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Amazon, « nous avions une roadmap agressive », témoin N°9

Vincent Vaudour Amazon IBOOXSuite de notre série de l’été. D’ex employés ayant travaillé chez Amazon témoignent !

Ils étaient managers de haut niveau, développeurs, ingénieurs, marketteurs, ils ont tous contribué à faire grandir cette multinationale à la fois adulée et détestée.

Les « Amazing Amazonians » parlent et racontent, des témoignages exceptionnels et rares !
Amazonien – Témoignage N°9

Vincent Vaudour a exercé l’étonnante profession de Browse Developper, aujourd’hui il est Directeur de projets chez Axa.

Pendant plusieurs années il est entré dans les arcanes de la machine amazonienne, les yeux rivés à son ordinateur pour proposer aux clients en permanence, une navigation et une recherche optimisée.

Une équipe éclectique

« Ce qui m’avait frappé lors de mon arrivée c’est la dimension éclectique de l’équipe web (une core team venue d’un site de photo français, un ex webdev de Tsahal, des jeunes sorties de l’école…), mais aussi son volontarisme reflet de la culture startup et les compétences pointues de ses membre.

Certains métiers par exemple, étaient franchement nouveaux pour le web comme le chief algorithms officer dès 2002 ou le poste de browse developer, qui fut par ailleurs ma première fonction au sein de l’équipe au sein d’Amazon.fr.

Le premier noyau au sein de l’équipe webdev m’a fait bon accueil de même que les exilés de Seattle, déjà moins nombreux que dans les premiers mois du lancement, mais toujours bien connectés avec PACMED [Ndlr : siège d’Amazon aux USA], le siège du Groupe à Seattle. Globalement les personnalités rassemblées étaient intellectuellement curieuses, très motivées, voire pour certaines facétieuses avec un penchant geek ! Et cette combinaison de profils décalés a bien marché. C’était une équipe avec des personnalités attachantes et dynamiques aujourd’hui éclatée dans tout le web français voire international …

Sur la route

Bien que les partenariats business structurants avec des acteurs de la distribution physique français aient bien failli voir le jour dès cette période (2000/2004), le développement du site a été essentiellement rythmé par l’ouverture de nouvelles catégories en propre et le lancement de la marketplace en 2003.

L’alimentation du site s’est par ailleurs largement automatisée pour la gestion des campagnes et les opérations de déploiement du site, avec entre autres le programme Amabot, cela ne s’invente pas ! Ce qui était clair c’est que nous avions une roadmap agressive à implémenter avec des besoins parfois divergents entre le business développement en France et les US. L’équipe web française faisait donc au mieux pour implémenter les compromis.

L’accent mis sur les produits culturels pendant cette période fut l’occasion pour les équipes marketing et produits d’évangéliser nombre d’éditeurs & labels sur l’actif que pouvait représenter une base de données fiable. Ensuite nous devions, côté web, fournir au client amazon les outils de browsing & search les plus efficaces pour permettre aux clients accéder à un catalogue toujours en extension.

Je me souviens encore de ma première boutique en tant que browse développeur pour la collection “Que sais-je?”, c’était ma première mise en ligne d’une boutique éditeur avec toute la complexité de ces milliers de titres à organiser.

Crise de croissance et centralisation

Bien sûr les complications liées à l’organisation matricielle et les contributions des sites européens pas toujours en phase avec les attentes du Groupe n’ont pas aidés. Il y a eu des déconvenues c’est vrai, d’autant que nombre de sites concurrents n’ont pas survécu ; cependant le sentiment de construire quelque chose de neuf primait pour moi. La sophistication des outils de personnalisation de l’expérience web (avec le mantra “customer centric”) ou l’avance des solutions logistiques m’avaient convaincu.

Parmi les étapes il y a eu la période Q1 2002 qui a coïncidé avec une velléité du management européen de prendre la main sur certaines décisions stratégiques, en deux semaines le VP Europe Philipp Humm venu d’Allemagne fut exfiltré, et, la centralisation réaffirmée, avec la mise en place d’un centre de développement par plaque géographique, placé en Angleterre pour l’Europe.

Nombre de personnes de l’équipe originale sont parties en 2004 comme moi quand cette orientation a impliqué un déménagement à Londres. Ce fut en tous les cas un début de carrière passionnant.»

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