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Les éditeurs américains donnent leur vision de l’ebook à la française

IDBOOX_ebook_flip_phoneDu 23 au 28 janvier dernier une réunion s’est tenue à Paris dans le cadre d’un accord de coopération culturelle entre le ministère de la Culture et  la French-American Foundation of New York. Cette rencontre regroupait six professionnels de l’édition outre-Atlantique (Bloomsbury, Faber & Faber, Open Road Integrated Media, Sterling Lord Literistic, F+W Media, Robert Stein, le directeur du New York’s Institute of the Future of the Book), des responsables de maisons d’édition  français, l’association des éditeurs, des libraires et des bibliothèques.

L’objectif de la réunion était d’observer l’état d’avancement de l’édition numérique en France et d’échanger les points de vue des deux pays sur le marché du livre numérique. Egalement au menu, les présentations de Gallica, Edenlivres.fr, la Fnac et la librairie La Procure.
Les américains n’ont pas caché leur étonnement sur la très grande présence du gouvernement français sur le nouveau marché du ebook.

De retour aux Etats-Unis, les participants se sont dits impressionnés par la politique du livre en France et la détermination des français à préserver les librairies indépendantes. Il en ont profité pour dire ce qu’ils pensaient de l’édition française.  Evan Schnittman, directeur général des ventes et marketing, imprimé et numérique, chez Bloomsbury n’a pas caché que la vision des deux pays sur le livre numérique était totalement différente. En France, « Il n’y a pas de concurrence sur les prix. Les magasins rivalisent sur la qualité des prestations et les services. »

Les maisons d’édition françaises progressent dans le domaine de la distribution numérique mais selon Evan Schnittman, la France en est au même point que les Etats-Unis, il y a deux ou trois ans. Pour lui, « la peur de lâcher les fichiers numériques » est un frein. Il comprend les préoccupations des éditeurs mais il a une autre approche. Il déclare : « Ne pas donner l’accès aux fichiers ne fonctionne pas. Les maisons d’éditions doivent passer des accords de confiance avec les revendeurs en ligne et mettre à leur disposition les fichiers numériques s’ils veulent que le marché grossisse. » En réponse à ses affirmations, E. Schnittman dit avoir reçu des sourires polis. Il ajoute « Cela va prendre du temps. Ils veulent protéger leurs livres et ils ont peur du piratage mais ne pas avoir une offre suffisante de livres numériques conduira au piratage. »

En discussion avec Gallimard pour les livres de Jack Kerouac, Silverberg salue également les efforts des éditeurs français. Ils sont très intéressées par le numérique mais ils sont en général encore sceptiques sur les modes de distribution des ebooks. Pour lui, les éditeurs français sont tout de même mieux préparés pour le passage au numérique que les américains ne l’étaient car ils ont pu prendre exemple sur les Etats-Unis.

Peter Costanzo, directeur du contenu chez F+W Media a eu la même analyse. Il déclare : « Les jeunes éditeurs chez Gallimard sont très intéressés par l’iPad. Ils veulent savoir comment les Etats-Unis ont fait face au numérique. Ils sont deux ans derrière nous mais quand les portes vont s’ouvrir, ils seront mieux préparés que nous l’étions. » Il poursuit en disant qu’il est frappé par le dilemme des français, partagés entre le passé et la nécessité de faire avancer le monde de l’édition.

Source : Publisherweekly

1 COMMENTS

  1. La France en est au même point que les Etats-Unis il y a trois ans, sans doute. Le marché est quand même bien différent. Confier ses fichiers aux 2, voir 3 libraires aux Etats-Unis suffit peut-être, mais que faire de tous les libraires indépendants en France ? Confier ses fichiers à 200 libraires et maintenir l’offre à jour risque vite d’être ingérable. Bien sûr aujourd’hui peu y travaillent vraiment, mais demain ?

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