“Les indésirables” de Kiku Hughes est sorti le 6 janvier aux éditions Rue de Sèvres. Cette bande dessinée, qui peut être lue autant par des ados que par des adultes, mélange habilement fiction et réalité. 

L’histoire est un tome : la pensée y est développée avec brio et prend aux tripes.

Un récit percutant

Malgré un dessin et une mise en page plutôt simples, le récit n’en est pas moins percutant. Nous sommes en 2016, Kiku est une jeune femme de 16 ans. Lors d’un voyage à San Francisco avec sa mère sur les traces de sa grand-mère maternelle, Kiku se retrouve projetée dans le temps et l’espace… en 1942 ! Et plus précisément à la période où sa grand-mère et ses arrières grands-parents – comme des milliers de Nippo-américains et Japonais vivant sur le territoire américain – se retrouvent en camp de détention après l’attaque de Pearl Harbor.

En 2016, alors le Donald Trump se présente aux présidentielles* et parle de construire un mur entre le pays et le Mexique, ainsi que de faire passer une proposition de loi pour ficher les immigrés des pays musulmans, les blessures familiales de Kiku et de sa mère refont surface.

Doux-amer, “Les indésirables” se focalise sur la vie en camp de détention (la peur, l’abandon, la solitude, les humiliations, les conditions de vies particulièrement difficiles et mauvaises…) parsemé de moments plus joyeux (Kiku qui se fait des amis, écoute sa grand-mère jouer du violon…).

Si nous connaissons bien, pour la plupart d’entre nous, la Seconde Guerre mondiale et ses conséquences « chez nous », certains pans de l’histoire, en particulier à l’étranger, nous sont méconnus.

À travers cette BD, le lecteur est amené à réfléchir sur cette période sombre de l’histoire américaine et sur le devoir de mémoire.

* Trump prendra ses fonctions en janvier 2017
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