L’Eté des Indés accueille pour son huitième rendez-vous, Jordane Cassidy.
Cette auteure hybride a tout d’abord goûté à l’édition traditionnelle. Puis, elle s’est lancée dans l’autoédition.
Dans son texte dédié à notre série l’ Été des Indés, on remarquera qu’elle incarne parfaitement la notion développée dans le livre Publier son livre à l’ère numérique, à savoir, celle de l’auteur entrepreneur et non pas l’auto entrepreneur.
Chapitre 8 Saison 2 – Témoignage de Jordane Cassidy
Je suis auteur indépendant.
Si je devais décrire ce que je suis, je dirais peut-être folle ! Sans nul doute, téméraire ! Avec conviction, une meneuse, une leader. Pour aller plus loin, je suis chef d’entreprise ! Et par conséquent, je suis multicasquettes ! Mais avant tout, je suis une écrivaine déterminée.
Il y a certes le caractère qui nous forge à devenir un véritable écrivain indépendant ou pas. Mais pas seulement.
Notre détermination naît de nos mauvaises expériences, de nos désillusions et déceptions, de toutes ces choses qu’on ne souhaite pas renouveler. Je fais partie de ceux qui ont débuté en édition traditionnelle pour bifurquer en autoédition. Dès le moment où j’ai signé mon 1er contrat d’édition, j’ai senti que j’allais vite être frustrée par beaucoup de choses, que laisser la main sur mes livres à quelqu’un était un risque, qu’être chez un éditeur, c’était surtout faire beaucoup de concessions. Et ça n’a pas loupé !
Je pense faire partie de ceux qui savent parfaitement ce qu’ils veulent et en cela, aime créer des projets de A à Z. Écrire une histoire, pour moi, ce n’est pas seulement taper sur un clavier des chapitres et passer au texte suivant après le point final. Je pense à tout, bien avant d’écrire le premier mot : sa couverture, sa mise en page, sa communication, son univers. Je crée l’ensemble du livre !
Partant de ce principe, donner ensuite un livre à un éditeur qui va changer vos idées de base pour répondre à des critères propres à une maison d’édition qui veut tenir ses propres codes éditoriaux, ses chartes graphiques, ses obligations littéraires, sa propre éthique et ses propres ambitions commerciales pour vendre ledit livre, entraîne forcément des frustrations chez l’auteur, qui voit son bébé changer d’une façon dont il n’est pas forcément convaincu, voire satisfait.
J’ai le choix !
Ma confirmation fut ce moment où j’ai sorti mon 1er livre en autoédition. J’ai trouvé cela bien plus grisant que d’être en maison d’édition. La fierté de voir son projet comme on l’a voulu apparaître sous ses yeux n’a pas de prix. Ce n’est pas du tout la même satisfaction.
Mon moral est bien meilleur depuis que je suis le seul maître à bord, depuis que J’AI LE CHOIX ! Mes projets fourmillent. Je teste, j’ambitionne, je m’éclate ! J’ai appris à revoir mes impératifs et ma vision de l’édition. Pour moi, être un écrivain avéré n’est plus de dire qu’il faut être reconnu par un éditeur. Je peux exister aussi sans. J’ai des lecteurs, je vends des livres, je dédicace.
Les maisons d’édition ne sont plus mon Graal
Quelle est la différence ? Je ne rejette pas l’idée de donner un texte ou deux en maisons d’édition, mais je sais que les maisons d’édition ne sont plus mon Graal. Ce n’est plus mon obligation. Je n’ai rien à prouver ; ce sont mes lecteurs mes juges.
Ce serait juste une opportunité pour être sur différents fronts en termes de visibilité. Je sais aujourd’hui qu’il y a des livres dont je garderai les droits pour de l’autoédition, et des livres que je pourrai laisser à un éditeur.
Il y a des histoires qui sont destinées ou non au fonctionnement d’une maison d’édition. Ce choix, c’est une liberté. Ce choix, c’est un pouvoir ! Ce choix, c’est aussi une façon de montrer que la professionnelle que je suis sait ce qu’elle veut pour ses livres et pour elle.
J’écris des sagas. Sagas qui sont souvent victimes de l’édition traditionnelle, car coupées en épisodes, dénaturées, transformées ou carrément stoppées en pleine publication.
En autoédition, plus de problèmes de ce type. Voici une des miennes, une romance contemporaine psychologique, toujours en cours : “Je te veux !“. Elle a commencé à paraître en édition traditionnelle. Aujourd’hui, elle continue sa route par elle-même ! Le tome 4 est sorti en décembre 2018 et le tome 5 est prévu pour décembre 2019.
Découvrez la série Je te veux et les autres livres de Jordane Cassidy en version papier ou numérique Cliquez ici ou Cliquez ici
RDV le 29 Juillet pour un nouvel épisode de l’Été des Indés
Découvrez d’autres témoignages de l’Été des Indés
Consultez notre rubrique dédiée à l’autoédition