Laurence Schwalm est fondatrice des Editions Ex Aequo. Très impliquée dans le numérique, Ex Aequo propose un catalogue de 30 ebooks. L. Schwalm nous livre dans cette interview sa vision du marché et raconte, sans langue de bois, ses expériences.
Pour la Saint Valentin, Les Editions Ex Aequo lancent une offre promotionnelle innovante. En partenariat avec la Fnac et le FnacBook, 4 livres numériques sont mis en vente en coffret, pour un prix de 10 euros.
Vous vous êtes orientée vers la production de livres numériques il y a pas mal de temps, quel bilan faites-vous en ce début d’année 2011 ?
LS : C’est un bilan déjà très positif, les ventes sont en constante augmentation par rapport à 2010 qui n’avait pas été un mauvais cru pour Ex Aequo. En 2011 les partenariats avec certains de mes distributeurs se resserrent et nous allons créer de nouvelles offres ; par exemple des « coffrets » regroupant plusieurs titres avec un prix préférentiel.
Numilog n’a pas souhaité renouveler son contrat avec moi !
Vous travaillez avec divers distributeurs qui sont-ils et comment cela se passe ?
LS : Je travaille avec la société Immateriel, et par son intermédiaire avec epagine, feedbooks, Fnac, Dialogues, et d’autres à venir. Les relations sont bonnes puisque nous travaillons tous avec les mêmes objectifs : développer le livre numérique, permettre aux lecteurs un accès à la littérature sous un format qui colle à son époque, et en plus pour ma part avec des prix abordables pour tous et sans DRM chaque fois que c’est possible. Je pense que cette politique de ma part gêne quelques acteurs du numérique en France.
Pour le reste de mon réseau de distribution et de diffusion mon catalogue est encore disponible chez Numilog jusqu’en juin 2011, ensuite le contrat qui nous lie ne sera pas renouvelé par l’actuel PDG de cette société.
J’ai cessé d’exploiter en direct cette partie de mon catalogue éditeur parce que je ne trouvais pas normal de faire de la concurrence à mes partenaires commerciaux ; ainsi les ebooks ne sont plus en vente sur mon site.
Pour le reste de mon réseau de distribution et de diffusion mon catalogue est encore disponible chez Numilog jusqu’en juin 2011, ensuite le contrat qui nous lie ne sera pas renouvelé par l’actuel PDG de cette société.
J’ai cessé d’exploiter en direct cette partie de mon catalogue éditeur parce que je ne trouvais pas normal de faire de la concurrence à mes partenaires commerciaux ; ainsi les ebooks ne sont plus en vente sur mon site.
Quel type de Marketing faites-vous pour vos ebooks ?
LS : Je n’ai rien inventé ! Ce qui fait vendre les livres numériques c’est avant tout qu’ils soient des romans de qualité, que la couverture soit attractive et reflète l’histoire que l’on va lire, que le prix ne soit pas un obstacle à la vente, etc… Ensuite, il faut être présent sur toutes les plateformes de vente (sauf, bien sûr, celles qui scient la branche sur laquelle elles sont assises en virant un éditeur qui se place régulièrement dans les meilleures ventes françaises). Je ne fais pas de campagne de pub, je fais peu de promo, je laisse faire le bouche à oreille et le talent des auteurs… C’est toujours le lecteur qui a le dernier mot.
LS : Je n’ai rien inventé ! Ce qui fait vendre les livres numériques c’est avant tout qu’ils soient des romans de qualité, que la couverture soit attractive et reflète l’histoire que l’on va lire, que le prix ne soit pas un obstacle à la vente, etc… Ensuite, il faut être présent sur toutes les plateformes de vente (sauf, bien sûr, celles qui scient la branche sur laquelle elles sont assises en virant un éditeur qui se place régulièrement dans les meilleures ventes françaises). Je ne fais pas de campagne de pub, je fais peu de promo, je laisse faire le bouche à oreille et le talent des auteurs… C’est toujours le lecteur qui a le dernier mot.
Les éditeurs doivent s’adapter
Que pensez-vous de l’attitude des éditeurs français face au numérique ? Et le SNE ?
LS : Ils ont été plus que frileux, sans doute par peur de devoir modifier les structures de travail. La France n’est pas un exemple en matière de révolution sur ce sujet, nous sommes loin derrière au niveau des mentalités par rapport aux autres grands pays industrialisés, et nos circuits commerciaux en sont le reflet. Heureusement nous restons loin devant en matière de production littéraire ; mais il faut aussi continuer à prendre des risques éditoriaux et à publier d’autres personnes que les amis, ceux qui ont du piston, ou ceux qui ont déjà été publiés. La richesse d’un catalogue tient aussi dans sa variété.
TVA 5.5 repoussée, prix unique du livre, Google ebooks, Hachette et Google… Quelles sont vos réactions face à cette actualité ?
LS : S’adapter ! Il ne sert à rien de vouloir refuser d’évoluer, c’est aller à contresens de l’histoire et c’est se condamner soi-même à disparaître. La défense à tout crin et le refus de la réalité ne sont pas des méthodes de gestion d’entreprise moderne ; si des acteurs comme Google se positionnent cela correspond à une réalité et à un potentiel économique qui reflète des changements de consommation dans les populations, il faut savoir faire avec son temps et avec les moyens que la technologie nous offre. J’observe cette évolution qui vient d’outre-Atlantique et je sais bien que ce n’est pas ce vieil océan qui va arrêter les changements liés aux possibilités que nous offre aujourd’hui internet et l’ensemble de la technologie qui suit derrière. J’ai pris le virage du numérique avant de créer ma maison d’éditions et tous mes processus de fabrication aussi bien en livre imprimé qu’en livre numériques ont été volontairement choisis en fonction de cette donne. J’ai fait le bon choix, la réalité me le prouve chaque jour.
LS : S’adapter ! Il ne sert à rien de vouloir refuser d’évoluer, c’est aller à contresens de l’histoire et c’est se condamner soi-même à disparaître. La défense à tout crin et le refus de la réalité ne sont pas des méthodes de gestion d’entreprise moderne ; si des acteurs comme Google se positionnent cela correspond à une réalité et à un potentiel économique qui reflète des changements de consommation dans les populations, il faut savoir faire avec son temps et avec les moyens que la technologie nous offre. J’observe cette évolution qui vient d’outre-Atlantique et je sais bien que ce n’est pas ce vieil océan qui va arrêter les changements liés aux possibilités que nous offre aujourd’hui internet et l’ensemble de la technologie qui suit derrière. J’ai pris le virage du numérique avant de créer ma maison d’éditions et tous mes processus de fabrication aussi bien en livre imprimé qu’en livre numériques ont été volontairement choisis en fonction de cette donne. J’ai fait le bon choix, la réalité me le prouve chaque jour.