En France comme à Taïwan, le droit de rétractation existe, il est de 7 jours à compter de l’achat d’un produit. Les éditeurs de produits numériques en ligne taïwanais estiment que cette mesure est dépassée et demandent à raccourcir ce délai ou à le modifier par un système d’aperçu.
Tout a commencé quand la municipalité de Taipei a demandé à Google et Apple de modifier leurs conditions générales de vente (CGV) sur les sites marchands, iTunes et Android market notamment. Les autorités ont éxigé aux deux géants de rembourser les clients qui n’étaient pas satisfaits au bout de sept jours de l’achat de leur morceaux de musique, d’une appli ou d’un livre numérique. Apple s’est parait-il exécuté et Google n’a pas fait connaitre sa décision.
Le Forum de l’édition numérique de Taiwan, l’Association de la presse magazine de Taipei, l’Association chinoise des éditeurs de bandes dessinées et de dessins animés et l’Association des éditeurs de Taipei ont demandé à ce que cela change : « la plupart des biens numériques, qu’il s’agisse de livres électroniques, de musique, de jeux ou d’applications, sont consommées immédiatement. Les lecteurs d’hebdomadaires en ligne payants peuvent ainsi facilement faire jouer la clause de rétractation, ce qui oblige les éditeurs à augmenter leurs tarifs » explique Yu Kuo-ting, le président de l’Association de la presse magazine de Taipei.
En France, nous sommes confrontés au même problème. Nous avons la même législation. Pour exemple le billet de Marc-André Fournier auteur notamment de « Léonard De Vinci, un voyage entre Romagne et Marches »
qui a posté sur son blog une histoire vécue :
« J’en ai fait l’expérience avec l’iBook store et le catalogue de l’expo Cranach. Payé, demande de remboursement accordée immédiatement, puis crédit de la somme en gardant l’ouvrage sur mon iPad. Tout bénef, sauf que Cranach je n’aime pas.
Pour le moment on ne communique pas vraiment sur cette opération, mais si un jour la pratique devient pénalisante comment la gérer ?
Comment détecter la fraude de la bonne foi, comment récupérer l’ouvrage ?
Dans les hypers la démarque, connue ou non, est quantifiée et payée par tous les acheteurs honnêtes.
On verra peut-être, sûrement, un jour un pourcentage arbitrairement fixé venir augmenter le prix de revient du livre numérique. On n’osera pas le faire apparaître, mais il sera là, bien présent. ».
De nouveaux modèles sont à inventer, force est de constater que copier coller des modèles vieillissants ne peut plus fonctionner.
Source : Taîwan Info
Il faut effectivement réfléchir à cette problématique.
Pour notre part, aux editions cmg le choix a été fait très rapidement de respecter évidemment ce délai de rétractation mais même de le prolonger jusqu’à 30 jours.
C’était pour nous une façon de montrer notre confiance en la qualité de nos produits numériques, et ce d’autant plus que si le public est maintenant habitué à télécharger de la musique payante ou du logiciel payant, c’est beaucoup moins vrai pour des livres.
De plus, le créneau sur lequel nous sommes (les livres numériques en droit du travail) implique pour le consommateur une information de qualité pour qu’il puisse s’en servir de façon valable et le fait de pouvoir être remboursé en cas de non-satisfaction était vraiment un gage qu’il nous semblait souhaitable de donner.
L’avenir nous dira si nous avons eu raison; nous souhaitons cependant partager cette expérience avec les éditeurs pure-players.
On se prépare à la tempête, comme on s’est préparé pour accueillir les jeux :-)
Une fois de plus on va se réveiller éberlués devant un phénomène incontournable.
Au lieu de se battre sur le prix unique du livre numérique, voilà un sujet de débat pour nos politiques .
Mais bon, ils ne peuvent pas s’intéresser au sexe et à la littérature numérique en même temps ;-))