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Jeux de Mains – Quand un polar fait vibrer plus de 4000 lecteurs

Jeux de mains Yves Laurent ebook interview

En autoédition on trouve parfois des perles. C’est le cas pour Jeux de Mains, un thriller policier particulièrement addictif écrit avec brio par Yves Laurent. 

Derrière le pseudonyme d’Yves Laurent se cachent deux auteurs belges qui vont marquer pour longtemps l’univers du polar.

Yves Vandeberg et Laurent Vranjes ont écrit Jeux de Mains à quatre mains. Ils se complètent à merveille.

Jeux de Mains fait partie de ces polars rares, immersifs, qu’on a envie de recommander sans en dévoiler l’histoire.

Cette aventure d’écriture en autoédition mérite qu’on s’y attarde. Yves et Laurent sont de véritables chefs d’entreprise de leur livre.

Ils s’investissent à fond pour se faire lire et se faire connaitre, sur les réseaux, sur les plateformes d’autoédition mais aussi Off line.

Ils étaient à la Foire de Bruxelles il y a peu et se préparent déjà à investir un petit bout de la scène Polar de Livre Paris. Leur stand est le C59, ne les manquez pas ! Leur rencontre vaut le détour.

Alors, quand on identifie deux auteurs de talent, on a forcément envie d’en savoir plus sur le livre et sur leur travail.

Jeux de mains c’est déjà plus de 4000 exemplaires vendus. Pourriez-vous nous raconter la genèse de votre aventure ?

Yves : L’origine de ce roman remonte quasiment à deux décennies. A l’époque, ma compagne m’énervait en devinant systématiquement l’identité du coupable, que ce soit au cinéma ou dans les romans que nous lisions. A ce moment-là, je me suis juré qu’un jour j’écrirais un roman qui lui ferait connaître son premier échec du genre.

L’histoire a alors commencé à germer dans ma tête et je l’ai peaufinée pendant des années.

Mais je n’avais pas la confiance nécessaire pour passer à l’acte et puis j’avais peur de l‘échec.

En 2007, j’ai suivi un atelier d’écriture et la nouvelle que j’avais écrite à connu un beau petit succès auprès des autres participants et de mon entourage.

J’ai alors immédiatement commencé la rédaction de Jeux de mains et j’en ai rédigé une vingtaine de pages en une semaine.

Puis, suite à un achat d’appartement, des travaux à réaliser et du déménagement, j’ai dû mettre le projet en stand-by.

Mon enthousiasme s’est évaporé au fil des semaines qui passaient et j’ai buggé pendant huit ans.

En juin 2015, j’ai fait un Burnout professionnel et suis resté dix-huit mois en incapacité de travail. Mes thérapeutes m’ont poussé à reprendre l’écriture et Laurent m’a proposé que nous reprenions le manuscrit, qui prenait la poussière dans un tiroir, pour le terminer à deux.

Laurent : Depuis mon plus jeune âge, l’écriture a toujours fait partie de ma vie, sous la forme de journaux intimes et d’échanges épistolaires.

Jusqu’à la rédaction, comme témoin, d’un constat d’accident qui a fait 5 pages (rires).

Comme, à l’époque, j’avais lu la nouvelle d’Yves et que j’y avais décelé tout son potentiel, je lui ai proposé de reprendre le manuscrit à deux.

Ne pas continuer cette aventure aurait été un réel gâchis. Cerise sur le gâteau, nous pouvons vivre et partager ce rêve ensemble.

Ce fut également une vraie découverte et un défi de savoir si nos écritures respectives allaient correspondre. Défi relevé haut-la-main, pour notre plus grand bonheur.

On parle souvent des bienfaits de la littérature, mais ceux de l’écriture sont bien plus puissants

 

Yves Laurent, derrière ce nom d’auteur se cache en fait deux auteurs, Qui êtes-vous ?

Yves : Je suis le second d’une fratrie de quatre garçons. J’ai eu une enfance heureuse et tout à fait normale.

Je jure que, pendant celle-ci, je n’ai jamais torturé ou massacré de chats, chiens ou autres petits animaux.

Je tenais à préciser cela parce qu’à la lecture de mon/notre premier roman, il se peut que vous ayez des doutes quant à ma santé mentale. Je vous rassure tout de suite, tout va bien !

Ma vie a été une suite de changements radicaux, tant au niveau des études qu’au niveau professionnel.

Et puis en 2015 j’ai pété les plombs. Après de nombreuses séances de thérapie de groupe et individuelle (ah ben tiens, quand je vous disais de ne pas vous inquiéter de ma santé mentale), j’ai réussi à reprendre le dessus et l’écriture avec mon ami Laurent m’a été d’un grand secours.

