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Exclu : Amazon devient imprimeur pour les éditeurs français

Après le Fire Phone Amazon n'abandonne pas smartphones
EXCLUSIF – Amazon étend ses services et part à la chasse des éditeurs de livres. On connaissait Amazon le libraire, Amazon le fabricant de liseuses, Amazon éditeur, voici maintenant Amazon l’imprimeur ! 

Amazon est sur tous les fronts, le site d’e-commerce propose depuis quelques années aux auteurs indépendants d’imprimer leurs livres à la demande. En plus de la version ebook, les indés ont la possibilité de faire imprimer leurs écrits via le service CreateSpace.

A la pêche aux éditeurs !

Le leader mondial du e-commerce va plus loin et s’adresse à tous les éditeurs français. Dans un email envoyé mercredi 10 février, Amazon leur propose de devenir leur imprimeur en fonction des besoins.

Dans ce courrier que nous nous sommes procurés, le responsable du département Print On Demand (POD) précise que ce service d’impression à la demande est « destiné exclusivement aux éditeurs et diffuseurs de livres ».

Plusieurs arguments sont avancés pour convaincre et séduire les éditeurs : le premier, concerne l’augmentation des ventes.
Le second concerne l’absence d’expéditions, de retours et de coûts de stockage.

En troisième lieu, Amazon joue sur la fin de l’indisponibilité des livres et précise: « Vos titres sont toujours mentionnés “En Stock” sur la page produit, ce qui augmente la conversion de vente de 40 à 70%. »

Puis vient la disponibilité des titres à l’international : Europe, États-Unis, Canada, Japon.

Enfin, Amazon joue sur la pérennité des livres et argue de la possibilité d’offrir aux clients Amazon une sélection plus large des « titres que vous avez cessé d’imprimer mais pour lesquels vous disposez toujours des droits » précise le message.

impression livre

Combien ça coûte aux éditeurs ?

Nous avons mené l’enquête afin d’en savoir plus sur les conditions proposées aux éditeurs. Ce service de Print On Demand dédié à tous les éditeurs existe depuis plusieurs années en Grande-Bretagne et en Allemagne. La France est donc le pays à conquérir.

Les éditeurs partenaires désirant proposer leurs livres avec ce procédé sont invités à charger leurs fichiers via une plateforme dédiée.

Ils sont autonomes et des personnes d’Amazon répondent à toutes leurs questions pour les guider en cas de problème. Cette plateforme est toutefois distincte de CreateSpace (plateforme pour les auteurs autoéditiés).

Le prix de l’impression est fixé en fonction du pourcentage de remise convenue entre l’éditeur et Amazon.

A titre d’exemple : si un livre est vendu 10 euros, l’éditeur touche en moyenne 4.50 euros sur le livre moins le coût de l’impression.

Le coût d’impression à la page est de 0.012 centimes pour un livre noir (sans illustration) + 60 cts pour la couverture. Pour un livre avec de la couleur le coût à la page est de 6 centimes par page.

Les livres sont alors imprimés quelque part en Europe [Ndlr : Nous n’avons pu savoir si des imprimeurs français participaient à ce service].

Les livres imprimés en POD par Amazon ne sont en vente que sur Amazon. L’éditeur ne peut les proposer à une autre librairie.

Toutefois, il n’y a pas de contrat d’exclusivité, ni frais d’entrée pour bénéficier de ce programme. L’éditeur peut choisir de faire appel ponctuellement à ce service en fonction de ses besoins et continuer de travailler avec son imprimeur habituel.

« Ha ma zone m’a tuER ! »

Pour le moment, nous n’avons pas obtenu de réaction de la part des éditeurs français. Ils pourront d’ailleurs poser toutes les questions aux équipes d’Amazon dédiées au POD prochainement, car celles-ci seront présentes au Salon Livre Paris sur le stand du géant.

Mais en attendant ce moment qui promet d’être fort intéressant, la nouvelle d’Amazon imprimeur s’est répandue comme une trainée de poudre au Salon Creativ’Cross Media qui se tenait mercredi au Palais Brongniart. On a senti un petit vent de panique chez les grands imprimeurs présents à cette manifestation.

Nous avons interrogé l’un d’entre eux, la réaction fut symbolique et sans ambages : « Ha ma zone m’a tuER ! »


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