Le Garage, la dernière production des éditions StoryLab, en partenariat avec Ouï FM, la radio plus libre, plus rock, a des chevaux sous le capot. Normal, c’est Sébastien Gendron – un auteur bien rock’n’roll lui aussi, à qui l’on doit le récent Road Tripes (Albin Michel) – qui pilote cette série littéraire comme un bolide, en écrasant le champignon. On se croirait lancés à toute blinde dans un roadster décapotable, cheveux au vent, Ray-Ban sur le nez, Highway to Hell giclant de l’autoradio à fond la caisse.

Le format de cette série littéraire, qui fait écho à celui des séries Pulp des éditions La Bourdonnaye, est idéal : 6 épisodes, 20 minutes de lecture et 0,99 € par épisode. Pas le temps de s’ennuyer, ni de souffler, ni de regretter son achat, donc. Tout speede à mort, dans cette histoire de vengeance.

Max, un gros salopard qu’on adore détester, est convoyeur de fonds. Ce nabot impuissant est aussi un cinglé de la gâchette qui ne peut envoyer la purée qu’avec son gun et qui défouraille donc à tout va pour son petit plaisir. Un jour, son convoi se fait braquer. Max encaisse un pruneau dans le buffet, ce qui ne l’empêche pas de descendre les agresseurs à lui tout seul. Comme ça ne lui suffit pas, il dézingue aussi un môme de 17 ans, Gabriel, attiré par le bruit de la fusillade. Puis il met de côté un sac de biftons et tourne enfin de l’œil. Finalement, le gamin n’est pas mort mais salement amoché, une moitié de visage emportée par la balle qu’il a reçue. À l’issue du procès qui s’ensuit, Max se débrouille pour faire accuser Gabriel, qui file en tôle.
Vingt-cinq ans plus tard, lorsque Gabriel retrouve Max par hasard dans la rue, il n’a qu’une idée en tête : se venger. Il le suit jusque chez lui, un garage miteux dans lequel un tas de magouilles se déroulent, avec la complicité des autorités locales et d’une bande de mafieux. Mais il va y avoir conflit d’intérêts entre ces charmants individus, et tout ça risquerait bien de finir dans un bain de sang, de larmes et d’huile de vidange.

On ne s’ennuie pas une seconde. Les répliques et les traits d’humour fusent comme les bastos. Bref, c’est de la belle mécanique bien rodée. Juste un truc : si vous aimez Gilbert Bécaud, ça va vous énerver. Sinon, foncez pied au plancher.

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