On parle souvent des bienfaits de la littérature, mais ceux de l’écriture sont bien plus puissants que ce que j’aurais pu imaginer et j’ai repris confiance en moi, notamment grâce aux retours exclusivement positifs de nos bêta-lecteurs.

Laurent : Après avoir habité en Suisse à Château d’Oex, jusqu’à mes quatre ans, je débarque à Bruxelles, ma terre d’accueil.

Une enfance quelque peu secouée et un père déserteur, que je ne reverrai jamais, m’auront émancipé plus que de mesure.

Et c’est à dix-sept ans que je quitte le cocon familial et vole de mes propres ailes.

Je suis passé par divers petits boulots, jusqu’au jour où un ami m’a fait engager dans une imprimerie de laquelle je serai congédié cinq ans plus tard pour incompatibilité avec le nouveau contremaître de l’atelier.

Suite à ce que j’ai vécu comme une injustice, je décide de me mettre à mon compte avec un ami, Renaud, dans le secteur du nettoyage. C’est, à ce jour, toujours cette activité qui me permet de payer mes factures.

Deux moments marqueront ma vie à jamais : le décès de mon frère à ses 29 ans, de façon dramatique, suivi de ceux de mes parents deux ans plus tard, un peu avant mes trente ans et la naissance de ma fille, Luna, le soleil de ma vie.

Écrire m’a toujours permis de régler mes conflits intérieurs et cette thérapie à l’air de me convenir à merveille à moi aussi.

Mais n’est-ce pas propre aux auteurs ? D’ailleurs, chacun n’a-t-il pas quelque chose à régler ? Vous devriez essayer… ;-)

Ça me rappelle le premier personnage que j’ai tué dans mes textes… Aaaaah, il a morflé, lui ! Mais que ça fait du bien ! En même temps, il l’avait bien cherché. Vous voyez, j’insiste, vous devriez essayer. Ça défoule !

Si vous deviez donner envie à un lecteur de découvrir Jeux de mains que lui diriez-vous ?

Y et L : Avec la brigade de David Corduno, lancez-vous aux trousses d’un tueur en série machiavélique qui sévit dans les rues de Bruxelles.

jeux de mains yves laurent

Babbeleir, Fritkot, Godverdoeme, Klet, sont des expressions bruxelloises, parmi d’autres, qu’on retrouve dans Jeux de mains. Vous avez construit l’intrigue en utilisant des mots belges ce qui donne une dimension encore plus attachante à votre récit très addictif, d’ailleurs, vous avez fait fabriquer pour les lecteurs, un petit marque-page pour consulter les traductions. Parlez-nous de votre démarche d’auteur ?

Yves : J’aime beaucoup Bruxelles et j’avais vraiment envie de la mettre à l’honneur en situant l’action de notre aventure au cœur de celle-ci.

Pour ce qui est des expressions bruxelloises, je trouve qu’elles ont énormément de charme et je tenais absolument à ce qu’elles occupent une place importante dans notre roman.

Pour le lexique, nous hésitions entre, l’imprimer sur des rabats de couverture ou sur un marque-page.

Pour finir, c’est cette dernière option qui a remporté les suffrages et, au vu du succès qu’il remporte, nous ne pouvons que nous en féliciter.

Laurent : Comme nous le disait justement un lecteur à la foire du livre de Bruxelles ce weekend, on écrit bien ce qu’on aime.

Et notre genre littéraire est indéniablement le thriller policier. Nous avions envie d’écrire des romans uniques et d’autres avec des personnages récurrents.

Pour ces derniers, nous les voulions attachants et bien de chez nous, à savoir bruxellois.

Il existe déjà de nombreux romans dont l’action se déroule dans diverses grandes capitales, mais pas grand-chose sur la nôtre. Notre but était donc de la mettre en valeur.

En quelques mois, vous avez conquis une communauté de fans, comment vous y-êtes-vous pris, comment expliquez-vous ce phénomène ?

Yves : Nous avons commencé la campagne de Crowdfunding par une soirée de lancement.

Nous y avons présenté le projet devant une soixantaine de personnes, de nos amis très proches.

En moins de 24h, nous avions déjà récolté 30% de la somme nécessaire pour mener notre projet à bien et le seuil des 50% a été atteint en 48h.

La mobilisation a été incroyable et tout a continué au même rythme. Au final, avant même d’imprimer le roman, nous en avions déjà pré-vendu 429 exemplaires.

