numérique en illimité en Espagne et en Italie.

Seule la France ne fait pour le moment pas partie des annonces (lire notre article ), Pourquoi ?

Les freins Made in France

Plusieurs hypothèses sont exposées par les éditeurs et les professionnels du livre numérique. La loi française sur le prix unique poserait problème, la loi sur le contrat d’auteur à l’heure du numérique n’est toujours pas entérinée et les conditions pour les auteurs ne sont pas suffisamment définies.

Amazon n’aurait à proposer que des auteurs indépendants dans son offre Kindle Unlimited France ce qui ne serait pas suffisamment vendeur. Et puis, il y a aussi le problème persistant et non résolu entre Hachette Book Group et Amazon (quand on connait le poids d’Hachette en France cela peut faire réfléchir). Bref des tas d’hypothèses plus ou moins crédibles sont avancées.

Kindle Unlimited ne convainc pas les pros

Les BIG Five, les plus grands éditeurs américains, n’ont pas signé pour ce programme aux USA. En Grande-Bretagne et en Allemagne c’est aussi le cas.
Aux USA, une étude vient de montrer que les auteurs indépendants n’ont pas grand intérêt à adhérer à KU. En effet, les auteurs autoédités, sous condition d’exclusivité avec Kindle Unlimited, n’ont en fait, en moyenne, pas intérêt à utiliser ce service, le prix à payer (30% du marché) en se séparant des autres plates-formes étant trop élevé par rapport aux gains, nous indiquait un auteur.

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Un distributeur de livres numériques met en garde les éditeurs

Immatériel qui distribue plusieurs centaines d’éditeurs français sur les différentes plateformes d’ebooks a écrit à ses clients les mettant en garde sur l’adhésion à KU.

Nous nous sommes procurés ce document dont nous reproduisons ici un extrait : « D’une rémunération de 60% sur le PPHT pour l’éditeur pour l’achat à l’acte, la rémunération passe brutalement à 20% du PPHT, sans compter la commission d’immatériel. Il s’agit donc d’une perte sèche de plus 40% de vos revenus lorsqu’un livre est consommé via Kindle Unlimited plutôt qu’en vente à l’acte.
Nos interlocuteurs d’Amazon nous le confirment : dès lors que leur clientèle américaine et anglaise a commencé à goûter à ce mode de consommation, les premiers mois gratuits se sont rapidement transformés en abonnements payants. Tout nous invite à penser que la consommation par abonnements sera préférée par leurs clients s’ils ont du choix, ce qui créera obligatoirement un manque à gagner pour les éditeurs. ».

Les propos d’Immateriel rejoindraient donc, en partie, l’étude menée par Author Earning citée plus haut mais à l’échelle d’un éditeur, c’est-à-dire d’une société ayant un catalogue d’ebooks conséquent.

D’ailleurs, le distributeur poursuit et va même jusqu’à qualifier le programme Kindle Unlimited de « mode de consommation mortifère » pour la chaîne du livre toute entière.

Immateriel poursuit : « Au contraire de ce qu’Amazon veut faire croire, cela n’aura pas pour conséquence de créer un nouveau marché, mais plus certainement de cannibaliser vos ventes, et l’effet néfaste que ce programme aura sur vos ventes ne pourra aboutir qu’à un déséquilibre dans notre partenariat de distribution si vous choisissez de vous y engager par vos propres moyens. Nous avons pris la décision de ne pas mettre le doigt dans cet engrenage, et nous vous déconseillons fortement de le faire. »

Chefs d’oeuvre en péril ?

Face au modèle économique d’Amazon sur cette offre d’abonnement bons nombres d’éditeurs sont perdus. Qu’un distributeur remette les pendules à l’heure semble plutôt sain, à condition qu’Amazon n’utilise pas de mesures de rétorsion, à court, moyen ou long terme.

Nous avons interrogé un éditeur numérique pour recueillir son sentiment sur les conditions proposées par Amazon  sur KU. Sa réponse est claire et nette : « En comparaison avec Youboox ou Youscribe [Ndlr : plateformes françaises d’abonnement], on est perdant avec Amazon.. Mais surtout, c’est une évidence pour nous que les lecteurs vont se ruer sur cette offre et ce sera inévitablement au détriment de l’achat à l’acte. On ne peut pas baser notre modèle économique sur l’abonnement sans mettre en péril ce que l’on a construit depuis 5 ans. »

D’un autre côté, les éditeurs ont-ils bien lu toutes les petites lignes du contrat signé avec Amazon lors de la mise en ligne de leurs catalogues papier et/ou numérique ?

Selon nos informations, il se murmure que tout est déjà prévu dans ces fameuses petites lignes et que les éditeurs auront bien du mal à dire Non au final…

 

1 COMMENTS

  1. Je ne comprends l’allusion dans les deux dernières phrases. De quelles “petites lignes” s’agit-il précisément ? Pourquoi les éditeurs ne pourraient-ils pas continuer à dire “non” à Amazon pour le KU en vertus des contrats déjà signés ?

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