Le 24 mai 2011 marque l’avènement du premier e-G8. Nicolas Sarkozy a inauguré ce forum de l’internet par un discours donnant sa vision d’un internet non plus civilisé mais responsable. 1500 invités, pour la plupart des PDG de grandes entreprises du monde de l’internet, sont venus participer à ces débats. Les représentants de la société civile attendront tout comme la CNIL, oubliée elle aussi. L’e-G8 se déroulera pendant 2 jours à Paris et une délégation sera chargée d’apporter aux dirigeants du G8 les conclusions de ces rencontres.
Pour tous les internautes qui n’ont pas été invités à réfléchir à l’internet du futur et qui souhaitent savoir à quelle sauce ils vont être mangés, voici quelques extraits de l’intervention de Nicolas Sarkozy et la vidéo de son discours.
Internet est une révolution sociale, un monde libre et merveilleux mais… :
« Notre responsabilité, à nous chefs d’États et de gouvernement, n’est pas moindre. Nous devons accompagner une révolution qui est née au cœur de la société civile pour la société civile et qui a un impact direct sur la vie des Etats. Car si la technologie est neutre et doit le rester, on voit bien que les usages d’internet ne le sont pas. »
« Il s’agissait aussi pour les États que nous représentons de signifier que l’univers que vous représentez n’est pas un univers parallèle, affranchi des règles du droit, de la morale et plus généralement de tous les principes fondamentaux qui gouvernent la vie sociale dans les pays démocratiques. »
« Dès lors qu’Internet fait aujourd’hui partie intégrante de la vie du plus grand nombre, ce serait aussi une contradiction que de vouloir écarter les Gouvernements de cet immense forum. Personne ne peut ni ne doit oublier que ces gouvernement sont dans nos démocraties, les seuls représentants légitimes de la volonté générale. L’oublier, c’est prendre le risque du chaos démocratique donc de l’anarchie. L’oublier, c’est confondre le populisme avec la démocratie d’opinion.[…]
La juxtaposition de volontés individuelles n’a jamais fait une volonté générale. L’amalgame des seules aspirations individuelles ne suffit pas à faire un contrat social. Les Gouvernements démocratiques ont donc aussi des choses à dire. Les Etats et les Gouvernements ont l’expérience de l’Histoire, et je vous parle au nom du pays qui a forgé la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.»
Sur le droit d’auteur et la protection de la propriété intellectuelle :
« Vous avez permis à chacun, par la seule magie du Web, d’accéder d’un simple clic à toutes les richesses culturelles du monde. Il serait vraiment paradoxal que le Web contribue, à terme, à les assécher. Cette immense richesse culturelle qui fait l’éclat de nos civilisations, nous la devons à la puissance créative des artistes, des auteurs et des penseurs. En un mot, nous la devons à ceux qui travaillent à l’enchantement du monde. »
« Je sais et j’entends bien que notre conception ” française ” du droit d’auteur n’est pas la même qu’aux États-Unis ou dans d’autres pays. Je veux simplement dire notre attachement à des principes universels, ceux que proclament aussi bien la Constitution américaine que la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789 : personne ne doit pouvoir être impunément exproprié du produit de ses idées, de son travail, de son imagination, de sa propriété intellectuelle. […]
Ce que j’exprime ici chacun de vous doit pouvoir l’entendre car chacun de vous est aussi un créateur et c’est en vertu de ce droit de créateur que vous avez pu fonder des entreprises qui sont aujourd’hui devenues des empires. Ces algorithmes qui font votre puissance, cette innovation permanente qui fait votre force, cette technologie qui change le monde sont votre propriété et personne ne vous la conteste. Chacun de vous, chacun de nous, peut donc comprendre que l’écrivain, le réalisateur ou l’interprète puissent avoir les mêmes droits.[…]
Ce droit des créateurs a pouvoir recevoir la juste rétribution de leurs idées et de leurs talents vaut, je crois aussi, pour chacun des États que nous représentons. Les États investissent dans la formation de ceux qui rejoignent ensuite vos entreprises. Les États investissent dans les infrastructures techniques qui permettent ensuite le transport des services et des contenus qui circulent sur le web. »
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Source : journaldunet