Amanda Sharkey de la Booth School of Business de l’université de Chicago a étudié l’impact des prix littéraires sur les lecteurs. Elle indique qu’un livre primé sera jugé plus sévèrement que s’il avait été lu avant d’être récompensé.
Dans un article à paraître au mois de mars dans Administrative Science Quarterly, la chercheuse et son homologue suisse Balázs Kovács, ont analysé les notes attribuées par les lecteurs à des livres ayant reçu des prix prestigieux et d’autres n’ayant rien gagné.
A. Sharkey explique : « Nous avons découvert que, dans le monde littéraire, remporter un prix prestigieux semble aller de pair avec une baisse significative des notes de qualité perçue ».
Pour affirmer cet état de fait, les scientifiques ont créé des notes prédictives pour chaque livre, en se basant sur les notes précédemment attribuées par les lecteurs pour le même genre d’ouvrage. Ils ont ensuite étudié dans quelle mesure cette note pouvait varier une fois l’attribution du prix annoncée, en comparant les notes prévues avant et après l’annonce du prix.
Ils ont découvert qu’avant l’annonce du prix, les notes prédictives d’un futur lauréat étaient équivalentes à celles du candidat malheureux. Mais, une fois le prix attribué, les notes changent et les lauréats obtiennent des notes plus basses que leurs concurrents.
Moralité, il vaut mieux écrire un livre, un bon, sans penser aux lauriers que l’on peut récolter mais sans jamais oublier le lecteur.