Le dernier roman de Marc Levy : «Un sentiment plus fort que la peur» (lire notre chronique) vient de paraitre simultanément en version ebook chez Versilio et en version papier chez Robert Laffont.
A l’occasion de la sortie du livre, Marc Levy s’est prêté au jeu des questions réponses, son approche sur le numérique est intéressante et il va même jusqu’à proposer un modèle économique aux éditeurs.
Pour M. Levy le livre numérique est une évidence. Il a accepté très vite de proposer ses romans notamment en pensant aux malvoyants. « Ma plus grande inquiétude était que la tablette soit un node de divertissement et que le livre n’y figure pas et si cela avait été le cas, la lecture pouvait disparaitre du divertissement » nous a-t-il déclaré.
« Il y a 10 ans quand je prenais un TGV il y avait 15 personnes qui lisaient un livre aujourd’hui il y a 15 personnes qui lisent sur tablette ». Pour lui, l’accessibilité à un large public via ces supports est « la clef de voute de la préservation de la filière livre ».
A propos de la différence entre l’adoption du livre numérique aux USA et en France, M. Levy pense que dans cinq ans ce retard sera rattrapé.
“Je vais dire quelque chose qui va beaucoup énerver les éditeurs”
Quand on demande à l’auteur s’il imagine publier uniquement au format ebook, il répond avec un sourire : « Je n’aime pas les prisons, j’aime trop les libraires, j’aime trop la librairie, j’aime trop le papier ».
Par contre, il passe un message aux éditeurs : « Je vais dire quelque chose qui va énerver beaucoup d’éditeurs, mais je trouve que dans un monde idéal les deux supports [Ndlr : papier et numérique] devraient être vendus ensembles.
Quand on achète le bouquin papier on devrait avoir automatiquement la version numérique, et, quand on achète la version électronique qui est moins chère on devrait pouvoir payer un petit supplément et hop avoir le livre papier. Je vous dis ça parce que par exemple, je voyage et j’aime le papier et très souvent il m’arrive d’acheter les deux.
Quand j’achète un gros livre que je ne vais pas lire en un week-end ou en trois jours, et que je sais que je vais avoir à continuer la lecture dans les transports en commun, j’ai un plaisir fou à avoir le livre papier que je retrouve le soir dans mon lit et quand je pars le matin pour prendre un train ou un avion j’utilise mon livre numérique et je trouve que les deux ne devraient faire qu’un ».
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L’interview intégrale est à regarder en vidéo
Interview Réalisée pour IDBOOX par Patricia Normand
Que Marc Lévy ne soit pas ma tasse de thé, soit ! Je n’en veux pas pour autant à l’écrivain ou à ses lecteurs, il s’agit d’une littérature populaire dans l’air du temps et à chacun ses goûts. Ce qui m’ennuie, par contre, c’est la publicité que l’on offre, partout, à un écrivain qui a déjà tout, et donc pas besoin de çà. Il y a tant d’écrivains de talent qui peinent à être un tantinet sous la lumière, je ne vois pas pourquoi on continue à sue éclairer ceux qui sont déjà sous les feux de la rampe. Je trouve qu’il y a quelque chose d’assez malsain dans un système qui offre une publicité maximale à ceux dont on est certain du succès. Cela pose une vraie question sur le rôle des médias