Les citoyens européens ont transmis 145 000 demandes de suppression d’URL en 4 mois à Google !
Suite à une décision de justice rendue en mai 2014, l’Union Européenne (UE) a instauré le droit à l’oubli pour les internautes. Tous les moteurs de recherche sont tenus de s’y conformer. Google a mis en place une procédure et nous révèle plusieurs chiffres concernant les demandes de suppression reçues.
Une procédure de demande officielle a été mise en place le 29 mai 2014 par Google. Depuis les requêtes pour effacer des URL des résultats de recherche ne faiblissent pas. Google dit avoir examiné 146 357 demandes concernant 498 737 URL. Sur l’ensemble des ces demandes 41,8% liens ont été supprimés et 58,2% ont été rejetés.
La France en tête des demandes
La France bat le record des demandes de suppression. Elle totalise 29140 demandes pour 89 277 URL dont 51,5% ont été retirées du moteur de recherche. L’Allemagne n’est pas très loin derrière la France avec 25 206 demandes. Viennent ensuite la Grande-Bretagne, l’Espagne et l’Italie. Google a mis sur pieds des procédures pour définir si les demandes étaient justifiées.
La multinaitonale indique également que le plus grand nombre d’URL supprimées dirigeaient vers Facebook (3353), profileengine.com (3298) ou Youtube (2397). Les URL ne sont plus dans le moteur de Google mais les articles sont toujours sur les sites…
Difficile de trancher
La firme de Moutain View donne des exemples de la complexité des demandes reçues et des choix à effectuer pour les accepter ou les refuser :
En Italie, « Une femme a demandé la suppression d’un article vieux de plusieurs décennies sur l’assassinat de son mari et dans lequel son nom apparaissait. Nous avons supprimé des résultats de recherche la page comportant son nom. »
Au Royaume-Uni, « Un médecin nous a demandé de supprimer plus de 50 liens vers des articles de journaux concernant une intervention mal exécutée. Nous avons supprimé des résultats de recherche trois pages qui contenaient des renseignements personnels sur le médecin, mais ne mentionnaient pas l’intervention. Les autres liens concernant l’incident figurent toujours dans les résultats de recherche. »
En Suisse, « Un professionnel de la finance nous a demandé de supprimer plus de 10 liens vers des pages relatives à son arrestation et à sa condamnation pour des délits financiers. Nous n’avons pas supprimé les pages des résultats de recherche. »
En Allemagne, « Une personne nous a demandé de supprimer près de 50 liens vers des articles relatifs à un échange privé embarrassant rendu public. Nous avons supprimé des résultats de recherche les pages comportant son nom. »
En Italie, « Une personne nous a demandé de supprimer un lien vers la copie d’un document officiel publié par un organisme officiel et faisant état d’actes de fraude commis par l’individu. Nous n’avons pas supprimé la page des résultats de recherche. »
En Italie, « Nous avons reçu plusieurs demandes d’une même personne qui nous demandait de supprimer 20 liens vers des articles récents relatifs à son arrestation pour des délits financiers commis dans le cadre de son activité professionnelle. Nous n’avons pas supprimé les pages des résultats de recherche. »