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Episode 2 – Petite histoire du manga à travers les âges

Hokusai manga histoireSuite des tribulations de Yasmina Bouko  au pays des mangas ! Aujourd’hui, elle partage  avec vous sa petite chronologie des mangas à travers les âges.

Prêts pour la suite de la story manga ? Saviez-vous que les mangas existent depuis très longtemps ? Depuis l’époque Nora, soit le VIII è siècle au Japon, sous la forme de peintures narratives appelées emakimonos.

Hokusai et le manga

Accrochez-vous, la chronique va enrichir votre vocabulaire, à condition de pouvoir replacer les mots.

Les premiers emakimonos étaient des copies d’œuvres chinoises et il a fallu attendre jusqu’à l’époque de Heian (XIIe siècle) pour voir apparaître de longues scènes peintes, accompagnées de courts textes explicatifs typiquement japonais.

Parallèlement, se développe un nouveau genre : le choju-giga, des caricatures de la faune réalisés à l’encre. L’image assure à elle seule la narration et c’est cette caractéristique qui constituera la base du manga.

Quelques siècles plus tard, soit à l’époque Eolo (XVIe siècle), les estampes qui étaient destinées à l’illustration de livres deviennent prépondérantes séparant ainsi deux genres de livres : ceux à lire et ceux à regarder. Le spécialiste de l’estampe du paysage, Katsushika Hokusai sera le premier à utiliser la dénomination de manga.

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Le premier mangaka

L’ouverture du Japon au commerce extérieur servira l’expansion du style. Sous la restauration Meiji (XIXe siècle), le Japon se modernise et prend pour exemple l’Europe. On assiste à la création d’une presse satirique (E-Shinbun Nipponchi, 1874) basée sur des journaux anglo-saxons. Les dessins tirent leur origine des modèles américains, tandis que les caricatures s’inspirent des britanniques.

Charles Wirgman, caricaturiste et illustrateur anglais, vivant à Yokohama, créera en 1862 The Japan Punch où il publie ses caricatures. Il sera suivi notamment par Frank Arthur Nankivell qui initiera Rakuten Kitazawa à la caricature. Ce dernier se désignera comme le premier mangaka, datant le premier manga, réellement désigné comme tel, de 1902. Connu pour ses caricatures féroces contre le pouvoir, il publie Furendo, un magazine en couleurs, réservé aux enfants, qui ouvre la voie aux mangas.

Shonen et Shojo

En 1914, apparaît le Shonen club (club des garçons), en 1923, le Shojo club (magazine de presse féminine dédié aux adolescentes) et en 1926, le Yonen club (club des jeunes enfants). La presse subit la censure en 1925, avec l’application de la loi de la préservation de la paix, et les mangas touchent davantage des mères de famille (ex : création du Shufu no koma : l’ami des ménagères).

Lors de la guerre sino-japonaise, les mangas se mettent au service de l’Etat pour soutenir l’effort de guerre. On voit apparaître des héros qui déjouent toutes sortes de conjurations étrangères. Ces séries deviennent très populaires, mais sont à nouveau touchées par la censure dans les années ’40 où le gouvernement militaire mobilise les milieux artistiques à des fins de propagande.

Survient l’occupation américaine qui imprimera sa touche aux mangankas, ces derniers s’inspirant des comic strips. Dans les années ’60, un nouveau type de mangas apparaît ; plus sérieux (gekiga) ayant pour cible éditoriale les adultes. En 1964, la profession devient corporatiste et crée l’association des mangakas du Japon qui décerne actuellement des prix annuels aux meilleurs d’entre eux.

Et aujourd’hui ?

Voilà donc un art qui a subi de nombreuses influences avant de nous conduire aux mangas que nous connaissons aujourd’hui. Une chose est sûre, même ceux qui n’aiment pas le genre auront du mal à le voir comme un vulgaire dessin.

Nous réfléchirons à deux fois avant de rechigner à acheter un manga pour nos enfants sous prétexte qu’il s’agit d’un ersatz de lecture créé au XXIe siècle et qu’ils feraient mieux de lire Rabelais. N’oublions pas qu’en termes d’arts ancestraux, les japonais n’ont rien à nous envier et que toutes les lectures peuvent être belles.

La prochaine fois, je siffle la récréation en apprenant aux novices (comme moi) comment lire un manga. Bravo et merci à ceux qui ont lu le poste jusqu’au bout.

Pour lire les autres tribulations de Yasmina au pays des mangas c’est ici

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