Clarence Pitz publie son premier roman au titre évocateur, La parole du chacal.
Cet ethno-thriller fait voyager le lecteur au cœur du Mali, on y découvre le peuple Dogon sur fond de nature et de mystères.
Clarence Pitz est anthropologue, elle s’est servie de ses connaissances et de ses expériences pour concocter un thriller glaçant, avec des personnages enlevés en plein choc es cultures.
Menés par le bout de sa plume, sans jamais nous lâcher, nous vivons, nous lecteurs, aux côtés des protagonistes savamment profilés par l’auteure, une histoire incroyable.
La parole du chacal fait partie de ces romans addictifs dont on ne devine pas la fin pour notre plus grand plaisir.
L’auteure s’est prêtée au jeu des questions réponses pour nous en dire plus sur elle, sa vie, son livre et ses inspirations.
Vous êtes anthropologue et on sent que votre livre est documenté, pouvez-vous nous raconter comment vous avez travaillé sur votre manuscrit ?
J’avais envie de me lancer dans l’exercice périlleux du huis-clos. Parallèlement, j’aime quand un lieu est un des personnages principaux d’un livre.
Pour ça, il faut que ce lieu ait une âme, une personnalité forte. J’ai eu l’occasion de voyager au Mali et le Pays dogon est unique, fascinant et terriblement inspirant !
Des falaises gigantesques, d’anciens habitats réhabilités en cimetières et une plaine qui s’étend à l’infini.
J’y ai ajouté un village reclus, des touristes perdus, un guide au comportement ambigu et un chauffeur dogon élevé à la sauce animiste.
Je me suis replongée dans la cosmogonie et les rituels dogons, j’ai relu mes classiques, j’ai étudié la situation touristique de la région et, à partir de tout cela, j’ai tissé mon intrigue.
Le travail de recherche était donc conséquent, mais j’avoue que c’est une étape du travail d’écriture que j’affectionne particulièrement.
Imaginons que vous n’êtes pas l’auteure de La Parole du chacal, si vous deviez le conseiller à un (une) ami (e), que lui diriez-vous ?
Je lui dirais qu’il va, comme les protagonistes, vivre une histoire singulière, admirer des paysages grandioses et rencontrer un peuple unique.
Mais je le mettrais aussi en garde. Il ne s’agit pas d’un guide de voyage ou d’un manuel d’anthropologie.
Tout l’aspect culturel est finement distillé. L’histoire est oppressante et le voyage angoissant…
Le suspense est particulier, mais bien présent. Et la fin est riche en rebondissements.
Je lui conseillerais ce livre s’il a envie de lire un thriller qui sort des sentiers battus. Je compare souvent « La parole du chacal » à un sorbet aux tomates séchées.
C’est inhabituel, ça interpelle, c’est surprenant et au final, on est content de l’avoir goûté.
Je compare souvent « La parole du chacal » à un sorbet aux tomates séchées
Quel est votre personnage préféré dans La parole du chacal et pourquoi ?
La question est difficile parce que j’ai pris un soin particulier à développer les personnages et je me suis attachée à chacun d’eux. Leurs personnalités ont véritablement guidé l’histoire.
J’éprouve, bien sûr, beaucoup d’affection pour Sacha, le petit garçon de 10 ans qui voit tout à travers son regard d’enfant pour qui la vie est infinie. Il a peur, mais il ne peut que subir la situation, totalement impuissant.
J’affectionne aussi tout particulièrement Anatali, le chauffeur dogon, car il tente tant bien que mal d’arrondir les angles entre les touristes et les habitants du village. Il a grandi chez les Dogons, mais il a passé cinq ans en Europe.
Il a donc une vision très particulière et plus globale des événements. C’est lui qui fait le lien entre les deux univers et les deux modes de pensée.
Il se heurte sans cesse à l’esprit cartésien de Ghislaine, vieille ronchonne bornée qui ne voit qu’à travers le prisme de sa pensée occidentale.
