Pierre Lescure était l’invité de l’émission « Médias, le magazine » sur France 5. L’ancien parton de Canal + qui a remis ses propositions pour faire évoluer la culture à l’ère du numérique continue de faire le service après vente de son rapport. Il s’est exprimé sur le transfert des attributions de la Hadopi vers le CSA.

En effet, Pierre Lescure recommande la disparition de la Hadopi pour reporter la réponse graduée vers l’autorité audiovisuelle. Avec le transfert de la surveillance du téléchargement illégal vers le CSA la sanction pénale est commuée en sanction administrative. Pierre Lescure fait de la pédagogie pour faire passer le message qu’elle ne sera pas supprimée (Lire notre article) et convaincre du bien fondé de cette nouvelle réponse graduée.

A ce sujet, il fait encore les louanges des résultats de l’action de la Hadopi dans ce domaine : « A 90% après le premier courrier, il n’y a pas eu de récidive ».  Il préconise également un transfert de compétence et d’équipe. La vingtaine de personnes dédiées à la surveillance du téléchargement illégal sera transférée au CSA.

Pierre Lescure balaye d’un revers de main les propos de Jérémie Zimmermann le responsable de l’association. Ce dernier déclare : « Les gens qui partagent le plus sur internet sont ceux qui dépensent le plus pour la culture ». Pierre Lescure, visiblement agacé, répond : « Je ne sais pas comment ils vivent et combien ils représentent d’internautes, mais les internautes c’est quasiment tout le monde aujourd’hui. Et aujourd’hui quand on a un sujet autour d’internet, on dit on va demander son avis à la Quadrature du Net. Ils sont intelligents, ils sont intéressants, ils ont beaucoup bossé mais ils n’ont pas la science infuse ».

On notera également que Pierre Lescure précise encore une fois que la Hadopi était chargée uniquement de surveiller les échanges P2P. Faut-il s’attendre à une surveillance élargie des échanges illégaux sur internet ? On se souvient qu’Hadopi dans un denier acte de désespoir avait sortie un rapport sur le streaming. 

Autre point évoqué dans l’émission, la taxe de 1% sur les smartphones, les tablettes et appareils connectés. Malgré les protestations des responsables politiques de tous bords, Pierre Lescure croit encore en l’avenir de sa proposition. Si elle est appliquée, il pense qu’elle ne touchera pas les consommateurs car les constructeurs ne la répercuteront pas sur les prix de vente (Lire notre article sur la taxe de 1%). C’est un pari risqué.