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« Si j’ose aimer à temps » : oser écrire un premier recueil de poésie

si j'ose aimer à temps poésie livreAlors que bourgeonne le Printemps des Poètes, la jeune poétesse Mélodie Quercron publie son tout premier recueil aux Éditions du Mont-Ailé, Si j’ose aimer à temps, illustré par Laure Adrian. C’est là un petit écrin qui parvient à nommer et à scander ces émotions qui nous traversent avant qu’un geste soit fait, ou qu’une parole soit dite. 

Ce temps suspendu et incertain, pendant lequel tout reste à craindre ou à espérer, l’autrice l’a conjugué au sein d’un dialogue imaginaire, ou plutôt de deux monologues intérieurs : dans un murmure ou un cri étouffé, la fluctuance des sentiments est à demi-avouée, à demi-devinée. Deux sensibilités (un homme, une femme, qu’importe) tissent ce qu’elles ressentent à propos de l’amour, du désamour, de l’anamour… Deux entités dansent dans leur bulle : elles se croisent et se frôlent, exécutent un ballet où les cœurs et les corps sont tantôt légers, tantôt fébriles.

Leur bulle, et puis le monde autour. Végétal, animal, tissu, rien n’est laissé au hasard ou de côté par celui ou celle qui désire aimer. À travers cette considération pour les éléments du réel, on décèle une aspiration à la beauté et à la sensualité. En cela, Mélodie Quercron dit être inspirée par Saint-John Perse, un aveu qui se dévoile quand on met en regard quelques-uns de ses vers – « J’aspire aux dentelles, aux brumes d’oliviers, Qui le soir s’amoncellent. La fourmilière en cendres (…) » – avec ceux du poète et diplomate (« C’est le miel fauve des fourmis dans les galeries de l’arbre mort », Éloges, 1911). C’est alors dans les détails, non plus insignifiants, qu’images et sensations ruissellent.

C’est peut-être dans ce rapport au monde, attentif et émerveillé, que les mots choisis n’expriment plus le doute, mais bien l’épanouissement. Le corps voluptueux, en extase, est lui aussi un paysage où retentissent « La liberté chantée » et le « cri montgolfière ». Ainsi, au sein de ce premier recueil, comme dans une composition musicale, notre lecture est rythmée par des temps marqués, manqués, des silences, et des envolées.

Dans Si j’ose aimer à temps, la sincérité de l’enthousiasme est désarmant, au sens noble du terme : on dépose les armes, on se sent plus légers et, comme l’autrice, nous avons envie d’essayer et d’aimer à nouveau, malgré tout. Un peu à la Eternal sunshine of the spotless mind (2004). À l’instar de ce film, les poèmes de l’autrice nous rappelle l’espoir et le manque originels de toute relation.

Mélodie Quercron porte joliment son prénom : certains poèmes restent en tête comme des ritournelles. Un recueil à lire, et à réciter.

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