Vous qualifiez votre livre d’ethno-thriller pourquoi ce choix ?
Ethno parce que l’intrigue repose en grande partie sur les modes de vie et les systèmes de pensée des Dogons.
Ce sont les piliers, les fondations de l’histoire. Si on les retire, tout s’écroule. Et puis, il y a le thème sous-jacent de la peur de l’autre et de sa culture.
Thriller parce que mes personnages sont confrontés à une situation qui les dépasse dans un environnement qui leur est totalement inconnu, qu’une menace pèse sur eux, mais qu’ils sont incapables d’en comprendre l’origine et la nature.
Vote livre a été finaliste du concours d’écriture VSD/ RTL, pouvez-vous nous raconter cette aventure ?
La parole du chacal a participé au concours VSD/RTL du meilleur thriller 2018.
Le concours s’est déroulé du 7 septembre au 18 décembre 2017. Les auteurs devaient écrire à un rythme fou puisqu’il fallait rendre un manuscrit complet en un peu plus de trois mois.
Les lecteurs étaient invités à voter au fur et à mesure de la publication des chapitres mais ils pouvaient aussi les commenter.
Leurs critiques et encouragements ont été pour moi très constructifs. Mon livre a terminé second des votes du public sur plus de 130 participations et j’ai rencontré des auteurs et lecteurs formidables avec qui je suis encore en contact régulièrement.
Quand vous écrivez, qu’est-ce qui vous inspire ? D’où tirez-vous vos idées car votre livre déborde d’énergie et de péripéties intenses ?
Mes inspirations sont multiples. Il y a bien sûr les Dogons, leurs modes de pensée et leurs villages à flanc de falaise.
Mais il y a aussi mon propre vécu, chez eux, il y a quelques années de cela.
J’avoue que certaines scènes sont inspirées de ma propre expérience, notamment celle du marigot, même si, dans le livre, je l’ai poussée à l’extrême !
Puisque j’aime que le lieu soit un personnage principal du roman, il faut que ce lieu soit aussi une menace.
Du coup, certains livres m’ont aussi pas mal inspirée. Notamment « Les ruines » de Scott Smith pour ses touristes égarés dans un village angoissant en plein Yucatán, mais aussi « Piège nuptial » de Douglas Kennedy pour le bush australien, tellement immense qu’il en devient une prison.
Vous êtes très active sur les réseaux sociaux et vous participez à de nombreux salons, pourquoi est-ce si important ? Où vos lecteurs peuvent-ils vous rencontrer prochainement ?
J’étais déjà active sur les réseaux sociaux avant de commencer à écrire des romans car je suis chroniqueuse pour les rubriques sport et culture d’un blog créé par une amie .
J’aimais déjà rencontrer mes lecteurs et communiquer avec eux. J’ai fait des rencontres formidables et certains sont devenus des amis.
J’ai eu la chance d’entrer en contact avec eux dès la sortie de mon livre et je dois dire que ces moments ont été magiques.
Les échanges avec eux valent de l’or. J’accorde beaucoup d’importance au côté humain de l’aventure.
Je serai présente au salon du livre de Mons les 24 et 25 novembre ainsi qu’au premier salon de Rosny sur Seine les 15 et 16 décembre.
J’ai hâte d’échanger autour de mon livre avec de futurs lecteurs !
Avez-vous d’autres livres en préparation ?
Je viens de terminer mon troisième roman, un thriller policier qui a pour thème l’apparition des fresques géantes et transgressives dans le Bruxelles post-attentats de 2016.
Ces fresques ont été laissées sur les murs par les pouvoirs publics, au grand étonnement de tous.
J’ai voulu exploiter ce décor urbain insolite en lui associant des crimes à caractère sexuel et joindre ainsi la fiction à la réalité.
La parole du chacal (ed. Le lys bleu) est disponible au format papier et numérique à la Fnac Cliquez icipour vous le procurer ou sur Rakuten cliquez ici sur Amazon Cliquez iciet dans toutes les bonnes librairies.