L’industrie de l’ebook au Japon est estimée à 600 millions de dollars avec une croissance de 20% par an. Selon Robin Birtle, CEO de Sakkam Press à Tokyo, les ventes de livres numériques se composent principalement de comics. Ils représentent 75 % des revenus. Les autres catégories peinent à se développer. Le nombre d’ebook en japonais a peu progressé depuis 2010.
Il y aurait seulement 30 000 titres disponibles. La faute serait à imputer aux éditeurs qui seraient réticents pour convertir leurs livres en numérique en raison du coût mais aussi par crainte des effets de la numérisation.
On retrouve les arguments habituels. Les éditeurs pensent que les livres numériques vont cannibaliser les ventes de livres imprimés. Les éditeurs japonais pensent que le marché du livre va continuer de décliner pour finalement devenir moins rentable. Ils craignent également que les distributeurs internationaux de livres numériques – et spécialement Amazon et son ebook store- ne détruisent le système de distribution japonais dominé par deux compagnies Tohan et Nippan, détenues par une douzaine d’éditeurs japonais majeurs.
Ce dernier point est l’un des freins majeur au développement des ebooks dans le pays. En 1953, l’industrie de l’édition japonaise a adopté un prix fixe pour les livres et les magazines. Les prix fixes sont tolérés pour les livres imprimés malgré les lois anti-trust du Japon mais ils ne s’appliquent pas sur les livres numériques.
Les éditeurs souhaitent également protéger le système de distribution japonais. Ils redoutent qu’une compagnie étrangère essaie de court-circuiter le système de distribution établi pour avoir accès directement aux consommateurs. En réponse à Amazon, ils ont mis en place un système comparable à celui du livre papier avec deux grossistes en ligne (Dai Nippon Printing (DNP) et Toppan Printing) qui détiennent la production de livres et de magazines des éditeurs. La plupart des vendeurs en ligne sont affiliés avec une des deux compagnies. Avec ce système, les ebooks sont vendus environ 20% moins cher que les livres imprimés ce qui est loin du modèle américain mais qui se rapproche de ce que l’on connait dans l’hexagone.
Source : PublishingPerspectives