Interview: Gallimard Jeunesse aime les ebooks et les applis

Terence Mosca Gallimard Jeunesse Ebooks IDBOOXA l’heure où le salon du livre pour la jeunesse bat son plein à Montreuil, Térence Mosca, consultant numérique chez Gallimard Jeunesse, fait le point avec IDBOOX sur les avancées de la Maison en matière de livres numériques et de livres applications pour la jeunesse.

Gallimard Jeunesse est extrêmement actif concernant les applications numériques pouvez-vous nous présenter votre offre ?

Notre offre est différente et évolutive selon la tranche d’âge à laquelle nous nous adressons. Pour le plus jeune âge, de 3 à 7 ans, nous avons décliné une offre de contes, soit en partenariat avec Nosy Crow (Les 3 petits cochons et Cendrillon déjà sortis à ce jour), soit sur nos univers de personnages maison (Pénélope, application prévue pour Noël), et une offre de documentaires basée sur notre collection « Mes premières découvertes » (La coccinelle, La forêt). Cette offre d’applications sera consolidée et développée courant 2012.
Au-delà de 8 ans, nous publions nos romans jeunesse au format. Nous ne nous interdisons pas bien entendu, de développer des applications sur ce segment d’âge, et nous devrions ainsi voir quelques développements d’applications pour les plus de 8 ans en 2012.

Actuellement vous vous concentrez principalement sur les livres applications, pourquoi ce choix ? Allez-vous proposer des ebooks au format ePub 3 ?

Les développements applicatifs ont vu le jour pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les formats ePub n’offrent à ce jour qu’un faible niveau d’interactivité, et il nous a semblé crucial que des enfants en phase de découverte et d’apprentissage de la lecture puissent utiliser toutes les fonctionnalités des tablettes tactiles et des smartphones.
D’autre part, Gallimard Jeunesse a une longue expérience dans le marché du ludo-éducatif, où nous étions déjà présents sous des formats Cd-rom il y a plus de 15 ans.Néanmoins, nous de délaissons pas les formats ePub, notamment pour nos romans, et explorons toutes les possibilités qu’offrent le format epub pour de futurs ebooks.

Irez-vous sur Android ? Quel sont les points bloquants pour proposer des livres numériques pour enfant sur tablette Android ?

Nous nous structurons pour aller sur Android également, le marché est moins bien structuré sur ces tablettes, mais notre objectif est d’être présent sur toutes les tablettes utilisées par nos lecteurs.

De nombreux Pure Player prennent position sur le marché du livre application pour enfant, qu’en pensez-vous ?

Ce marché a un fort potentiel, le ludo-éducatif est en évolution perpétuelle et nous pensons qu’après les CD-roms et les « baby consoles » du type Vtech et Leapfrog, ce segment se développe aujourd’hui sur les tablettes et les smartphones en raison même de leur ergonomie et de leur facilité d’utilisation. L’arrivée de Pure Player dans ce contexte ne nous surprend pas. Néanmoins, nous estimons que la part de leur expérience du monde de l’enfance et du storytelling, les éditeurs enfants sont les mieux placés sur ce marché. Ceci explique notre positionnement dynamique sur ce marché.

Pourriez-vous nous faire un petit bilan des ventes effectuées sur l’Appstore ? Avez-vous des retours sur le nombre de téléchargements ? Etes-vous satisfaits ?

Le marché est encore embryonnaire, les ventes actuelles nous permettent juste d’atteindre le point mort. Nous voyons que nos axes de croissance sont la cross-promotion de nos apps, le développement sur de nouvelles plateformes et bien entendu l’internationalisation des contenus.

Pour vous quel est le point mort pour rentabiliser une Appli ?

Les budgets de développement d’applications varient, mais sont compris entre 20 et 30 k€, pour un prix de vente public entre € 2,99 et 4,99€.

Travaillez-vous avec des Maisons basées à l’étranger qui rachètent les droits de vos livres applications puisque vous avez décidé de les publier en français uniquement ?

Absolument, Gallimard Jeunesse est un acteur très dynamique à l’international. Nous travaillons ainsi avec un certain nombre de co-éditeurs pour les versions étrangères. Les raisons principales sont d’allier autant que possible l’applicatif et le livre physique, mais aussi de s’assurer que la promotion de l’application localement, soit la plus solide possible, grâce à un partenaire fortement implanté sur son marché.

Gallimard Jeunesse a choisi de développer en interne des applications tout en ayant noué un partenariat avec Nosy Crow ? Pouvez-vous nous en dire plus ?

Nous avons pour objectif d’avoir un positionnement qualitatif, tant du point de vue des livres physiques que des livres numériques. Nous avons découvert les développements de Nosy Crow, il y a maintenant 18 mois, et de par la qualité des apps développées et des relations préexistantes avec sa fondatrice, Kate Wilson, nous nous sommes positionnés comme le partenaire français.
Néanmoins, le catalogue de Gallimard Jeunesse est vaste et de nombreux autres univers offrent une possibilité de développement d’apps. C’est ainsi que nous avons commencé d’autres développements notamment sur notre collection Mes premières découvertes.
Il est à noter que nous ne faisons à ce jour aucun développement en interne. Nous avons une cellule éditoriale qui travaille constamment avec des partenaires extérieurs, différents selon les projets.

Pouvez-vous nous donner les grandes lignes de votre stratégie business et marketing pour 2012 ?

Sur 2012, nos objectifs sont de poursuivre nos collections, Mes premières découvertes, les contes interactifs, et livres illustrés audio.
Le déploiement international est au cœur de notre stratégie !

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