Le Centre d’Analyse Stratégique (CAS) vient de publier des propositions concernant le livre numérique. Bien que le marché des ebooks peine à décoller (voir l’étude sur les usages du livre numérique), Vincent Chriqui, Directeur Général du CAS et le Centre National du Livre (CNL) estiment que l’on doit donner toutes ses chances à cette économie en la développant tout en préservant la chaîne de valeur du livre et la diversité éditoriale de l’édition française. Pour cela, le CAS fait plusieurs propositions.
Ces propositions sont scindées en deux volets : le développement du marché (5 propositions) et les suggestions pour aider les acteurs de l’industrie du livre à prendre le tournant numérique (6 propositions). Un prochain article sera consacré à ce second volet.
Interopérabilité
Dans l’esprit du projet MO3T (article à venir sur IDBOOX), le CAS propose de réunir éditeurs et distributeurs de livres numériques afin de créer une réelle interopérabilité des fichiers entre les différents modèles de tablettes et de liseuses. En effet, les solutions propriétaires du type iBooks ou encore Kindle lient le consommateur à un acteur et empêche ceux-ci de télécharger des livres numériques où bon leur semble.
Une plate-forme unique pour la distribution
Afin de ne pas fragmenter le marché et laisser la part belle aux géants du web, le rapport suggère la création d’une plate-forme unique pour distribuer les livres électroniques. Aucune mention n’est faite pour les livres applications ou livres augmentés.
Un effort sur le prix des ebooks
Les livres numériques sont vendus bien trop chers vs les versions imprimées. En conséquence, le CAS propose de lancer une concertation avec les éditeurs en vue de fixer un taux limite de remise sur l’édition numérique d’un livre par rapport à son édition papier. Le rapport va même plus loin et suggère de plafonner les remises sur les ebooks : « Une limitation de la décote permettrait de fixer une règle claire pour rendre plus attractif le marché du livre numérique sans tomber dans les travers du dumping qui mettrait en péril la valeur ajoutée du livre. ». Les lecteurs attendent une remise d’environ 40%.
L’école doit être impliquée !
Comme le suggérait le CNNum dans son rapport sur l’école et le numérique, le CAS préconise de former un groupe d’enseignants et d’inspecteurs de l’Éducation nationale experts sur le manuel scolaire numérique afin d’orienter les éditeurs vers des contenus adaptés aux besoins des élèves et des professeurs.
Les auteurs ne doivent pas être oubliés
Dans la logique des accords entre Conseil Permanent des Écrivains (CPE) et le Syndicat National de l’Edition (SNE) en cours de finalisation, le CAS estime qu’il faut améliorer la prise en compte des dispositions sur la valorisation numérique des œuvres dans les contrats d’édition. “Ces dispositions pourraient figurer dans une annexe des contrats d’édition, ou dans un contrat séparé pour les livres enrichis.”
Consultez le second volet de l’étude CAS
ATTENTION : Une plate-forme unique pour la distribution c’est ce que souhaitait LAGARDERE soutenu par le gouverment FILLON.
C’est le piège qui bloquerait l’ebook en France !!! Ce sera l’impossibilité pour les éditeurs indépendants d’être vraiment distribués.
(Regardez les conditions de Numilog)
Voire “lettre ouverte à Arnaud Lagardère sur le Livre Numérique”
http://www.ecrivain.pro
Parmi les propositions ci-dessus, et même si dans l’ensemble elles me semblent bonnes, la seconde (plateforme unique pour la distribution) me semble complètement à la rue.
Si interopérabilité il y a, par exemple par définition de protocoles et formats, cette plateforme unique est tout simplement superflue (et néfaste à long terme) à mon avis.