Les éditeurs de presse resserrent les rangs face au nouveau modèle de distribution sur iPad voulu par Apple. Aujourd’hui, les éditeurs de presse peuvent utiliser deux systèmes pour vendre leurs magazines sur iTunes.
Le premier, in-App, est réservé à la vente au numéro. Avec cette application, Apple touche une commission de 30% sur chaque vente. Le second comble une lacune d’iTunes. Pour contracter des abonnements, les futurs lecteurs sont renvoyés sur les sites des magazines. Les ventes ne se réalisent plus chez Apple. Les éditeurs échappent ainsi à la lourde commission de la firme à la pomme.
Apple entend changer la donne et ramener dans son giron les abonnements égarés dès le mois de mars qui devrait correspondre à la sortie du nouvel iOS 4.3. Selon « Les Echos », les principaux éditeurs auraient été contactés par Apple France pour leur indiquer un changement de politique. Ces nouvelles règles imposeraient aux éditeurs de passer par iTunes. Ils n’auraient plus le droit de proposer des abonnements iPad par le biais d’internet ou des offres couplées Internet-tablette en dehors d’iTunes.
Les éditeurs de presse ne comptent pas laisser Apple croquer la plus grosse part de la pomme et abandonner leurs abonnés aux mains du géant américain. Les premiers à s’inquiéter de l’appétit d’Apple ont été les éditeurs belges. Selon l’AFP, Vincent Van Quickenborne, le ministre belge de l’économie, a demandé aux instances belges de la concurrence d’examiner si Apple se rend coupable d’abus de position dominante : «Si ces soupçons se confirment, une enquête formelle sera lancée en Belgique et l’affaire pourra, le cas échéant, être transférée à la Commission européenne ».
L’inquiétude monte dans les groupes de presse européens. L’iPad qui avait été annoncé comme le sauveur de la presse est en train de grignoter petit à petit les marges de manœuvres offertes par le numérique.