Du rouge, du vert, du jaune et du noir. Nú Barreto s’appuie sur ces quatre couleurs dans l’exposition Africa : Renversante, renversée présentée actuellement à la Galerie Nathalie Obadia à Paris.
L’artiste Nú Barreto invite les visiteurs à converser avec ses œuvres lors d’un moment de partage personnel.
Il offre aux visiteurs des installations gigantesques constituées de drapeaux et délivrant ainsi sa vision de l’Afrique avec ses contradictions, sa violence et sa diversité.
Nú Barreto le reporter d’images
Dès qu’on entre dans la Galerie Nathalie Obadia, l’un de ses drapeaux spécialement créé pour la galerie, est plaqué au sol.
Ce paillasson que l’artiste a nommé Paill-Africa-Sson , est destiné à être foulé par nos pieds. Il sera là jusqu’à la fin de l’exposition, le 29 décembre.
Le ton est donné. Le travail de ce reporter d’images s’ancre autant dans l’Histoire que dans l’actualité.
A la manière d’un journaliste il raconte cette Afrique renversée et renversante.
Il nous fait quelque part ressentir une violence et une rage, aussi visuelles que métaphoriques, sans pour autant laisser de côté la recherche d’une esthétique singulière.
Paill-Africa-Sson
Yako – Ça va aller – Ossements – La Source – Dépitée – Déracinée …
Toutes les œuvres présentées par Nú Barreto tournent autour de quatre couleurs et de plusieurs idées.
L’artiste utilise les couleurs communes aux drapeaux des nations africaines: le rouge, le vert, le jaune et le noir.
Les toiles et installations sont toutes composées de cinquante-quatre étoiles représentant chaque état du continent.
Ce point commun laisse ensuite place aux autres messages.
Pour cela, Nú Barreto utilise de multiples objets. Cauris, douilles, livres et autres gris-gris transforment ces drapeaux en sculptures géantes, presque envoûtantes.
On s’attardera longuement sur La Source, toile sur bois de 2 mètres sur 3 parsemée d’une centaine de livres d’auteurs francophones africains, symbole du savoir inépuisable africain.
Yako, s’impose avec une violence inouïe. Cette œuvre magistrale est criblée de balles, et pour aller plus loin les murs qui l’entourent sont eux aussi meurtris par des projectiles.
A elle seule, Yako synthétise toutes les guerres, les génocides, les factions armées … mais Yako veut aussi dire « Condoléances » et invite au respect des morts ….
Au total dix œuvres, délivrant toutes un message différent, parfois pessimiste, triste mais aussi avec beaucoup d’espoir (sic Ça va aller) sont à découvrir.
Chacune nous interpellant, nous faisant sortir de notre zone de confort sans jamais nous laisser indifférent.
Africa : Renversante, renversée jusqu’au 29 décembre 2018 – Entrée libre – 3, rue du Cloître Saint-Merri 75004, Paris
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Yako
Déracinée – Nù Barreto