Prix unique du livre numérique : réactions
L’Assemblée Nationale a adopté hier la loi sur le prix unique du livre numérique, comme c’est le cas depuis 1981 pour le livre imprimé. Cette loi ne concerne pas les distributeurs basés à l’étranger comme Amazon, Apple et Google. Ce point précis génère de nombreuses réactions.
Dans un entretien accordé à IDBOOX, François Maillot, directeur général de la libraire La Procure et président de la commission numérique de l’Alire / SLF (Syndicat de la Librairie Française) a estimé : « la loi est en l’état imparfaite mais qu’il est important que le principe du PULN [Ndlr : Prix Unique du Livre Numérique] ait été adopté par la représentation nationale. C’est un pas en avant qu’il faut saluer.
Le point de faiblesse réside dans l’absence d’une clause dite d’extraterritorialité qui aurait imposé aux détaillants basés hors frontières le prix unique. Certes le contrat de mandat permet aujourd’hui aux éditeurs de fixer les prix, mais il est attaqué par Amazon et rien ne garantit qu’il n’y ait pas de failles dans le système. En dépit de la bonne volonté des acteurs, une disposition législative garantirait plus efficacement les bonnes pratiques.
A nous, acteurs de la chaîne du livre et pouvoirs publics d’être vigilants et de faire en sorte qu’un renforcement de la législation soit opéré si besoin est (n’oublions pas que la proposition de loi doit repasser devant le Sénat). A nous aussi de faire en sorte que la commission européenne comprenne l’intérêt d’appliquer effectivement le principe d’exception culturelle prévu par le droit communautaire. Il s’agit d’un combat qui n’est ni dogmatique ni corporatiste, mais juste et raisonnable. »
Le Syndicat des Distributeurs de Loisirs Culturels (SDLC) qui a montré très tôt son désaccord a également réagi dans un communiqué estimant que la loi « ouvre une voie royale » aux acteurs étrangers: « En mettant sur un pied d’inégalité aussi manifeste les acteurs français et étrangers, c’est, après le marché de la musique en ligne, celui du livre numérique que l’on offrirait de facto à ces plates-formes. ».
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Je retiens aussi dans le pseudo-débat sur cette loi qui a eu lieu le 15 février à l’Assemblée, les interventions de certains députés pour expliquer que de légiférer ne sera pas la seule solution et qu’il faudra aussi que les éditeurs mettent la main à la pâte pour démocratiser la lecture numérique. On dirait que l’édition française s’accroche à cette loi comme à une bouée mais fait-elle réellement son travail de son côté ? Et quand est-il du statut des éditeurs 100% numérique, qu’en est-il seulement de la reconnaissance de leur travail, de l’écosystème qu’ils sont en train d’inventer à tous les jours? Y a-t-il une loi qui viendra également régler ce genre d’aberration? Et le lecteur dans tout ça, est-il respecté ? Ce n’est pas une loi qui va régler le problème de l’immobilisme ambiant mais bien des actes cohérents http://comprendrelelivrenumerique.com/2011/02/15/livre-format-de-poche-1-format-numerique-0/