Juillet fut caniculaire. Août pourrait l’être tout autant avec ce premier roman de Vincent Ollivier, Toscane, thriller aux éditions Flammarion et J’ai lu.
Les premières pages nous font penser à une intrigue d’Agatha Christie, à l’italienne et contemporaine : dans une villégiature équestre, les vacances estivales de riches touristes européens sont troublées par trois détonations… Sous le vernis de l’indolence et le soleil brûlant, vices mercantiles et désillusions amoureuses présagent le pire.
“Senza lilleri’ un si lallera” : sans argent, on obtient rien
Ainsi va le proverbe toscan… Rien de rien, et surtout pas la satisfaction d’avoir réussi sa vie. C’est du moins ce que pensent les protagonistes de Toscane, qu’ils soient vénales ou bien qu’ils souhaitent échapper à leur existence : cupidité et désespoir sont alors les catalyseurs des actions les plus sordides.
Les deux militaires envoyés en Afghanistan, le couple anglais mal assorti et l’homme d’affaire peu scrupuleux incarnent des personnages qui n’auraient jamais dû se rencontrer, si leurs destins n’avaient pas été scellés par l’appât du gain. Et le pactole soit-disant salvateur ne s’obtient qu’après avoir vendu son âme, que ce soit en négociant des compétences informatiques à un groupe terroriste, en abandonnant sa famille pour rejoindre un homme riche, ou bien en manipulant une femme afin de détourner de l’argent…Trois méthodes peu scrupuleuses qui s’entrecroisent dans une intrigue plutôt bien ficelée, quoique prévisible.
Enveloppe de gros sous (pleine), et enveloppe charnelle (vide)
Ce qui excite véritablement ces personnages, c’est le mirage d’une richesse nouvelle, comme la promesse d’une seconde jeunesse… Linda, fille gâtée devenue femme aigrie, y pense à chacun de ses ébats avec l’un des pensionnaires, un cupide banquier d’affaires.
Les scènes de sexe aux quatre coins des écuries, de plus en plus fréquentes et de plus en plus glauques, peuvent se lire comme la métaphore de l’appétit inassouvi de l’argent.
Les personnalités sont, en cela, peu nuancées : soit d’un égoïsme forcené, l’esprit machiavélique et dépourvu du moindre sentiment altruiste, soit, pour ceux qui n’ont pas l’âme aussi sombre, empreints de naïveté et toujours dans l’ombre. Ils apparaissent tous comme les personnages d’un téléfilm qui se regarderait avec plaisir, mais également avec paresse, dans la mesure où le profil psychologique de chacun est dessiné au gros feutre.
Toscane est un premier roman plutôt bien rythmé, qui ne s’embarrasse pas de subtilité. Analepses, changements de points de vue et de décors promettent une lecture mouvementée, dont l’auteur tient encore timidement les rênes. Affaire à suivre dans un prochain opus ?
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