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Les libraires français furieux contre Amazon

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Les libraires français en ont marre d’Amazon. Ils dénoncent la destruction d’emplois, l’évasion fiscale et l’exploitation sociale du géant du e-commerce sur le sol français et à l’international. 

Le Syndicat de la Librairie Française (SLF) dénonce en bloc l’existence même d’Amazon France.

Cette levée de bouclier fait suite à la présence du Président Emmanuel Macron à l’inauguration, le 3 octobre, du cinquième centre logistique d’Amazon, à Amiens.

Xavier Moni, le nouveau président du SLF dénonce « la fascination que peut provoquer Amazon en rappelant le prix de son expansion et ses effets présents et à venir sur l’économie, la culture ainsi que sur nos territoires et notre manière de vivre ensemble ».

Pour le syndicat, Amazon détruit plus d’emplois qu’il n’en crée, impose des conditions de travail d’un autre âge, est coupable d’évasion fiscale et de concurrence déloyale.

Vous trouverez ci-dessous le communiqué complet du SLF

Amazon a inauguré cette semaine à Boves, à proximité d’Amiens, en présence du Président de la République, son cinquième centre logistique en France. Le groupe américain a par ailleurs annoncé l’ouverture, en 2018, d’un sixième entrepôt, deux fois plus grand, en région parisienne.

Localement et à court terme, il s’agit d’une bonne nouvelle pour les personnes qui vont retrouver un emploi, même si la majorité des postes seront en intérim ou en CDD. Néanmoins, il est urgent de répondre à la fascination que peut provoquer Amazon en rappelant le prix de son expansion et ses effets présents et à venir sur l’économie, la culture ainsi que sur nos territoires et notre manière de vivre ensemble.

Amazon détruit plus d’emplois qu’il n’en crée

Le modèle d’Amazon s’appuie sur une automatisation toujours plus grande des tâches accomplies dans ses entrepôts, à tel point que la multinationale américaine a acheté, pour près d’un milliard de dollars, le fabricant de robots Kiva. 45 000 de ces robots sont aujourd’hui produits et utilisés par Amazon. Le nombre de nouveaux robots croît plus rapidement (+ 50 % en deux ans) que celui des embauches de salariés.

Une étude du MIT, publiée en mars 2017, montre que chaque robot introduit sur le marché du travail détruit six emplois et entraîne une baisse du salaire moyen sur le marché du travail du fait d’une demande accrue d’emplois. Sur cette base, Amazon aurait déjà détruit près de 300 000 emplois dans le monde, soit autant que le nombre de ses salariés !

A cela il faut ajouter les dizaines ou centaines de milliers d’emplois détruits chez les concurrents d’Amazon terrassés par sa politique de dumping financée par une capitalisation hors normes. Cette politique prédatrice ne touche pas seulement de grandes chaînes concurrentes mais également des commerçants indépendants dont la présence est essentielle à la vitalité économique et sociale des territoires et particulièrement des centres villes que l’expansion d’Amazon contribue à désertifier.

Des conditions de travail d’un autre âge

Les témoignages affluent aujourd’hui sur la souffrance au travail des salariés d’Amazon[1]. Cadences exténuantes, pressions et intimidations érigées en système, surveillance, délation… La réalité du travail chez Amazon est aux antipodes de l’impératif joyeux qu’il adresse chaque jour à ses employés « Have fun » !!

Evasion fiscale et concurrence déloyale

Au lendemain de l’inauguration de son nouvel entrepôt, l’on apprenait qu’Amazon était condamné par la Commission européenne à verser 250 millions d’euros d’impôts impayés. Le Président de la République française a salué cette décision qui reconnaît le caractère illégal des montages financiers d’Amazon et qui va dans le sens de sa volonté de taxer les « GAFA » à la hauteur du chiffre d’affaires qu’ils réalisent dans chaque pays européen.

Tricher ainsi avec l’impôt, c’est réduire la capacité de la collectivité à développer les services publics et c’est également fausser la concurrence à l’égard des autres acteurs économiques.

Oui, les alternatives à Amazon existent !

En disant cela, les libraires indépendants se rangent-ils dans un monde ancien et crispé ? Loin s’en faut ! Ce serait oublier qu’ils représentent le premier circuit de vente de livres en France. La fréquentation et la satisfaction de leurs millions de clients est la meilleure illustration de la pertinence de leur modèle, aux antipodes de celui d’Amazon, car fondé sur la relation humaine, l’inscription dans la vie d’un quartier, d’une ville, d’une communauté, sur la hiérarchisation de l’offre et l’orientation des lecteurs parmi les centaines de milliers de livres disponibles…

Les libraires indépendants accompagnent également les lecteurs sur Internet. C’est ainsi qu’ils sont plus de 700 à s’être fédérés autour du site librairiesindependantes.com. En un clic, le client connaît la disponibilité du titre qu’il recherche dans les librairies à proximité et peut le réserver et le retirer en magasin, le faire livrer à son domicile ou l’acheter en numérique.

Grâce à la mutualisation des stocks des 700 librairies partenaires, librairiesindependantes.com propose une offre plus vaste que celle d’Amazon, et, grâce au retrait en magasin, des délais plus courts, un coût moins élevé (absence de frais de port, réduction de 5% sur le prix des livres dans le cadre des programmes de fidélité) et un meilleur respect de l’environnement en réduisant le transport par camion.

Pour l’emploi, pour la défense de notre qualité de vie, de nos territoires, et pour le plaisir de flâner, de découvrir et d’échanger, le meilleur choix, c’est celui des librairies indépendantes.

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