L’Ifop a réalisé pour le compte de la Hadopi une étude intéressante sur la consommation illicite d’œuvres dématérialisées (livre numérique, film, musique, jeu vidéo…)
Cette étude menée auprès de 1021 Français, porte sur l’ensemble des biens culturels dématérialisés et concerne tous les modes d’accès aux œuvres.
Elle a permis de distinguer plusieurs populations au sein des internautes : les consommateurs « licites exclusifs » (35 %), les « anciens illicites » (13 %), les « illicites occasionnels » (10 %), les « illicites réguliers » (18 %) et les internautes non consommateurs de biens culturels sur internet (24 %).
Voici les enseignements clés de cette étude
Les internautes dans leur ensemble perçoivent une plus grande dangerosité des sites illicites : ils évaluent à 7,3 sur 10 le risque de subir un préjudice sur des sites illégaux contre 4,3 sur 10 sur les sites légaux.
Les consommateurs illicites réguliers sont davantage confrontés aux risques les plus sérieux sur Internet : 51 % ont subi au moins un préjudice (contre 41 % en moyenne).
L’observation directe de 62 sites illicites confirme leur niveau de dangerosité : 79 % de ces sites (49 sites) présentent des risques pour l’utilisateur.
Les différents segments de consommateurs illicites n’ont pas les mêmes appréhensions :
– les consommateurs illicites réguliers craignent davantage que les autres les nuisances de type publicités intempestives qui gênent leur expérience utilisateur ;
– les illicites occasionnels sont d’abord préoccupés par le risque d’exposition aux virus et logiciels malveillants.
La bonne nouvelle à prendre en compte est que l’exposition aux risques en ligne semble avoir un impact sur les pratiques.
En effet, 70 % des consommateurs illicites actuels ou passés ont diminué ou arrêté leur consommation illégale.
La progression de leurs usages légaux semblent les prémunir des risques puisque 70 % de ces internautes ayant modifié leur pratiques déclarent rencontrer moins ou plus du tout de problème.
L’offre légale apparaît tant aux consommateurs licites qu’illicites comme une « valeur sûre », moins exposée aux risques (virus, arnaques, mais aussi risques légaux).