TNS-Sofres, Savoir Livre et le Syndicat national de l’Edition (SNE) ont dévoilé le résultat d’une grande étude relative à l’utilisation des livres scolaires numériques dans les écoles.

15 000 enseignants ont répondu à cette enquête. Premier constat, 1/3 des enseignants utilisent des manuels numériques, un usage qui a doublé en 3 ans. Il y a donc un net accroissement des usages (versus 2011) avec 29% d’utilisateurs en moyenne et 35% au collège et au lycée.

Le Président François Hollande a annoncé récemment un grand plan numérique pour l’école, cette étude tombe à pic et permet de dresser un état des lieux intéressant de la situation actuelle dans les établissements scolaires.

Voici les autres chiffres clés de cette étude.
 
Types de manuels numériques utilisés

46% pour les manuels scientifiques (maths, physique)
38% en géographie
34% pour l’apprentissage des langues vivantes
31% en SVT et 34% pour les sciences économiques et sociales.

Utilisation de tablettes

Seuls 4% des enseignants utilisent une tablette pendant leurs cours.
24% des professeurs du secondaire interrogés signalent un équipement individuel pour les élèves (39% en lycée professionnel).
Cette proportion est 6 fois plus faible dans les petites sections (4%).

Les ordinateurs pour la classe sont plus répandus (63% pour les lycées) jusqu’au primaire où 50% des enseignants signalent cet équipement.
Quant aux tablettes individuelles, elles ne sont mentionnées que par 2% des professeurs, tous niveaux confondus.

Résultat, l’usage du manuel numérique est collectif à 93%. Seuls 30% des enfants accèdent aux manuels numériques quand ils sont chez eux.

A noter que 75% des accès à des livres scolaires numériques se font off-line, ceci étant dû à des problèmes d’interopérabilité.

Quels sont les freins à l’adoption massive de manuels numériques ?

71% des répondants pointent l’absence de matériel suffisant.
68% des enseignants signalent l’absence de crédits
48% des professeurs (51% au primaire) estiment qu’ils n’ont pas été formés et 47% relèvent la persistance de problèmes techniques.

Enfin, 99% des professeurs désirent garder leur autonomie dans le choix des manuels scolaires et 82% font confiance aux éditeurs pour qu’ils proposent des contenus adaptés au programme.

Face à ces constats, Isabelle Magnard Présidente de Savoir Lire et Sylvie Marcé, Vice-Présidente du SNE, ont émis des recommandations au nom des éditeurs pour que le plan e-éducation réussisse.

Elles ont déclaré lors de la présentation de l’étude « qu’il serait contreproductif de renouveler le plan Informatique pour tous ». Elles ont aussi souligné qu’il faut « s’appuyer sur les initiatives locales et capitaliser sur ces expériences en les croisant avec la volonté du gouvernement ».

Par ailleurs, les manuels numériques scolaires représentent aujourd’hui 2% du CA des éditeurs scolaires, un véritable modèle économique est donc à inventer.

5 recommandations pour garantir le succès

Les représentantes des éditeurs ont donc énoncé cinq recommandations, qui auront valeur de guide pour les mois à venir :

– Corréler équipement et ressources numériques, dans le cadre de projets pédagogiques soutenus au niveau local, en allouant des budgets significatifs aux établissements pour l’acquisition de ressources

– Construire des déploiements opérationnels dans les établissements scolaires en associant l’ensemble des acteurs institutionnels et industriels du numérique éducatif pour intégrer durablement le numérique à l’école et contribuer à développer une filière industrielle éducative et culturelle dont l’essor à l’international traduira la croissance.

– Offrir de la visibilité et de la prévisibilité à l’ensemble des industriels de la filière numérique éducative grâce à un calendrier de déploiement anticipé et respecté

– Respecter les délais de publication des futurs programmes de la réforme 2016 (12 mois) pour permettre aux concepteurs et éditeurs de ressources numériques d’éditer des ressources de qualité

– Travailler à l’évolution de standards d’interopérabilité pour faciliter l’interconnexion entre matériel et ressources, et définir un cadre de confiance pour les données sensibles résultant de la Personnalisation des apprentissages et des formations.

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