Certains clients d’Amazon US ayant acheté des livres numériques ont eu la bonne surprise de recevoir un email du site marchand pour les informer qu’ils avaient droit à un bon d’achat pour acheter de nouveaux livres imprimés ou des ebooks.
Cette largesse fait suite au procès fleuve opposant le Département de la justice américaine (DOJ) aux Big Five (les 5 plus grands éditeurs américains) et Apple sur l’entente sur le prix des ebooks (ce qui est illégal aux USA).
Suite à la décision de justice, ces éditeurs ont dû renégocier les contrats avec les revendeurs et abandonner le modèle d’agence (prix fixe des livres). Des subsides à titre compensatoire doivent donc être payés aux consommateurs.
Concrètement, les personnes ayant acheté des livres numériques des éditeurs incriminés, entre Avril et Mai 2012, peuvent prétendre à un remboursement allant de 0.30$ à 1.32$ par ouvrage.
«L’industrie du livre est tellement déconnectée de la réalité»
Paul Biba (@paulkbiba), ancien rédacteur en chef du site Teleread et figure hautement importante dans le monde du livre numérique aux Etats-Unis témoigne pour IDBOOX. Il a eu lui aussi, comme des centaines de milliers de personnes le plaisir de recevoir cet avoir de la part d’Amazon:
« Aujourd’hui (25 mars) j’ai été surpris de recevoir un email d’Amazon, disant que mon compte était crédité de US$ 80,57 pour acheter de nouveaux ebooks ou des livres papier sur le site d’Amazon. Ce crédit est valable un an. Ce bon d’achat fait suite à l’affaire sur l’entente des prix des ebooks, cas manifeste d’antitrust.
Je dois admettre que je suis surpris par la somme importante que j’ai reçu. Normalement, aux États-Unis, dans ce genre de situation, les consommateurs touchent une somme négligeable. Mais cette fois, c’est différent. Si vous êtes un gros acheteur de livres vous pouvez obtenir une bonne quantité d’argent. Les gens ont affiché leurs gains sur Twitter (avec le hashtag #ebooksettlement) et j’ai remarqué que certains d’entre eux ont touché entre 100 $US et 300 dollars.
Malheureusement, ni Barnes & Noble ni Kobo n’ont émis des crédits, jusqu’à présent, ils sont restés très silencieux. J’imagine qu’il faut beaucoup de puissance de calcul pour savoir qui reçoit quoi et combien, donc il cela ne m’étonne pas qu’Amazon soit le premier à faire la démarche.
Bien sûr, le plus triste, c’est que cette histoire est arrivée, mais cela montre combien l’industrie du livre est complètement déconnectée de réalité.
Je suis avocat depuis 40 ans (pas dans l’industrie de livre) et j’avais dénoncé à l’époque ces procédés dans un article publié sur TeleRead. Je disais que le modèle d’Agence adopté par les éditeurs était complètement illégal. C’était une violation claire et manifeste d’antitrust qui reviendrait hanter les éditeurs. Tout avocat digne de ce nom comprendrait cela. Cependant, l’industrie du livre est tellement déconnectée de réalité qu’elle s’est entêtée et elle paye maintenant le prix de son ignorance.
Néanmoins, cela est une expérience pour eux et j’ose espérer qu’une dose du monde réel ne peut que contribuer à améliorer leur performance dans l’avenir.
En attendant, moi, je suis content j’ai reçu 80 $ US pour me distraire ! »
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