C’est la première fois que Charles Ray expose à Paris. C’est aussi la première fois que la Bourse de Commerce et le Centre Pompidou proposent une exposition chorale.
Jusqu’au 20 juin 2022, Les œuvres de Charles Ray sont exposées dans deux musées. C’est une occasion unique de découvrir le travail du sculpteur dans deux espaces mythiques à Paris.
Deux institutions se sont mises à l’unisson pour montrer tous les aspects des œuvres philosophiques de Charles Ray et c’est un magnifique cadeau pour tous les amateurs d’art contemporain.
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Une promenade sculpturale dans deux musées
L’exposition Charles Ray est le résultat de 6 ans de travail pour les organisateurs. La promenade sculpturale, elle, couvre 50 ans de carrière du sculpteur. Les dernières œuvres présentées datent de 2021 et c’est un choc tant son art est singulier. On admire méduser les immenses créations de Ray qui utilise différents médiums pour parler des Humains sous toutes leurs facettes.
Charles Ray est né en 1953. Il a très peu produit puisqu’on recense environ 120 créations. 21 d’entre elles sont aujourd’hui à Paris.
Les deux expositions sont complémentaires, impossible de faire l’impasse sur l’une ou l’autre si on veut comprendre, ressentir toute la sensibilité de Charles Ray.
Charles Ray au vernissage à Pompidou
«Qu’est-ce que la sculpture ?»
C’est l’inlassable question que pose Charles Ray préférant d’ailleurs le terme d’objets philosophiques.
L’exposition au Centre Pompidou montre plutôt des œuvres des années 1970-1980 aux années 2000. Celle de la Bourse de Commerce —Pinault Collection porte un regard sur la figuration humaine depuis les années 1990 jusqu’aux œuvres les plus récentes, certaines étant inédites.
Le corps de l’artiste est un médium à part entière. Il est présent dans plusieurs de ses œuvres, pas uniquement par ses réalisations, mais par les représentations qu’il fait de lui. Bob sur la tête hyperréaliste, assis sur un banc, en pleine orgie, ou en photo il est là et pousse le visiteur à s’interroger sur le désir « au travers duquel l’autre n’est finalement qu’une projection de soi-même. » (référence à Oh ! Charley, Charley, Charley…)
Les mannequins de Charles Ray
Que ce soit à la Bourse de Commerce ou à Pompidou, vous retrouverez les mannequins XXL qui ont faits la renommée de l’artiste. Fall 91 (mannequin en bleu et en rose) en fibre verre, cheveux et autres accessoires sont des égéries qui sidèrent.
Ce qui frappe c’est l’hyperréalisme qui émane de ces « objets » qu’ils soient en fibre de verre, en papier, en marbre ou en métal …
Jeff et les autres
Mais Charles Ray ne s’arrête pas là. Il travaille aussi le marbre à l’image de Jeff un toxico rencontré aux USA à qui il rend hommage l’immortalisant dans une pierre italienne datant de 3000 ans donnant là encore une stature surdimensionnée à cet homme. Portrait of The Artist’s Mother (tout en papier) s’inscrit quant à elle dans la tradition des Vénus allongées de la Renaissance. De même pour Burger ou Sleeping Woman qui racontent chacune le quotidien américain.
Le gigantisme et le réalisme ne se cantonne pas aux hommes et aux femmes d’aujourd’hui. Pour preuve, Hinoki en bois de cyprès (173 × 970 × 610 cm). Et aussi, Boy with Frog qui symbolise à lui seul toute la connaissance de l’artiste de l’Antiquité, David ou encore Le Caravage.
Charles Ray à la Bourse de Commerce et à Pompidou est une exposition forte, étonnante. Chacun trouvera ses messages tout en conversant avec l’artiste dans des espaces à la dimension de son art !
Et pour finir, Charles Ray présent au vernissage n’a pas beaucoup parlé mais l’émotion était bien présente. Il a juste dit que ces expositions sont « un rêve devenu réalité ». D’ailleurs, l’artiste a demandé la nationalité française !
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L’histoire de la voiture de Charles Ray
Cette œuvre fait écho à une sculpture précédente, Baled Truck (2014) évocation de la première voiture de Charles Ray. Il l’a abandonnée une nuit où il se croyait traqué par des soucoupes volantes.
La peur d’un enlèvement extraterrestre laissa rapidement place à la honte d’avoir abandonné son véhicule cher à son coeur.
La version précédente, dite «emballée» [baled] est à l’image d’un souvenir cher: solide, important, compact. Charles Ray possédait un camion écrasé qu’il a entièrement numérisé. Il l’a fait refabriquer en pour devenir la sculpture Baled Truck (vidéo).
Le camion écrasé a ensuite été déplié petit à petit et il est devenu la sculpture Unbaled Truck. Cette ruine, l’artiste l’a patiemment recomposée.
Le résultat, cependant, ne peut faire l’économie des violences que le camion a subies.
L’œuvre peut être interprétée comme une métaphore de l’art. Car, après tout, la sculpture ne consiste-t-elle pas en la recomposition lente, morcelée, du réel ?
Découverte de la double exposition Charles Ray dès le 16 février @CentrePompidou @BourseCommerce on vous en parle très vite sur https://t.co/vdZcVZppuz pic.twitter.com/bsYO3SYCSL
— IDBOOX (@IDBOOX) February 15, 2022