Les ebooks seront au cœur du salon du livre de Francfort. Plusieurs conférences ont déjà eu lieu sur le sujet. Une étude mondiale d’O’Reilly passe au crible 13 pays et montre la place grandissante des ebooks. D’ici à 2015, la part de marché des livres numériques devrait doubler dans la plupart des pays européens. L’étude dresse le bilan du livre numérique en France.
Elle souligne la sensibilité du sujet et la complexité du marché contrairement aux pays anglo-saxons. Les livres électroniques sont devenus une affaire politique et culturelle. Dans un premier temps, la France s’est lancée relativement tôt dans la numérisation des contenus culturels avec les programmes de la BNF, Gallica (1,5 millions de documents numérisés) et le projet Europeana.
D’un autre côté, les représentants du monde du livre et le gouvernement se posent régulièrement en défenseurs de la culture française pour faire face à la menace des acteurs mondiaux du secteur. O’Reilly cite notamment l’opposition à Google (depuis Albin Michel, Flammarion et Gallimard ont abandonné les poursuites contre la firme de Mountain View et des éditeurs comme Hachette Livres et La Martinière ont signé des accords pour numériser leurs fonds de catalogue.), la forte régulation avec Hadopi, l’argument de la disparition des librairies ou l’application du prix unique du livre sur les ebooks.
Toutes ces actions sont perçues comme autant de freins pour le développement du marché du livre numérique en France. Les acteurs mondiaux hésitaient à pénétrer sur le marché français. Depuis, la réalisation de cette étude, Amazon a lancé le Kindle Store en France ce qui devrait bouleverser la vision du livre numérique dans l’Hexagone. Flammarion, Albin Michel ont officialisé leur accord avec Amazon et d’autres comme Fayard, Lattes, Stock, Gallimard vendent des ebooks sur la boutique en ligne.
Que représente alors le marché du livre numérique en France ?
Début 2011, la part de marché des ebooks en France était de 0,5% (13M € de ventes annuelles). En juillet dernier, le SNE précise que les livres numériques pèsent 54M €, soit 1,8% de part de marché. Cependant, Antoine Gallimard, président du SNE, indique « il y a une réelle différence entre la fascination pour les ebooks et la réalité commerciale ».
En juillet 2011, un sondage GFK montre que 52% des ebooks téléchargés proviennent de bibliothèques publiques (principalement la BNF, Gallica et Google Books). 41% de l’ensemble des téléchargements sur des plates-formes de vente en ligne comme la Fnac, 1001libraires.com ou chapitre.com 77% des téléchargements sont des ebooks gratuits et 27% proviennent de sites pirates. L’offre s’améliore mais les sites pirates concurrencent directement l’offre légale.
Une étude du Motif de mai 2011, basée sur une liste de meilleures ventes, montre que 35,3% de ces livres sont disponibles en ebooks en offre légale (contre 17,3% en 2010) et 36% sont présents sur des sites illégaux. La moitié des livres étdudiés (fiction et non-fiction) sont disponibles en offre légale en 2011 contre 36,6% pour la fiction en 2010 et 13,3% pour la catégorie non-fiction. Près de 86% de l’offre légale d’ebooks est en ePub.