Martine Aubry se prononce pour l’abrogation de la loi Hadopi

IDBOOX_Ebooks_hadopi1L’économie numérique fera partie de la campagne pour les présidentielles 2012, c’est maintenant certain. Dans une tribune libre sur le site Rue89, Martine Aubry  donne sa vision d’une France connectée et  fustige la loi Hadopi. Son message est clair, en cas victoire des socialistes en 2012, la loi Hadopi vivra ses dernières heures. Elle indique « nous sommes décidés à l’abroger ». 

Après François Hollande, la première secrétaire du PS, clarifie sa position et celle de son parti sur Hadopi et la politique culturelle numérique. Elle défend le droit à la connexion et se prononce contre les coupures internet par simple décision administrative. Martine Aubry déplore le retard de la France dans la course au numérique en partie due aux choix politiques de ses dernières années. 

« Cette révolution [numérique], c’est la nôtre. La comprendre, c’est bien. Prendre les bonnes décisions qui engagent l’avenir, c’est mieux. Or les choix politiques courent derrière les usages de la société et les dynamiques économiques. La France a perdu des années dans ce domaine, parce que l’Etat alternait décisions répressives et laisser-faire. Le récent e-G8, monté comme une production hollywoodienne, n’a pas eu de résultats concrets. Cet Internet n’est pas le nôtre. Nous devons changer de méthode. »

Hadopi est jugée coûteuse et inefficace. Martine Aubry se prononce pour l’abrogation de cette loi. Cela ne veut pas pour autant dire que le PS tourne le dos et abandonne les acteurs de l’industrie culturelle française. Elle propose une alternative avec de nouveaux modèles rémunérateurs. Martine Aubry souhaite rassurer les éditeurs face aux bouleversements vécus par l’édition avec le  livre numérique en rappelant l’importance du droit d’auteur, en proposant de nouvelles sources de financements et en renforçant la lutte contre le piratage. 

« Les progrès dans l’accès à la culture, les formes inédites de création ont transformé radicalement la donne pour les artistes et le public. Les réponses économiques ont tardé à émerger pour la musique et le cinéma. A l’ère des tablettes, comme tous les amoureux du livre, je sais qu’il faut défendre la lecture et les libraires. Il faut avant tout défendre les droits des auteurs et des artistes, cela a toujours été ma priorité. Mais la question est de le faire de manière juste et efficace.

Après mûre réflexion, je crois possible de penser l’avenir, pour la musique et l’ensemble de la création, selon des modèles modernes, rémunérateurs et redistributifs. Emprunter cette voie exige trois conditions, pour lesquelles notre programme comporte des propositions précises.
– D’abord, que nous adaptions et renforcions les droits d’auteur;
– ensuite, de fonder de nouveaux financements pour la création sur une contribution, forfaitaire et d’un montant modeste, des internautes et sur un prélèvement qu’acquitteront les opérateurs et les fournisseurs d’accès. Justement réparti, ce serait un apport massif pour soutenir la culture en France, et pour trouver cet équilibre, j’en appelle d’abord à un dialogue loyal avec toutes les parties prenantes ;
– enfin, intensifier la lutte contre la contrefaçon commerciale. 

Dès lors, la guerre faite aux internautes qui partagent – en même temps qu’ils achètent – n’aura plus lieu. L’abandon de la loi Hadopi, coûteuse, inefficace et à contre-temps, me parait donc aller de soi. Voilà pourquoi nous sommes décidés à l’abroger. »

L’intégralité du programme numérique du PS.

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Source : Rue89

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