Laurent : Nos cercles d’amis respectifs sur FB et notre réactivité ont étés des atouts majeurs, notamment pendant la campagne de financement participatif.

Notre capital sympathie a fait le reste. Maintenant, n’oublions pas que notre premier atout, c’est le roman qui est excellent, au vu de tous les retours ultra positifs que nous recevons.

 

En quarante jours, Jeux de mains s’est retrouvé dans le top 10 des meilleures ventes

Vous avez choisi la voie de l’autoédition, et vous semblez vous éclater à promouvoir votre livre, courant les salons, dédicaçant votre livre dans les librairies belges, vous n’arrêtez jamais, d’ailleurs vous serez au salon Livre Paris, quelle artillerie avez-vous déployée pour faire connaitre votre livre ?

Yves : Pour être tout à fait honnête, nous n’avons pas vraiment choisi l’autoédition, cela s’est fait par la force des choses.

En effet, lorsque nous arrivions à la fin de l’écriture de notre manuscrit, nous avons signé un contrat avec Jessica Candelario Perez de Talentbulle, révélatrice de talents, pour la correction, la mise en page, la réalisation de la couverture et l’accompagnement jusqu’à la signature d’un contrat avec une maison d’édition.

En cours de correction, elle a décidé de monter sa propre maison d’éditions (ESFERA édition) pour nous publier.

Comme elle n’avait pas les fonds, et nous non plus, elle a décidé de passer par une campagne de financement participatif, ce qui nous a permis de faire le buzz autour de notre projet.

Malheureusement, en fin de campagne de CF, alors que tout était prêt pour l’impression, Jessica a dû arrêter l’aventure pour raison de santé.

C’est pour cela que le logo ESFERA est toujours présent sur la couverture. Nous aurions pu la faire modifier, mais pour nous, c’était d’abord un gage de qualité et puis, nous sommes bien conscients que sans Jess, notre roman n’aurait jamais été aussi abouti.

C’est donc un hommage que nous avons voulu lui rendre en l’associant à notre succès.

C’est vrai que nous sommes très actifs, mais nous adorons cela.

Nous n’avons pas l’impression de travailler. La plus belle chose que nous retenons de cette aventure, c’est les rencontres avec les lecteurs et les libraires qui sont adorables. Beaucoup sont d’ailleurs devenus des ami(e)s.

Laurent : Nous avons donc commencé par démarcher quelques petits libraires que nous connaissions.

un producteur souhaite proposer notre roman au fond des séries de la RTBF pour une adaptation en série télé

Parallèlement à ça, nous avons contacté la chaîne de librairies CLUB ainsi que Belgique Loisirs, parce que nous rêvions secrètement de voir notre bébé figurer dans leurs rayons.

Une connaissance, travaillant dans une boutique CLUB, nous avait dit que sans éditeur et sans diffuseur, nous n’avions aucune chance d’être acceptés.

Au lieu de nous décourager, cela nous a boosté pour relever le défi.

De plus, depuis le début de cette aventure, le facteur chance nous a toujours été favorable, comme si toutes les planètes s’alignaient pour nous aider à réaliser notre rêve.

Finalement, après trois mois, CLUB nous a autorisés à démarcher les boutiques de Bruxelles pour y déposer un Service Presse.

En quarante jours, Jeux de mains s’est retrouvé dans le top 10 des meilleures ventes et cela a eu un effet positif sur Belgique Loisirs qui nous a ouvert ses portes. A partir de ce moment-là, tout s’est emballé.

Quand on lit Jeux de Mains, on n’a pas envie que le livre se termine. Même si l’intrigue est insoutenable, on a envie de retrouver cette ambiance unique entre humour et thriller démoniaque, pensez-vous publier un second opus, … Jeux de vilains peut-être ?

Y et L : Oui en effet, l’écriture de la suite est déjà en cours et vous avez bien deviné le titre.

Par contre, il est fort probable que nous soyons quelque peu ralentis dans les mois à venir car un producteur souhaite proposer notre roman au fond des séries de la RTBF pour une adaptation en série télé.

Si notre dossier est accepté par le jury, nous travaillerons avec un scénariste afin de découper le roman en 10 épisodes de 52 minutes. Mais, oui, la suite est déjà en chantier.

Jeux de Mains est disponible en version papier et numérique sur Amazon Cliquez ici En version ebook à la Fnac / Kobo Cliquez ici

Disponible également en librairie, chez Club, 44 boutiques en Belgique, 1 au Luxembourg et Belgique Loisirs

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