Le Président François Hollande, les éditeurs de presse et Google sont finalement arrivés à un accord sur la rémunération des éditeurs, in extremis. Le moteur de recherche devra payer 60 millions d’euros et pourra en contrepartie afficher les différents médias dans sa section « Google Actualités ».
Le Chef de l’Etat a qualifié cet accord de « Première mondiale » et Eric Schmidt souligne “l’événement mondial”.
Le médiateur Marc Schwartz a expliqué que ce budget sera réservé “à la presse quotidienne nationale, à la presse quotidienne régionale, aux magazines d’information politique et générale, et aux pure players web d’information politique et générale”.
A quoi vont servir les 60 millions d’euros ?
« Cet accord vise à soutenir la transition numérique et à investir dans la presse”, a précisé François Hollande. Pour définir les montants attribués aux médias un conseil d’administration va être nommé : “Ce conseil aura pour tâche de sélectionner les projets innovants en fonction de leur mérite pour recevoir un financement” a précisé Marc Schwartz.
Sur son blog, Google explique que cet accord concerne deux volets. Le premier concerne l’aide que la firme de Mountain View va apporter aux éditeurs de presse pour optimiser et accroitre leurs revenus publicitaires sur le web avec leurs outils de promotions comme les Adwords, AdSense, AdMob. Le second volet a pour objectif d’accompagner la transition numérique et l’innovation destinée aux lecteurs de presse français. Autrement dit, Google va se servir de la puissance de tir qu’il a déjà pour donner une place plus importante aux médias.
Il fut question à un moment que Google utilise les espaces publicitaires non vendus par la presse pour colmater les budgets de ces derniers toute en faisant de l’auto-promo (lire notre article). Si ces 60 millions semblent être une somme astronomique c’est une paille dans le porte-monnaie de Google (9.15 milliards d’euros de CA en 2011) qui s’en sort à bon compte et tête haute. Par ailleurs, chaque outil de publicité Made in Google utilisé par le média, va certes rapporter des dividendes à l’organe de presse mais en rapportera beaucoup plus à Google qui touchera sa commission au passage.
Reste à savoir si les autres pays, comme la Suisse, l’Allemagne ou le Portugal (lire notre article) qui eux aussi avaient rejoint la fronde contre Google vont recevoir la même considération du géant du Web.
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Source : AFP & Blog Google
Hier, dans un article publié par Comment Ça Marche (http://www.commentcamarche.net/news/5861904-onemoretab-creer-son-propre-portail-d-actualites), je découvrais onemoretab.com une plateforme de news 100% française très sympa.
Aujourd’hui, je me demande si nous ne sommes pas en train de nous tromper de débat ? La « Lex Google » montre encore l’incapacité du gouvernement à définir une politique industrielle du numérique capable de soutenir l’innovation de nos startups. Pendant que nous fustigeons Google, la loi de finances 2013 passe inaperçue. Encore un beau subterfuge… Il faudra plus d’efforts qu’une simple loi de régulation fiscale pour que la France retrouve sa souveraineté dans le numérique. Pour peser face à Google News soutenons les startups, commençons par soutenir les « Google News français ».