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Interview Pierre Dutilleul – Un outil pour suivre les ventes réelles de livres en approche

Booktracking est le nom de code d’un projet qui agite l’industrie du livre en ce moment.

A l’occasion des vœux prononcés pour la nouvelle année par Vincent Montagne aux professionnels de l’édition, le Président du Syndicat National de l’Edition a annoncé officiellement qu’un outil commun aux auteurs, éditeurs et libraires était en préparation.

L’un de ses objectifs est d’apporter plus de transparence dans la relation entre les auteurs et les éditeurs et concerne la mesure des ventes au plus près des sorties de caisse.

Pierre Dutilleul, Directeur Général du SNE est en charge de ce grand projet. Il nous explique dans cette interview les principes de Booktracking.

Cet outil, dédié à l’interprofession devrait voir le jour dans les années à venir. En attendant la rédaction du cahier des charges débute prochainement.

Quel est l’objectif de Booktracking ?

Il existe déjà beaucoup d’outils pour la profession, mais nous voulons, en nous basant sur ce qui existe connaitre les ventes réelles de livres titres à titre, département par département, éditeur par éditeur etc…

On veut aller assez loin dans le détail en évitant les extrapolations, le tout en temps quasi réel.

Si nous atteignons note objectif nous pourrons proposer notamment aux auteurs une photographie des ventes de livres à tout moment.

A qui sera destiné cet outil ?

Aujourd’hui la relation entre les auteurs et les éditeurs et entre les éditeurs et les auteurs n’est pas aussi limpide qu’elle devrait être.

Connaitre à l’exemplaire près les ventes réelles des ouvrages en établissant une véritable relation de transparence permettra d’améliorer les rapports et de répondre à un réel besoin.

Cet outil ne se fera pas sans la participation de l’interprofession en s’appuyant notamment sur ce qu’ont déjà développé des partenaires comme Dilicom, Electre, le SLF ou encore GfK.

Pour le bâtir, nous travaillons avec ces diverses instances et bien entendu avec les auteurs et le CPE.

Nous avons envie de proposer un dialogue entre les différents acteurs de la chaîne un peu différent qui reposera sur des réalités.

Encore une fois, l’objectif est de consolider le système existant sans pour autant qu’il y ait participation financière pour le développement, des acteurs évoqués plus haut.

Cet outil prendra t’il en compte uniquement les ventes des livres papier ?

L’idée est d’avoir l’information quel que soit le support : papier, numérique, audio ou même s’il a été transformé en braille. Donc oui, ce système prendra en compte toutes les ventes.

Qui va pouvoir consulter cette base de données lorsqu’elle sera opérationnelle ?

Pour le moment, nous n’avons pas encore défini toutes les modalités. Qui pourra avoir accès à l’outil ? Devra-t-il être supervisé par un tiers de confiance ? Est-ce qu’on sera en temps réel ou légèrement en décalé ?

Tout cela reste à voir et à valider ensemble. Nous espérons aboutir à toutes ces réflexions en juin 2019.

Nous allons ensuite établir un cahier des charges précis pour entrer en phase de développement.

Le modèle économique reste aussi à définir. L’idée est de ne pas perdre trop de temps mais de penser bien en amont tous les cas de figure pour mettre en place un outil efficace et différenciant.

Encore une fois, l’objectif n’est pas de réinventer la poudre mais de s’appuyer sur ce qui existe pour apporter de la donnée à toute l’interprofession.

Les libraires vont jouer un rôle très important dans l‘élaboration de cet outil, quid d’Amazon ? Pensez-vous les impliquer ne serait-ce que pour les inciter à vous donner des informations sur les ventes réelles ?

Bien sûr, il faudra à un moment donné qu’ils participent. Dans certains pays Amazon participe à ce genre de projets. En France, leur fonctionnement est un peu différent.

Je pense que dans le dialogue et la concertation nous pouvons nous donner les moyens de travailler concrètement avec eux également.

Si on essaye d’esquisser un planning comment envisagez-vous les choses ?

Nous préparons un cahier des charges pour cet été. A partir du moment où il sera approuvé par les différents acteurs.

On pourra ensuite démarrer le développement très rapidement. L’idée serait d’avoir des maquettes à l’été 2020.

Nous voulons être sûrs que tous les besoins seront pris en charge par le projet.

Pouvez-vous résumer le projet Booktracking en 3 axes forts ?

Le premier axe, et le plus important, est de fluidifier la relation entre l’auteur et l’éditeur à une époque où les auteurs travaillent beaucoup sur leurs statuts.

Ensuite, on trouve dans la presse des palmarès sur lesquels il y aurait parfois à redire, cet outil pourrait aussi permettre d’avoir des informations fiables sur les données réelles et non contestables.

Enfin, avoir un outil commun à l’ensemble des acteurs de la chaîne du livre est un moyen de renforcer toute l’interprofession par un partage d’informations permanent et dans la durée.

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