Le prêt des ebooks dans les bibliothèques est depuis longtemps une source de conflit entre les bibliothécaires, Amazon et les éditeurs.
Un rapport publié par l’American Library Association (ALA) enfonce le clou.
L’ ALA explique : «En refusant ou en retardant l’accès des bibliothèques au contenu numérique, les acteurs dominants des marchés numériques mettent en péril la compétitivité des États-Unis et le patrimoine culturel de notre pays»
L’organisation poursuit : «Quand Amazon, le cinquième éditeur mondial de livres numériques, refuse de vendre aux bibliothèques ou lorsqu’un éditeur de Big 5 comme Macmillan impose un embargo de huit semaines sur la vente de ebooks aux bibliothèques américaines, nous pensons qu’il est temps de faire une action législative. »
ALA le constat accablant
Dans ce rapport, l’association pointe plusieurs points : les prix abusifs des éditeurs et les conditions de licence restrictives applicables aux bibliothèques.
Au cours des 10 dernières années, les bibliothèques ont dépensé plus de 40 milliards de dollars pour acquérir des livres numériques, ainsi que de la musique dématérialisée et du contenu audiovisuel d’éditeurs.
Le prix des ebooks est notamment exorbitant. Pour les livres numériques les plus populaires, les bibliothèques paient cinq fois plus que le prix payé par un consommateur. Autre constat, contrairement à un particulier, les bibliothèques ont généralement accès à un livre numérique pendant deux ans seulement.
« Dans 100 ans, Netflix, Hulu, Amazon, Spotify et d’autres sociétés distribuant du contenu en streaming risquent de ne plus être en activité ou de ne plus conserver leurs travaux plus anciens », indique le rapport. «Le seul moyen de garantir la disponibilité de ce contenu aux générations futures de chercheurs, d’étudiants et d’artistes est que les bibliothèques aient le droit de le préserver.»
Autre constat accablant, les livres scolaires, universitaires et les revues scientifiques sont en danger : « Sur le marché des manuels scolaires, trois entreprises – Pearson, Cengage et McGraw-Hill – représentent 85% du secteur. En outre, malgré l’amélioration des coûts apportés par la technologie numérique, les prix des manuels scolaires ont augmenté trois fois plus vite que l’inflation au cours des deux dernières décennies. Les projets de fusion de Cengage et McGraw-Hill Education vont créer une concentration supplémentaire de l’industrie » a déclaré ALA.
S’appuyant sur ce rapport, L’association va saisir le Congrès « Lorsque les bibliothécaires et les dirigeants de la communauté diront aux membres du Sous-comité des lois antitrust que les pratiques déloyales du marché numérique ont un impact sur leurs électeurs, le Congrès écoute. » a déclaré l’ALA.