Le 4 décembre, se tiendra à Londres un événement qui intéressera les éditeurs et les professionnels du numérique.
FutureBook est une grand-messe stratégique, à cette occasion, une grande étude intitulée « Digital Census 2015 » sur le numérique et les ebooks sera dévoilée, mais déjà quelques tendances apparaissent.
Voici les 5 tendances notables concernant le sujet du livre numérique relevées par Tom Holman.
Tendance 1 – La lecture sur smartphone dépasse les tablettes et les liseuses
Le passage à la lecture sur téléphones est peut-être le résultat le plus important de cette étude. Le recensement effectué l’an dernier a révélé que pour la première fois plus de gens lisaient sur iPads que sur Kindle, cette année plus de deux sondés sur cinq (44,6%) déclarent lire couramment sur un téléphone mobile, dépassant ainsi les deux autres appareils.
Ce résultat vient conforter les chiffres transmis par PEW estimant que les lecteurs s’éloignent de plus en plus des liseuses (lire notre article).
2 raisons majeures à cet engouement pour les smartphones : ils ont une taille d’écran plus grande qu’auparavant et offrent un confort de lecture qui convient aux lecteurs. L’autre raison réside dans le fait que les gens en ont assez de démultiplier les appareils et choisissent un appareil mobile unique, le smartphone.
Toutefois, l’étude révèle qu’Amazon reste la source favorite pour télécharger des livres numériques. En effet, plus de ¾ des répondants disent qu’ils achètent les ebooks chez le géant du e-commerce (77.1%).
Les autres revendeurs sont très loin derrière : iBook- Apple (11,8%), Kobo (6,4%), Google Play (6,1%) et Waterstones (5,7%)
Tendance 2 – La croissance du marché
Pour les éditeurs, l’annonce de l’année a été le ralentissement apparent des ventes d’ebooks et le retour à la croissance des livres imprimés. Mais le recensement de Futurebook propose des chiffres plus nuancés.
Plus de deux tiers (68,2%) des éditeurs déclarent que les formats numériques représentent désormais plus de 10% de leurs ventes totales, contre la moitié (50,0%) l’an dernier. Et pour plus de deux éditeurs sur cinq (41,1%), le numérique représente désormais plus de 20% de leurs ventes.
Plus impressionnant encore, plus d’un tiers des éditeurs (37,7%) pensent que le livre numérique représentera entre 21% et 50% de leurs ventes à la fin de 2020, tandis qu’un cinquième d’entre eux (21,1%) pensent que le livre numérique va représenter dans 5 ans la moitié du CA.
Par ailleurs, les applications produites par les éditeurs sont en baisse, mais ils constatent aussi une hausse de tout autre contenu multimédia.
Le pourcentage des éditeurs produisant des applications a baissé, passant de 50,8% l’an dernier à 46,2%, tandis que ceux qui produisent du contenu audio est allé dans l’autre sens, de 39,3% à 47,5%.
Les éditeurs ont constaté que la technologie numérique permet la production et la transmission de fichiers audio de façon aisée et cela revient moins cher à produire, beaucoup concluent que les applications ne sont pas assez rentables versus le travail que cela représente.
Tendance 3 – L’autoédition
L’étude note un refroidissement de l’enthousiasme pour l’auto-édition. Sur une échelle de un à 10, les auteurs qui publient leurs livres sans éditeur ont évalué leur satisfaction à 6,7 points.
Les auteurs publiés chez des éditeurs traditionnels sont à 5.7 sur l’échelle. Les autoédités avaient un taux de satisfaction 7,1 l’an dernier.
Ils constatent qu’ils ne feront pas fortune dans l’auto-édition. La moitié (50,9%) des répondants ont vendu moins de 1000 livres numériques jusqu’ici, et seulement un sur huit (12,4%) a vendu plus de 50.000.
Tendance 4 – Les sujets qui fâchent
Editeurs et auteurs sont en désaccord sur de nombreux sujets et notamment sur les royalties, le prix de vente des ebooks, les DRM.
Environ deux tiers des personnes interrogées pensent que les livres électroniques devraient être vendus avec une légère décote (35,8%) et 15.5% qu’ils devraient être vendus au même prix que le papier.
Et fait étonnant, 52,5% craignent que les ebooks soient vendus à un prix trop bas.
Sur les droits d’auteur, près de la moitié (48,6%) des répondants pensent que les auteurs devraient toucher les mêmes droit sur le papier que sur le numérique et 37% pensent que la rétribution devrait être plus importante sur les ebooks.
Concernant le modèle d’agence, de plus en plus adopté par les grands éditeurs, (45.1%) pensent que c’est une bonne façon de maintenir l’économie du livre, 38.2% estiment que les éditeurs vont amèrement le regretter et 16.7% déclarent que le modèle d’agence est un désastre.
A propos des DRM (les verrous numériques sur les ebooks) 42.7% des personnes interrogées pensent que les éditeurs doivent les retirer, 30% estiment que ce serait une erreur et 27.2% ont du mal à prendre position sur le sujet.
Tendance 5 – De l’incertitude sur l’avenir et de l’optimisme
L’étude FuturEbook a découvert qu’il y a une réelle inquiétude sur la domination croissante de géants sur le Web, comme Amazon, au détriment des libraires, et Google au détriment des bibliothèques et des éditeurs.
Les éditeurs sont inquiets sur leur capacité à innover et à s’adapter au changement.
Près de la moitié (49,7%) pense que le secteur de l’édition n’est pas préparé pour la prochaine étape de la révolution numérique; 14,6% déclarent qu’ils ne sont pas inquiets et 35,7% ne savent pas trop.
Mais il y a aussi beaucoup de raisons d’être optimiste. Les deux tiers (66,9%) des répondants pensent que la hausse des ventes de livres numériques va croître et élargir le marché. Ils se basent aussi sur les déclarations des consommateurs, près de la moitié (48,4%) disent lire plus depuis qu’ils ont commencé à acheter des ebooks.
Dans l’ensemble, la tendance globale de cette étude démontre que l’avenir semble prometteur. Plus de la moitié des professionnels du livre (51,4%) sont optimistes sur les perspectives de la lecture et de l’apprentissage pour les générations à venir, et seule une petite fraction (5,7%) sont pessimistes.
Que ce soit sur papier ou numérique, l’appétit pour la lecture ne diminue pas estime l’étude.
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