Amazon a des process de travail bien huilés. En France, les consignes des managers sont strictes et sont unifiées avec les autres filiales du monde. Ces méthodologies de travail sont la clef de la réussite de l’entreprise de Jeff Bezos. Toutefois on peut constater parfois certains disfonctionnements, notamment dans les Centres de distribution (DC) où les cadences et les règles sont extrêmement rigides.
Jean-Baptiste Malet est journaliste, il a voulu voir comment fonctionne la multinationale et s’est fait embaucher à l’entrepôt de Montélimar. Le récit dans son livre intitulé : « En Amazonie : Infiltré dans le meilleur des mondes » (ed. Fayard) est éditifiant.
J-B Malet a travaillé la nuit de 21h30 à 4h50, deux temps pause sont prévus. Il avait le poste de « Pickeur » (ce sont les personnes chargées d’aller chercher dans les rayons les produits commandés par les internautes).
Il explique au Midi Libre : « Dans un entrepôt grand comme quatre terrains de foot, on parcourt plus de vingt kilomètres par nuit. Scan avec écran en main, j’étais suivi en permanence par un ordinateur qui calcule en temps réel ce qu’on fait et où l’on est, car notre scanette est géolocalisable. Ma productivité, qui devait tout le temps augmenter, était surveillée en temps réel par les managers. Plusieurs fois par nuit, on venait m’informer de mon taux de productivité. Le but étant d’atteindre 120 à 130 articles à l’heure. Interdiction de s’asseoir, de parler… En cas d’irrégularité dans mon rythme de travail, ils pouvaient me convoquer. »
Pour le journaliste, « Amazon cultive sans complexe le stakhanovisme et demande aux travailleurs d’applaudir les “top-performers”, les “leaders”. Amazon, ce n’est pas simplement un travail ouvrier, c’est surtout une véritable idéologie ». Il poursuit : « Amazon a instauré un système de délation entre les travailleurs, avec un encadrement total, afin qu’ils dénoncent à leurs supérieurs des travailleurs jugés peu productifs. Cela s’appelle “faire remonter une anomalie”.
Les méthodes de fouilles pour identifier d’éventuels voleurs sont aussi mentionnées dans ce livre : fouille au corps, portique de sécurité, détecteurs de métaux etc.
Petite note personnelle : Il existait il y a quelques années, une méthode de contrôle « fun » pour les employés. Devant le comptoir à l’accueil, se trouvait un grand bocal avec des boules. A la sortie, chaque employé devait plonger sa main dans le pot. Si ce dernier piochait une boule rouge, alors il devait se soumettre à un contrôle… La délation à cette époque n’existait pas mais les Top Managers veillaient au grain.
« Work Hard and Make History » telle est la devise de Jeff Bezos, pour le meilleur et aussi pour le pire.
On se souvient aussi de l’affaire révélée par la chaine allemande ARD sur les gardes néo-nazis engagés pour surveillés les employés des DC.
« En Amazonie. Infiltré dans le meilleur des mondes » est disponible au format ebook et papier
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