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Entente sur le prix des ebooks : Réaction du SNE

ebook_prix_unique-IDBOOXLa Commission Européenne a diligenté il y a quelques mois une enquête visant Hachette Livre et 4 autres éditeurs pour entente sur le prix des livres numériques avec Apple et l’iBookstore. Le 19 septembre, les éditeurs ont déclaré qu’ils allaient renégocier les contrats de mandats concernant le prix des ebooks pour éviter une procédure judiciaire trop coûteuse (lire notre article).
Le
Syndicat de la Librairie Française (SLF) a rappelé que le prix unique du livre numérique (PULN) était essentiel pour les libraires.

De son côté, dans un communiqué, le Syndicat National de l’Edition (SNE) a rappelé que : « Ces propositions  ne remettent pas en cause l’application des lois nationales instaurant un prix unique du livre y compris numérique, qui existent en France, en Allemagne et en Espagne. En France, la loi du 26 mai 2011 sur le prix du livre numérique s’applique à tous les revendeurs de livres à des consommateurs résidant en France, y compris aux revendeurs situés hors de France. »
Toutefois, le syndicat alerte l’Europe et l’incite à s’intéresser à la forte concentration des distributeurs numériques. Pour les éditeurs, il faut : « une vraie politique de concurrence qui passe par la régulation évitant que des distributeurs n’écrasent le livre et ne dévalorisent la création littéraire et intellectuelle. Première industrie culturelle, l’édition européenne représente 24 milliards d’euros de chiffre d’affaires et représente en Europe 140 000 emplois. L’Europe doit lui permette de rester compétitive, en luttant contre le piratage, en garantissant le pluralisme par la fixation du prix par l’éditeur et en autorisant les Etats à adopter une fiscalité adaptée face aux USA et à certains états européens qui pratiquent l’optimisation fiscale. Les éditeurs appellent de leurs vœux une Europe qui crée, pas seulement une Europe qui consomme. »

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1 COMMENTS

  1. La persistance de la résistance des éditeurs (français surtout) au numérique commence à me donner des boutons. Passons sur le flou entourant la compatibilité du prix unique du livre numérique, français ou autre, avec le droit européen. Mais la phrase du SNE : « une vraie politique de concurrence qui passe par la régulation évitant que des distributeurs n’écrasent le livre et ne dévalorisent la création littéraire et intellectuelle » est outrancière et antinomique.

    Les éditeurs « vieux modèlel » craignent que les ebooks bon marché ne canibalisent leurs ventes « papier ». C’est un risque, mais le numérique est aussi une chance pour eux. Aux Etats-Unis, des dizaines ou davantage de « small presses », de petits éditeurs, l’ont saisie en produisant à peu de frais ou pour rien des milliers de livres et en les publiant via Amazon ou Smashwords. Des ouvrages dormant dans leurs fonds, ou alors ceux de nouveaux auteurs dont ils ne croyaient pas que leurs ventes pourraient couvrir les frais d’une édition traditionnelle. Les auteurs, les lecteurs, la diversité de l’offre sont gagnants. La création littéraire et intellectuelle s’en trouve fortement stimulée.

    Je lis beaucoup en anglais et j’ai acquis récemment, en numérique, le dernier roman de John Irving, « In One Person ». 11€99 via Amazon chez son éditeur américain. Pour 670 pages en version imprimée, rien à dire. L’avant-dernier roman d’Irving, « Dernière nuit à Twisted River », vaut (neuf) 21€95 sur la même enseigne. Si son éditeur en réalisait une version numérique, il le vendrait sans doute autour de 17-18€ compte tenu du rabais consenti dans ces cas-là (quand ils ne le vendent pas plus cher !)

    Mieux : je viens de découvrir un formidable auteur de thrillers sud-africain, Roger Smith.
    J’ai acheté deux de ses livres en numérique : « Capture », 1€34, et « Mixed Blood », 2€87. Le premier n’existe pas en traduction française, mais bien le second (« Mélanges de sangs »), qui vaut 19€76, toujours sur Amazon.

    Nous sommes là dans une logique et un marché qui progresse chaque jour aux Etats-Unis. Des milliers d’auteurs s’autopublient en numérique, ainsi que beaucoup d’autres qui ont pu récupérer les droits d’œuvres précédemment publiées chez un éditeur traditionnel, et ils les vendent à un prix moyen de 3 $ parce qu’avec des royalties de 70 %, ils sont autant rémunérés que des auteurs touchant 10 % chez un éditeur traditionnel sur un livre à 20 €. De nombreux auteurs trouvent là un débouché impossible pour eux dans l’édition traditionnelle, et de nombreux lecteurs les découvrent.

    « Le marché américain du numérique n’est pas comparable au marché français », arguent les éditeurs francophones. C’est vrai à maints points de vue, mais surtout quantitativement parlant pour l’instant. Mais cela changera. Quand les ventes de tablettes et ereaders auront suffisamment progressé de ce côté de l’Atlantique, les maisons du VIe arrondissement et d’ailleurs se feront tailler des croupières.

    C’est ça, la concurrence. Et non des mesures rétrogrades et protectionnistes, genre «vraie poitique de concurrence qui passe par la régulation».

    Florian Rochat, auteur de « La légende de Little Eagle »

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