The Foxglove King – Hannah Whitten vous révèle comment elle a travaillé son roman

Pour promouvoir la sortie de The Foxglove King, le premier roman (en français) d’Hannah Whitten, les éditions Bragelonne l’ont invité en France.

Hannah est allée à la rencontre des lecteur· rice· s dans plusieurs villes de France, dont Toulouse et Epinal (pour les Imaginales) : une grande première pour l’autrice, qui n’avait jamais voyagé en dehors des Etats-Unis.

The Foxglove KingL’occasion pour elle de découvrir le pays, de ses églises aux catacombes en passant par la nourriture.

Grâce à l’éditeur, j’ai pu la rencontrer avant ses dédicaces à Paris. Un café à la main, nous avons échangé sur son processus de création, les triangles amoureux, la religion – et crié de notre amour pour Bridgerton et Nicola Coughlan.

Notre avis sur Foxglove King

Une petite touche de poison, une grosse pincée d’intrigues de cour et de ferveur religieuse, le tout saupoudré d’une atmosphère sombre, de secrets, de nécromancie et d’histoires de cœur – The Foxglove King plaira aux lecteurs qui aiment les personnages en demi-teintes, les anti-héros, et bien sûr les triangles amoureux.
Le rythme du récit, parfois inégal, ne bloque pas le plaisir de lecture ni la découverte du monde créé par l’autrice. Un premier tome réussi qui annonce pourtant une suite plus sombre et complexe pour Lore, Gabe et Bastian.

Rencontre avec Hannah Whitten

Quelle partie de l’histoire as-tu préféré développer ?

Il y a une scène, vers le milieu du roman où les trois personnes se retrouvent au milieu de combats clandestins, c’est un moment où plusieurs fils rouges de l’histoire se rejoignent et ces trois personnages sont embarqués dans une même situation, ensemble, là où ils auraient peut-être préféré travailler secrètement pour avancer à leurs fins.

Est-ce que tu as un processus spécifique de création des personnages ? Ils sont imparfaits – très humains. Ils sont parfois drôles, parfois en colère. Il y a quand même beaucoup de colère dans le roman !

On ne peut pas dire que j’ai un processus spécifique pour créer mes personnages, mais c’est vrai que j’essaie de les rendre réels et de les laisser être imparfaits, de les laisser faire des erreurs. Je ne me soucie pas de les rendre sympathique (elle rit).

Je suis très axée sur les personnages, ils forment eux-mêmes l’intrigue, les décors et l’atmosphère pour moi plutôt que l’inverse. J’essaie donc d’apprendre à les connaître du mieux que je peux par le biais des réécritures et des révisions, et cela prend un certain temps, mais c’est… gratifiant (elle rit).

J’ai beaucoup apprécié le fait que Lore soit plus-size sans que ce soit problématique. Quand Lore t’es venue à l’esprit, est-ce que tu as su tout de suite comment elle serait physiquement ?

Ce n’était pas nécessairement la façon dont elle m’est apparue – mais c’était en soi un problème, pour moi. Je lis de la fantasy depuis que je suis jeune et je suis plus-size, et même si c’est beaucoup mieux maintenant, ça me dérangeait à l’époque qu’on manque de représentation.

Et cela me dérange aujourd’hui qu’à cause de cela, chaque fois que j’imagine une héroïne, je l’imagine automatiquement mince. C’était une sorte de pied-de-nez à moi-même, je me suis dit “eh bien, comme c’est moi qui l’écrit, elle peut ressembler à ce que je veux !”. C’était donc une décision réfléchie, et je voulais qu’elle soit plus-size dans une situation où elle est considérée comme très désirable.

Quel est le personnage auquel tu t’identifies le plus, et pourquoi ?

Je pense que cela change tout au long de la trilogie, mais dans The Foxglove King, je m’identifiais beaucoup à Gabe. Ca a surpris plus d’un lecteur, car ce n’est pas le personnage le plus sympathique !

Comme on en parlait tout à l’heure, on a une colère plus ou moins sous-jacente dans ce premier tome. Je voulais vraiment parler de religion dans cette série; j’ai été élevée dans la religion et j’ai une relation compliquée avec celle-ci aujourd’hui.

