Fleurus Editions regroupe plusieurs maisons au sein du groupe Média Participations : Fleurus, Rustica, Mango et Mame. Ces marques sont spécialisées dans des segments particuliers : les livres pour enfants et adolescents, la spiritualité et le livre pratique (cuisine, jardinage, etc…).

Pour faire face aux nouveaux défis du numérique, la production est en train de s’intensifier, livres numériques enrichis, livres applications, livres homothétiques les éditeurs choisissent de toucher à tout !   

Pour travailler efficacement, une petite équipe a été créée en interne. Anne Delilliac et Julien Gracia en sont les responsables, ils ont accepté de répondre à nos questions en toute transparence. 

Vincent Montagne vient d’être nommé à la tête du SNE, quelle est votre réaction ?

 Nous sommes, bien évidemment, très heureux de cette nomination. Vincent Montagne est très sensible à l’évolution du livre dans le contexte actuel. Le groupe Media Participations est déjà bien impliqué dans les réflexions du Syndicat National de l’Edition. Monsieur Montagne saura y apporter toute son expérience et celle que le groupe a déjà acquise dans le domaine du numérique, aussi bien en BD qu’en livres illustrés et religieux.
Cette nomination montre que le Syndicat est sensible à tous les types d’ouvrages. Pour le numérique, c’est important de ne pas oublier les livres illustrés qui, pour l’instant, concentrent les innovations alors que leur visibilité est encore très réduite.

Depuis quelques mois vous vous positionnez clairement sur le livre numérique, où en êtes-vous aujourd’hui ?
Nous avons actuellement un catalogue de livres papier de 5500 titres actifs. Notre objectif est de proposer aux lecteurs 1200 ebooks à la fin de l’année 2012. 90% de nos titres sont au format ePub aujourd’hui et désormais la globalité de notre production est à ce format.

Commercialement quelle est votre stratégie ?
Nous proposons à nos lecteurs plusieurs formules d’achat : l’achat à l’unité, l’achat groupé : un livre papier et sa version numérique pour un euro de plus. Nous proposons également l’achat segmenté. Par exemple, un livre pour enfant contenant plusieurs histoires sera vendu à 3.99€ et chaque histoire pourra être vendue pour 0.99€.

Techniquement vous avez l’air de toucher à tout ?
Oui, tout à fait, notre fonds est si diversifié que nous avons été obligés de nous adapter techniquement, certains de nos ebooks sont en Fixed Layout, d’autres en ePub Classique, d’autres sont en ePub classique mais contiennent notamment du contenu enrichi comme des vidéos. Nous avons également 60 livres applications.
Pour cela, nous fabriquons nos livres numériques en interne, nous faisons parfois appel à des free-lance ou, en fonction de la complexité et de la pagination des livres, à des entreprises comme IGS. Chez Fleurus, on aime les ePubs qui donnent des challenges et on est servi !!

Bien entendu, les éditeurs ont dû faire des compromis, car pour certains livres nous devons retravailler complètement la maquette. Au début cela a été un peu difficile à admettre, mais franchement, cela se passe plutôt bien aujourd’hui !

Pourriez-vous nous donner un exemple d’un livre qui vous a demandé un très gros travail ?
Nous éditons des livres religieux, l’un de nos livres phares est Le nouveau théo de Michel Dubost & Stanislas Lalanne. C’est une encyclopédie qui dans sa version papier fait 1500 pages. Nous avons fait le choix de proposer la version intégrale mais également de découper cet ebook en 6 parties indépendantes. Nous avons créé un index intelligent, des renvois vers des sites comme le site du Vatican. Dans l’ouvrage nous avons un système de renvois internes très travaillé qui permet de naviguer dans le livre sans jamais être perdu !

Quel est le principal souci que vous rencontrez dans la transformation de vos livres en numérique ?
Nos livres sont abondamment illustrés et, bien souvent, nous devons faire face à de grosses négociations avec les agences photo. Parfois, nous sommes obligés d’abandonner un projet éditorial en numérique car les problèmes de droits à l’image sont de trop gros freins.

Alors DRM ou pas DRM pour Fleurus ? Gros rabais ou pas ?
Pas de DRM !!! C’est notre mot d’ordre ! Le grand public veut de la simplicité ! Idem pour les prix, nos ebooks sont proposés à moins 40% du prix du livre papier et parfois plus ! Pour nous, il est important d’aider le marché plutôt que de le bloquer. Nous écoutons aussi nos lecteurs et nous nous adaptons à leurs envies, c’est comme cela que nous arriverons à faire adopter la lecture numérique à un large public, tout en conservant la culture du papier. C’est un marché sensible, qui démarre à peine, il ne faut donc pas effaroucher les lecteurs qui auraient envie de tenter l’expérience du numérique.

Autre position forte, vous vous positionnez sur les marchés à l’étranger ?
Oui, tout à fait, nous publions certains de nos ouvrages en anglais et nous les vendons dans les pays anglo-saxons. Pour l’instant, c’est à titre expérimental, mais le numérique nous offre cette opportunité à moindre frais, nous estimons qu’il ne faut pas nous couper d’un marché ouvert !

Et Google ? Vous avez signé pour être sur Play Livres ?
Oui, évidemment, et cela fait longtemps, tout comme pour Amazon nous avons signé dès que cela a été possible. Et grâce aux entrepôts Immatériel et Epagine, nous sommes aussi présents sur les sites de très nombreux libraires français (La procure, Feedbooks, Immateriel, Publica, L’arbre à lettres, etc.)

Parlons chiffres, que vous est-il possible de dire ?
Notre offre a été lancée au mois de janvier 2011, nous n’avons pas encore assez de recul pour tirer des leçons de nos chiffres, ce que nous pouvons vous dire c’est que nous vendons bien principalement sur Kindle et iBookStore.
Nos ePubs sont rentables dans le sens où pour la globalité des titres nous atteignons ou nous dépassons le point mort. C’est donc plutôt encourageant !

A quoi ressemble votre catalogue aujourd’hui ? (La réponse est en vidéo)

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