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Gallica – 8 millions de documents disponibles et 8 femmes à l’honneur

gallica-8-millions-8-femmes-a-devouvrirGallica, la bibliothèque numérique de la BnF, annonce la disponibilité de 8 millions de documents sur son site et sur les bibliothèques partenaires.

La BnF profite du passage de ce nouveau cap pour mettre 8 femmes à l’honneur à l’occasion de la Journée internationale des droits des Femmes.

Gallica qu’est- ce que c’est ?

La bibliothèque numérique ne cesse d’évoluer. Outre les outils de recherches et les applications dédiées, Gallica propose des documents rares et précieux. (lire nos articles)

Sont disponibles, des centaines de milliers de livres, de journaux et de revues y sont accessibles gratuitement, ainsi que des dizaines de milliers de manuscrits, cartes et plans, estampes, affiches, photographies, partitions, enregistrements sonores, vidéos, objets – dont certains sont désormais numérisés en 3D.

8 femmes à l’honneur pour le 8 mars 2021

A l’occasion du 8 mars, la bibliothèque propose 8 trésors créés et légués par des femmes, mettant en valeur celles dont l’héritage culturel est trop souvent passé sous silence.
Découvrez en cliquant sur les liens ci-dessous.

Mary Cassatt, artiste militante

Née en Pennsylvanie, Mary Cassatt manifeste très tôt le désir d’embrasser une carrière artistique.
Elle commence à étudier à Philadelphie, avant de s’embarquer pour l’Europe en 1868, où elle se lie aux impressionnistes par l’intermédiaire d’Edgar Degas.

A partir de 1880, et plus encore à partir de 1890 et la découverte de l’estampe japonaise, Mary Cassatt s’intéresse à la gravure,
médium dans lequel elle excellera. C’est à l’aquatinte qu’elle réalise une série de dix gravures en couleurs, qu’elle retouche ensuite à la pointe sèche. Rares, et tout juste numérisées dans Gallica, ces oeuvres d’une qualité exceptionnelle sont les vecteurs d’une image de la femme moderne, épanouie dans la maternité, que Cassatt, fervente militante en faveur de l’émancipation des
femmes, s’attache à représenter.

Sélika Lazevski, profession écuyère

6 mystérieuses photographies de l’atelier Nadar datées de 1891, c’est tout ce qui nous est parvenu de l’écuyère de la Belle Epoque Sélika Lazevski. Sa tenue d’écuyère professionnelle laisse supposer qu’elle pratiquait la haute école, technique de dressage équestre avancée, encore très prestigieuse aujourd’hui.

Ces documents font figure d’exception à une époque où les performers noirs n’étaient que très peu photographiés ou représentés comme des curiosités ethnographiques.

Catherine de Médicis, reine de la politique et des arts

Restauré et numérisé depuis peu dans Gallica, le pendentif dit « de Catherine de Médicis » est un remarquable exemple de l’orfèvrerie de la Renaissance française. Par sa facture, la taille de l’émeraude, mais aussi par sa symbolique. La BnF conserve la lettre de commande de la main de la reine, qui souhaitait sûrement offrir ce bijou à son fils Charles IX pour Noël 1571. Catherine de Médicis y demande l’insertion de symboles de l’affection qu’elle porte à son fils et de la concorde qui les unit. Mais plus encore, ces signes font écho à la politique de conciliation prônée par la souveraine en ces temps de guerres de religion, témoignant ainsi de son immense investissement politique.

Hélène Guertik, illustratrice d’avant-garde

Exilée en France après la Révolution de 1917, Hélène Guertik est l’une des artistes issues des avant-gardes russes que recrute le pédagogue et éditeur Paul Faucher pour créer les célèbres Albums du Père Castor. Aux côtés de Faucher, pionnier de l’Education nouvelle, elle publie dix ouvrages qui se démarquent par leur modernité. Les livres élaborés par Faucher et Guertik, à la portée de toutes les bourses, deviennent des objets destinés à tous les enfants, dont ils cherchent à stimuler la curiosité et la créativité.

Madame de Staël, autrice censurée

Ouvrage phare d’une nouvelle époque de la sensibilité, qui célèbre le génie allemand et réhabilite les vertus créatrices de l’imagination, l’essai De l’Allemagne de Madame de Staël annonce, à l’orée du XIXe
siècle, le Romantisme à venir. Le livre devait paraître à Paris quand Napoléon le jugea contraire aux intérêts de la France. En octobre 1810, il renouvela la condamnation de Madame de Staël à l’exil et ordonna la destruction du tirage, dont ne subsistent plus que 4 exemplaires. Celui de la BnF, acquis en 1926, est celui qui avait été soumis à la censure pour examen.

Marie Lafarge, victime ou coupable ?

Accusée d’avoir voulu se soustraire à une vie conjugale malheureuse en empoisonnant son époux, Marie Lafarge est condamnée en 1840 aux travaux forcés à perpétuité, avant d’être graciée peu avant sa mort, en 1852.

Le procès de Marie Lafarge défraya la chronique et suscita de nombreuses réactions, de l’article de presse au plaidoyer en faveur du divorce, mais donna aussi lieu à l’écriture par l’accusée des Heures de prison, un journal intime d’une grande qualité littéraire, qui fut publié par la suite. L’affaire Lafarge aurait même inspiré Flaubert pour l’écriture.

Nicole Girard-Mangin, médecin et suffragette

En 1896, Nicole Girard-Mangin entame des études de médecine avant d’être admise à l’externat des hôpitaux de Paris en 1899.

Elle s’intéressa particulièrement à la tuberculose, et la presse salua son Guide anti-tuberculeux (1913). Nicole Girard-Mangin fut la première (et seule) femme médecin envoyée sur le front en 1914 suite à un malentendu. Le service de santé des armées croyait avoir affaire à un homme. Affectée par la suite à Verdun, son courage et son dévouement lui valurent, en 1916, d’accéder au grade de médecin aide-major, avant d’être nommée à la tête d’un hôpital-école. Première femme à faire carrière dans ce milieu alors particulièrement misogyne, elle s’engagea simultanément au côté des suffragettes, dont elle fut un fervent soutien.

Maria Sibylla Merian, une artiste et exploratrice au début du XVIIIe siècle

Artiste, naturaliste, exploratrice, femme indépendante, Maria Sibylla Merian est une figure marquante des arts et des sciences. Passionnée par les insectes, de l’œuf au papillon, elle les étudie et les dessine. Séparée de son mari, elle part vivre à Amsterdam, puis au Surinam.

Elle en revient en 1701, riche d’une documentation unique et inédite sur les insectes locaux, qu’elle fait paraître en 1705 sous le titre Metamorphosis insectorum Surinamensium. Elle en réalise le texte et les planches, qui font état de l’étendue de ses connaissances naturalistes, aussi remarquables que son talent artistique.

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