Selon une enquête réalisée par Primento lors de la Foire Internationale de Francfort auprès de 535 professionnels, il semblerait que les éditeurs de différentes nationalités n’ont pas encore intégré la perspective digitale dans leur stratégie ou leur approche métier.
Voici les chiffres clés de cette étude.
60% des professionnels du livre ne lisent jamais sur des supports de type tablettes ou liseuses.
70% des éditeurs francophones ne lisent jamais de livres numériques.
3% avouent être passé du papier au numérique et seuls 1% des francophones sont dans ce cas !
96% des sondés perçoivent positivement l’arrivée du livre numérique et le considère comme un phénomène durable.
Parmi ceux-ci, 81% pensent que le livre numérique cohabitera avec le livre papier, alors que 15% estiment qu’il s’y substituera.
Toutefois, 85.6% des professionnels estiment que leur maison est bien préparée pour saisir les opportunités du numériques. Ce chiffre tombe à 73% pour les français.
Y aurait-il un paradoxe dans tous ces résultats ?
Les éditeurs sont très peu impliqués et ont parfois une méconnaissance des enjeux business qui sont en train de se jouer et paradoxalement, ils s’estiment pour la plupart prêt à en saisir les opportunités.
Pour Thibault Léonard, spécialiste du numérique et fondateur de Primento, cette situation est préoccupante et stigmatise peut-être le fait que certains éditeurs sont en « train de louper le coche du numérique ». Il explique : « il est en effet frappant de constater à quel point les éditeurs sont réfractaires au changement et semblent ne pas se sentir concernés par la lecture numérique. D’un point de vue stratégique, cette position est risquée car elle creuse l’écart entre l’éditeur et le lecteur, dont les usages et habitudes ne peuvent être compris et dès lors pris en compte ».
Il conclut : « De façon générale, l’étude prouve donc que les éditeurs se sentent peu concernés par le numérique et ne s’impliquent que trop peu dans cette mutation de l’industrie du livre. Si leurs forces vives ne lisent pas et ne pensent pas ‘en numérique’, les maisons d’édition ne peuvent saisir les opportunités de développement commercial et intellectuel qu’a à offrir ce secteur. »
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Maj : Détail par nationalité des sondés :
Anglais : 29%
Allemand : 25%
Français : 14%
Italien : 6%
Espagnol : 5%
Autre : 20%