La Nuit de la lecture aura lieu en France le 20 janvier mais il y a une ombre au tableau, la lecture à haute voix est en danger car on veut la taxer. Depuis le mois de mars les auteurs ont alerté sur ce sujet, sans être écoutés.
De nombreux libraires et bibliothécaires ont prévu pour la Nuit de la lecture de proposer des événements autour de la lecture à haute voix.
Même le Centre National du Livre va offrir au public une lecture musicale avec Soyez imprudents les enfants (Éditions Flammarion) de et par Véronique Ovaldé, accompagnée au violoncelle et à la voix par Maëva Le Berre.
Seulement voilà, la SCELF, une société d’éditeurs, a décidé de taxer les établissements proposant de la lecture publique à haute voix.
SCELF – La pétition
Le collectif Shéhérazade en colère, collectif d’auteurs, de bibliothécaires et de lecteurs a lancé une pétition pour dénoncer ce procédé.
Ils expliquent : « La lecture à haute voix de livres, en totalité ou sous forme d‘extraits, est considérée comme une “représentation”, et tombe de facto sous le coup du “droit de représentation”. Jusque-là, ce droit était géré par une société d‘auteurs, la SACD, mais depuis le 1er janvier 2016, et sans que grand monde en ait été informé, la gestion du droit de lecture est passée dans l’escarcelle de la SCELF, une société d’éditeurs.
Or, celle-ci a décidé d’appliquer à la lettre le barème de la SACD : trente euros minimum, même sans billetterie ! Y compris pour les “heures du conte”, les associations de lecteurs bénévoles, ou les auteurs lisant leurs propres textes… »
Les signataires demandent l’exonération de prélèvement SCELF sur les lectures à voix haute proposées dans un cadre non marchand sans billetterie
Daniel Pennac, parrain de la Nuit de la lecture 2018, a été sollicité par Actualitté. L’auteur a déclaré : « Faire payer la lecture publique, c’est non ! » il annonce aussi qu’il signe la pétition du collectif.
Près de 19 000 personnes ou organismes ont déjà signé cette pétition.
Le ministère de la Culture tient une conférence de presse cet après-midi pour le lancement de la Nuit de la lecture 2018, le sujet sera, on l’espère, évoqué.