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Patrick Jacquemin : Du e-commerce à l’autodédition

Patrick Jacquemin ebook IDBOOXL’autoédition a le vent en poupe, le Salon du Livre de Paris qui ouvre ses portes vendredi en est une démonstration importante. Plus de 30 évènements tournent autour de la publication indépendante.

Patrick Jacquemin, a fondé le site RueDuCommerce, il publie aujourd’hui son premier roman “L’odeur de l’herbe après la pluie”. 

Pour ce premier livre, cet homme rompu au e-commerce a choisi le chemin de l’autoédition et le format ebook, il explique dans cette interview son cheminement et fait un premier bilan de son expérience.

Vous avez créé RueDuCommerce, un site Internet qui compte dans le paysage du Web et vous avez décidé de tout arrêter en 2009, pourquoi ?

J’ai quitté RueDuCommerce en 2009 et j’ai revendu mes actions en 2011 car je voulais me consacrer à d’autres passions : l’écriture et la protection de la nature. J’ai depuis créé et doté un fonds de dotation qui s’appelle Animaux Sauvages, qui aide en particulier à protéger le rhinocéros et le phoque de Méditerranée. J’ai par ailleurs écrit un premier livre, un roman, l’odeur de l’herbe après la pluie.

Parlez-nous un peu de votre roman L’odeur de l’herbe après la pluie, est-ce un peu votre histoire?

L’odeur de l’herbe après la pluie est l’histoire d’une femme qui me ressemble un peu : elle est parisienne, elle réussit très bien dans les affaires, mais à force de sans cesse courir au point d’en oublier ce qu’elle aime, la nature, elle fait un burnout.

Elle plaque subitement tout et part dans la campagne de son enfance dans une sorte de retour aux sources. Cette fuite, je l’ai vécue et je suis moi aussi parti, comme ça, sans crier gare et sans bagage, pendant plusieurs jours, sur le lieu de ma jeunesse.

Pour l’héroïne du livre (Annabelle), j’ai cependant imaginé une autre histoire que la mienne pendant cette retraite. Sur une route de campagne, Annabelle fera une rencontre hasardeuse avec un homme de la terre. Cet homme, George, est un peu hors du temps, ermite, archaïque et érudit. Il connaît sur la nature des secrets extraordinaires qu’il n’a encore partagés avec personne. Sous le charme d’Annabelle cependant, il les lui dévoilera. Annabelle en sera tant bouleversée qu’en quelques années sa vie est totalement chamboulée, comme cela le serait pour chacun d’entre nous.

Vous publiez un roman en numérique et en autoédition, pourquoi ce choix ?

Je fais ce choix parce que je n’ai pas encore trouvé d’éditeur “classique” (je n’ai pas beaucoup cherché non plus). J’aurai pu choisir l’auto-édition sur papier, mais puisque je connais bien l’internet et surtout parce qu’il revêt un beau potentiel de diffusion, j’ai opté pour lui.

J’écris parce que j’ai des choses à dire et non pour rencontrer un succès pécuniaire supplémentaire. D’ailleurs les recettes du livre sont reversées à la fondation que j’ai créée.

Au fond, c’est une diffusion large que je recherche plus que les recettes, et sans rejeter le papier que j’aime beaucoup, internet s’y prête bien. Encore faut-il évidemment que le livre soit bon, car c’est toujours pareil, seule la qualité peut prétendre au succès. Pour l’instant, les critiques sont plutôt bonnes.

L odeur de l herbe apres la pluie Patrick Jacquemin ebook

En tant qu’expert du Web et du e-commerce, quelles sont vos premières impressions sur le marché du livre numérique en France ?

Aujourd’hui les ados ont autant l’habitude de lire sur un écran que sur du papier. Si on se fie à cet usage, il est bien possible que le marché du livre numérique représente une partie significative des ventes de livres (en volume) dans 10 ou 20 ans. Ce n’est donc pas un marché à négliger, même si les ventes représentent peu actuellement.

Sur le marché du livre numérique, comme dans tous les secteurs et partout dans le monde, Amazon, que je connais bien pour l’avoir affronté pendant dix ans, y tient une place de choix. Il a beaucoup anticipé et a vendu tant de liseuses depuis des années qu’il a une très importante base de lecteurs numériques fidélisés.

Cependant les études que j’ai pu lire sur le sujet montrent que la lecture d’un livre numérique (par ceux qui les achètent) ne se fait qu’entre 30 et 40% sur une liseuse. L’ordinateur arrive à égalité avec les liseuses, puis viennent les tablettes et le téléphone mobile. Cela signifie que tous les formats de téléchargements devraient s’adapter à ces usages divers.

Or, lors de la mise en ligne (sans DRM) de mon livre dans une centaine de boutiques en ligne, j’ai constaté finalement qu’Amazon était celui qui répondait le mieux à tous les supports utilisés par les lecteurs. Le téléchargement est rapide intuitif et sans condition, sur PC ou autre support.

Quant aux sites français qui vendent du livre numérique, il y a encore du travail pour se mettre à un bon niveau de satisfaction client. Voici par exemple ce que j’ai pu observer :

– La Fnac oblige à un enregistrement préalable Kobo -dont ils ont fait leur plateforme de lecture- ce qui signifie que sans elle, il n’est pas possible de télécharger un livre, y compris sans DRM comme le mien. Qui plus est, les acheteurs découvrent cette exigence après l’enregistrement de leurs coordonnées dans le caddie, lors d’une demande d’un mot de passe Kobo, et ce sans explication claire de ce que c’est… C’est dommage et décevant pour l’utilisateur. Autant passer par Kobo directement…

– Les librairies indépendantes ont certes des solutions, mais elles ne sont pas très intuitives. On peut télécharger facilement le livre numérique, mais on ne sait pas comment lire ce qu’on vient de télécharger quand on utilise un PC ou un téléphone Android (qui représentent 50% des lecteurs).

L’acheteur est laissé sans explication, comme s’il devait savoir spontanément comment ça marche. Là aussi l’expérience est décevante alors que ce qui manque n’est ni long ni difficile à développer.

D’ailleurs, j’ai eu quelques retours de lecteurs sur le téléchargement de mon livre et 4 sur 5 n’ont pas pu ou su le lire. Le seul qui a pu avait une tablette et était aguerri.

Il ne faudrait pas que les distributeurs français de livres numériques ne les destinent qu’aux détenteurs de liseuses, sinon ils se couperont d’au moins la moitié de leurs clients potentiels et feront le lit d’Amazon.

Patrick Jacquemin interviendra dans une table ronde sur le stand Amazon au Salon du Livre, le samedi 21 mars à 16h.

L’odeur de l’herbe après la pluie est à télécharger sur

iBooks Apple iPad / Iphone App Store Apple IDBOOX

Sur Kindle Amazon Cliquez ici

Sur Fnac / Kobo Cliquez ici

Et dans toutes les bonnes librairies numériques

 

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