L’e-G8 est terminé. C’est maintenant l’heure du bilan. Dès l’ouverture du sommet, le 24 mai, la CNIL donnait son sentiment sur ce grand rassemblement de chefs d’entreprises du web. Dans un communiqué publié sur son site, la CNIL regrette l’absence de débats sur la protection de la vie privée. La CNIL titre « La protection de la vie privée absente de l’e-G8 : oubli ou rejet ? ».

L’organisme chargé de veiller au respect de la vie privée s’étonne de « l’absence de tout régulateur des données personnelles et de la vie privée ainsi que des associations de défense des libertés ou des consommateurs alors même que ce thème figurerait au programme » de l’e-G8. Comme « La Quadrature du net » qui évoquait le fait qu’aucun représentant de la société civile n’avait été invité à participer aux réflexions, la CNIL indique qu’aucun débat contradictoire n’a été organisé avec les responsables des grandes entreprises du web sur des sujets aussi importants que les libertés fondamentales, les enjeux du traçage des personnes, le droit à l’oubli.

Depuis l’affaire du traçage des téléphones portables par Apple, la faille de sécurité Android, le piratage des serveurs de Sony, le sujet préoccupe de plus en plus les internautes.

La CNIL termine par un constat amer en posant plusieurs questions essentielles sur la protection de la vie privée :  
– Qui portera les valeurs de la vie privée à l’ère du numérique devant les chefs d’Etat réunis à Deauville pour le G8 ?
– Qui défendra le modèle européen de protection des données et de la vie privée alors que la révision de la directive européenne est en cours et que ce modèle est fortement remis en cause par des intérêts commerciaux ?
– Les entreprises représentées à l’e-G8 sont-elles les mieux placées pour proposer des avancées en la matière ?
– Lors de cet événement où tout s’achète, combien coûte la protection de la vie privée ? Apparemment pas grand-chose !

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