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Baromètre auteurs – éditeurs 2020, les relations ne sont pas au beau fixe

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La SCAM et la SGDL ont révélé les chiffres du 8ème baromètre des relations auteurs / éditeurs.

Ces relations ne sont pas au beau fixe. Les auteurs se sentent de plus en plus lésés dans leur travail.
A-valoir, rémunération, reddition des comptes, communication… les 1086 auteurs ayant répondu au questionnaire ne sont pas vraiment satisfaits.

Seuls 11% des répondant estiment que la relation avec l’éditeur s’est améliorée. (lire l’article sur le rapport 2018)

Des relations qui se dégradent avec des causes multiples

Parmi les auteurs ayant répondu, 31% ne sont pas satisfaits globalement (+ 6 points par rapport à 2018). Un tiers d’entre eux estiment même que les relations ont empiré depuis 3 ans.

Quid de la clarté des contrats ?

La compréhension des contrats s’améliore un peu. Les éditeurs semblent avoir fait des efforts. 52% estiment qu’ils sont clairs pour les droits du livre papier. Par contre, sur le numérique (la version ebook des livres) ce n’est toujours pas ça.

En effet, seuls 29% des auteurs jugent qu’ils sont compréhensibles. D’ailleurs, les auteurs ont de plus en plus recours à des juristes et autres spécialistes pour analyser les contrats proposés. C’est le cas pour 40% d’entre eux.

Pour Benoît Peeters, il est important de “synthétiser les points clés d’un contrat pour gagner en clarté et en transparence ».

Combien gagnent les auteurs ?

La rémunération des auteurs moyenne est de 8,2 %, c’est un tout petit mieux qu’au baromètre précédent (+1 point).

Si on entre dans le détail, 1% des auteurs touchent entre 15 et 20 % du prix HT du livre.

52% sont rémunérés à hauteur de 10 et 15 %. Un auteur sur trois perçoit entre 5 à 10 %. Et 11% sont en dessous de ce seuil.

Si on s’intéresse à la littérature jeunesse, 38% des auteurs ont 5 % de droits d’auteur.

Autre point qui démontre que les choses ne s’améliorent pas suffisamment, 1/3 des auteurs ne touchent aucun à-valoir.

La promotion et le marketing en question

Pour les auteurs, la communication autour de leur livre reste défaillante. Ils attribuent en moyenne une note de 5 sur 10. Et, 47 % déclarent effectuer leur promo par eux-mêmes.

Droits dérivés, là où le bât blesse ?

Les droits dérivés permettent notamment aux auteurs de voir leur livre traduit. Près d’un quart des auteurs et autrices prend connaissance fortuitement de traductions de leurs livres.

Pire encore, 62% n’ont jamais touché de rémunération pour cela. C’est 10 points de plus versus 2018 !

La gestion collective

La gestion collective concerne les droits perçus sur ces segments : prêt en bibliothèque, reprographie, copie privée numérique, adaptation théâtrale, radio ou télévision.

31 % des auteurs (contre 50 % en 2018) ont perçu des droits de reprographie, via un organisme de gestion collective pour la grande majorité d’entre eux (81 %).

Ils ne sont également que 31 % (contre 41 % en 2018) à avoir perçu des droits pour la copie privée numérique. 55 % des auteurs ont perçu une rémunération au titre du droit de prêt en bibliothèque, alors qu’ils étaient 60 % en 2018.

A noter que le CFC a reversé aux éditeurs de presse et de livres 50 622 398 € en 2020, dont 62 100 œuvres françaises publiées par plus de 4 200 éditeurs.

La reddition des comptes

50% des auteurs estiment que la reddition des comptes n’est ni claire ni complète.

59% d’entre eux ont dû réclamé leur paiement, et,16 % signalent que l’envoi de la reddition des comptes n’est pas accompagnée ou suivi par le versement des droits.

Et le confinement, quel impact sur les auteurs / éditeurs ?

Selon la SCAM et la SGDL, la dégradation des relations pourrait être liée au premier confinement. De son côté, lors du webinaire donné à cette occasion, Vincent Montagne a estimé que l’année 2020 a été complexe et particulière. Pour le Président du SNE, ces chiffres ne reflètent pas ce que “les éditeurs ressentent”.

Les deux organismes notent : « Si 90 % des auteurs qui devaient signer un contrat avec un éditeur avant le premier confinement l’ont effectivement signé, 92 % des publications prévues durant ces deux mois ont été reportées par les éditeurs qui ont évidemment tenu compte de la fermeture totale des librairies durant cette période ».

Et 13% des auteurs n’ont pas été informés des opérations de promotion des livres numériques pendant le confinement.

Toutefois, 74 % des éditeurs ont demandé l’autorisation de cette baisse de prix à l’auteur. Enfin, presque aucun éditeur n’a demandé à un auteur de renoncer à ses droits d’auteur pendant le confinement.

21 % des auteurs interrogés ont constaté de mauvaises pratiques de leur éditeur après la période de confinement.

Les éditeurs et les auteurs travaillent sans relâche pour l’amélioration des relations et l’instauration d’un climat de confiance apaisé, gageons qu’on peut espérer des pas supplémentaires pour progresser encore, car sans auteur, pas de livre.

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