Gabe m’a permis de mettre à plat les questions et les discussions que j’aurai voulu avoir dans la vraie vie mais qui sont si difficiles à avoir. Quand on pose tout ça dans un cadre fantastique, on voit les choses différemment. Il a été très cathartique pour moi.

La religion, la foi, la politique, les jeux de pouvoir et l’inégalité des richesses sont au coeur du roman. J’hésitais justement à aborder ces points, mais puisque tu en parles… C’est donc une façon de faire écho à la vie réelle ?

Oh, on peut en parler ! (elle rit) Je me sens souvent impuissante dans le “monde réel” face à certaines choses, donc pouvoir écrire à leur sujet est utile. Quand j’étais plus jeune, des romans de fantasy m’ont fait changer d’avis sur beaucoup de choses.

Dans un roman de fantasy, il est parfois plus facile d’aborder certaines choses: si on faisait asseoir quelqu’un pour lui dire qu’on allait lui parler de politique ou de religion, il vous ferait taire très rapidement.

Mais présenté dans un contexte fantasy ou fantastique, avec des personnages sympathiques et une histoire à laquelle les lecteurs s’intéressent, vous pouvez espérer changer subtilement leur point de vue, peut-être leur faire avoir l’esprit plus ouvert sur certains sujets délicats. Et c’est aussi une façon cathartique pour moi de parler de ces choses auxquelles j’ai tant réfléchi et sur lesquelles je me suis posée tant de questions.

interview Hannah Whitten

Dans ta duologie Wilderwoods (inédite en France), la nature est au coeur du récit, on est plus sur un conte de fée sombre. Dans The Foxglove King, le système de magie et le cadre sont très différents. Pourquoi ce choix?

C’était un choix réfléchi ! Je voulais faire tout le contraire de ce que j’avais fait dans ma première série. Un exercice difficile!

Chaque fois qu’on termine une série, on sent cette peur au fond de notre esprit qui vous dit que c’était peut-être la seule chose que vous étiez capable d’écrire.

Ma solution à cette peur a donc été “je vais faire quelque chose de complètement différent et on verra ce que ça donne” (elle rit). Une grande partie de mes choix ont été faits de cette façon. Une forêt versus une cour royale, beaucoup de personnages versus un nombre de personnages très limité dans Wilderwoods. J’essayais de me mettre au défi!

On parle du triangle amoureux? Ce n’est pas un trope facile… Tu aimes les triangles amoureux?

(Elle rit) Non, ce n’est pas un trope facile. La raison pour laquelle j’ai décidé de faire un triangle amoureux est parce que je sais que beaucoup les détestent, donc ça me semblait un défi amusant!

J’aime lorsqu’un triangle amoureux est bien mené. Je pense que c’est un autre vestige des mes lectures d’ado, parce qu’on en trouvait beaucoup dans les romances fantasy du début des années 2000. Twilight, Vampire Diaries… C’était presque un élément fondamental du récit. Mais j’ai l’intention de résoudre mon triangle amoureux de manière différente…

Qu’est-ce que les lecteurs peuvent attendre de la suite, The Hemlock Queen ?

The Hemlock Queen est un livre plus sombre. Il y a des moments de légèreté parce que j’aime en mettre, mais ce n’est pas un roman qui donne beaucoup d’espoir.

C’était difficile à faire pour moi, j’aime en général m’assurer que c’est là, mais parce que l’histoire est ce qu’elle est – et que c’est une trilogie, c’était en quelque sorte un passage obligé.

Le roman est déjà sorti en anglais, donc j’ai vu les réactions de certains lecteurs qui sont étonnés que ce soit si sombre, si triste. Mais promis, on en sort dans le dernier! Il faut s’accrocher pour celui-ci (elle rit).

De l’extérieur, il existe une solution très simple mais Lore ne la choisira pas, et on ne veut pas qu’elle le fasse. N’importe qui d’autre dans la même position ne voudrait pas non plus prendre cette décision. Pour acheter le livre ou lire un extrait Cliquez ici ou Cliquez ici

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