Suite à la remise du rapport par la médiatrice du livre au Ministère de la Culture sur la conformité des offres d’abonnement avec accès illimité aux livres numériques de type Kindle Unlimited, Juan Pirlot de Corbion, le fondateur de YouScribe (plateforme de lecture en streaming) a tenu une conférence de presse. (lire nos articles)


Divulguant les résultats d’un sondage effectué auprès de 5000 personnes lisant en numérique (voir les chiffres ici) le PDG a tenu à faire part à la presse de son sentiment sur ce rapport.

Philosophe J. Pirlot de Corbion a déclaré : « Fin de Partie, c’est la deuxième pièce de Samuel Beckett qui incarne sans doute le mieux le théâtre de l’absurde. Rien ne se produit dans la pièce et tous les acteurs semblent marqués par l’immobilité.

Une muraille de silence s’élève. Transposée à la question de l’abonnement en accès illimité pour les livres, l’immobilité de la filière du livre exprime la crainte envers les modèles innovants, le risque de perte de valeur et les distributeurs étrangers. Avec un circuit traditionnel dominé jusqu’ici par des modèles basés sur le papier, l’arrivée en masse d’appareils digitaux à multiples usages et de nouvelles manières de lire ont bousculé les codes en place.
YouScribe va devoir convaincre les professionnels du secteur que la priorité est de répondre à l’attente des lecteurs de la francophonie avec des modèles simples et rémunérateurs pour la filière de la création.»

Poursuivant cette réflexion, la société estime que le blocage actuel, s’il se maintenait, pourrait avantager le géant Amazon qui, au contraire des start-ups françaises, a tout le temps d’attendre l’adaptation des lois aux nouveaux usages. 

Piratage versus abonnements versus éditeurs

Evoquant le piratage, et le bienfait de la lecture numérique par abonnement versus le téléchargement illégal qui touche l’édition, le fondateur de Youscribe a estimé que le piratage des ebooks « n’est qu’un abonnement illimité, gratuit, mais illégal ».

Sur la relation aux éditeurs, le fondateur de la start-up explique que les professionnels ne sont pas dupes : « Notre projet n’est pas de devenir un acteur unique de la vente de livres, nous voulons proposer une solution répondant à de nouveaux usages. Notez que si les offres d’abonnement actuellement disponibles sur le territoire français ne répondent pas aux critères de la loi, les éditeurs que nous rencontrons ont conscience qu’il s’agit bien d’un marché en devenir. »

Il estime également que si les éditeurs ont l‘intention de proposer des offres d’abonnement celles-ci auront « peu de chances d’intéresser le lecteur. »

Des pistes en réflexion

Juan Pirlot de Corbion a également évoqué quelques pistes de travail pour entrer en conformité avec le prix unique du livre : « s’inspirer de ce que les éditeurs ont mis en place avec PNB (Ndlr : Prêt numérique en bibliothèques)» ou encore un modèle économique par palier.

Face à l’adversité et au travail à accomplir, la société ne baisse pas pour autant les bras même si son fondateur déclare avec humour : « Je suis un peu le Uber du livre dans cette affaire » faisant allusion au conflit entre les taxis et la société de transports.

Lire d’autres articles sur le rapport de la médiatrice du livre