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Interview : Ceci est un livre ! “Peut-on encore lire ?”

Peut-on encore lire L Soccavo MA Fournier ebooks IDBOOXLe livre numérique fait couler beaucoup d’encre, et déchaîne les passions. Livre homothétique, livre enrichi et amplifié, évolution des modes de lecture, un vent d’innovation souffle dans l’Edition.
Grâce aux ebooks, les auteurs sont plus libres de publier et de créer autrement.
C’est le cas de deux pionniers du monde du livre numérique, Marc-André Fournier et Lorenzo Soccavo.
Ils se sont livrés dans un livre hypermedia et autoédité,  à une expérience littéraire intéressante donnant  naissance à un essai intitulé « Peut-on encore lire ? »

 

M-A Fournier a écrit il y a quelques années « Une écriture pour Médianautes ».
Quelques années ont passé depuis… Après avoir échangé avec le prospectiviste L. Soccavo, ils décident de tenter une expérience. A partir des écrits initiaux, l’un va procéder à une mise à jour des contenus et de ses propos et l’autre va lui répondre.
Leurs avis divergent mais sont argumentés en toute liberté, à quatre mains.

Pour en savoir plus sur cette démarche originale, les deux auteurs ont accepté de répondre à quelques questions de la rédaction.

 

Marc-André Founrier vous aviez écrit il y a quelques années « Un écriture pour Médianautes », pourquoi avoir proposé à L. Soccavo une revisite de votre livre ?

Premièrement le livre lui-même a été revisité, au regard des avancées technologiques portées par Apple principalement et ses suiveurs, de mon expérience. D’une version technique j’ai migré vers une version apocalyptique, annonciatrice. Il fallait pondérer ce délire !
Secondement il me semblait intéressant de prolonger nos discussions au café le Rostand. D’autres écrivent sur des sujets similaires, mais s’en vraiment avoir mis les mains dans le cambouis, je pense à Carrière et Eco.  Ce n’est pas notre cas.

Lorenzo Soccavo, pouvez-vous nous dire ce que cela vous a fait de prendre les traces d’un livre écrit et d’y apporter votre patte?

Je ne l’ai pas vécu ainsi. Pour moi il s’agissait de profiter de la proposition de Marc-André pour poursuivre et rendre publique une conversation que nous menons depuis plusieurs années. Voir si d’autres se sentent impliqués. C’est aussi l’occasion pour moi de faire l’expérience de ce type d’édition avec un mode de diffusion vis-à-vis duquel je suis réservé.

 
Le moins que l’on puisse dire c’est que vous n’êtes pas d’accord et c’est ce qui fait tout l’intérêt de votre livre, pourriez-vous nous expliquer pourquoi ?

MA Fournier : Nos univers sont différents. Je viens de la micro-informatique et du monde de l’entreprise. Ce «formatage» explique sûrement ma démarche. L’étude approfondie du Vinci explique le reste.

 L. Soccavo : Pour ma part je ne sais pas si nous sommes d’accord ou pas au fond. Cela n’est pas important je pense. Ce qui est certain c’est que nous n’avons pas le même point de vue. Marc-André s’exprime en auteur auto-édité qui cherche à produire ce qu’il aimerait lire. Il est dans le faire. Moi j’essaye de réfléchir le devenir des dispositifs et des pratiques de lecture. Ce sont deux approches différentes.  

 

Voici maintenant la question qui hérisse tous les professionnels : Papier, numérique, transmedias y aura-t-il un vainqueur ou cohabitation ?

MA Fournier : La montée en puissance de l’écran est inéluctable mais j’ignore quand celui-ci deviendra hégémonique. L’innovation se polarise sur lui, pas sur le papier.
Pour le «transmédia du livre» nombre de gens autour de moi n’y croient pas, je prêche dans le désert, mais je ne suis pas le premier. C’est un acte créatif avant tout. Je citerai volontiers l’Impressionnisme par analogie, longtemps rejeté puis s’imposant comme une évidence. Seulement il a fallu du temps, beaucoup de temps et une poignée de peintres, d’auteurs. Si cerveau de ces derniers ne se décloisonne pas il faudra attendre une nouvelle génération.

L. Soccavo : Peu importe ! J’ai été un des premiers en France à s’intéresser aux impacts du numérique sur le papier. Aujourd’hui je crois de moins en moins à un passage de l’édition imprimée à l’édition numérique. Le mimétisme sur l’imprimé reste la norme ! Quelle misère, alors que nous sommes en train de basculer dans une nouvelle ère, une ère d’épiphanie du livre global : ce que j’appelle la bibliosphère.
Je dis, moi, qu’il est temps de balancer nos œillères aux orties et d’interroger l’épopée de notre espèce humaine par rapport au langage, à l’écriture et à la lecture, et alors on se dit que comme il y a eu des grandes civilisations orales, comme il y a eu des écritures avant les alphabets, il y aura une civilisation post-alphabétique. C’est simplement logique. Et elle est en gestation, elle remue en certains d’entre nous, en moi, mais nous ne pouvons pas encore l’exprimer avec nos codes actuels. Ce qui m’intéresse dans la démarche de Marc-André c’est qu’à sa manière il interroge des grands du passé sur ces questions. Il met les mains dans le cambouis. Moi je suis un théoricien.

Téléchargez « Peut-on encore Lire ? » sur iBooks Peut on encore lire ? - Marc-André Fournier & Soccavo Lorenzo

 

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